Etrange silence qui envahit tout le pays depuis les premières chutes de neige. Tout est comme atténué, filtré. On a beau crier, tout se perd. Et on se sent impuissant. Surprise d'être en pleine ville et de ne rien entendre.
J'aurais bien aimé avoir un avis éclairé sur ce phénomène auquel je n'ai pas réussi à trouver une explication sur la toile après une (très) rapide recherche. Alors je vais y aller de mes suppositions, tout en sachant qu'elles sont sans doute totalement fausses. N'hésitez donc pas à me corriger.
Alors que j'étais encore étudiant en prépa, j'avais été particulièrement intéressé par ces curieux objets mathématiques que sont les
fractales. Outre le fait qu'elles produisent en général de très belles compositions artistiques, elles ont des propriétés remarquables. Leur construction est en général simple, puisqu'elle consiste en la répétition d'un motif à l'infini sur une même figure (récurrence). L'une des plus célèbres d'entre elles (et la plus abordable pour le néophyte) est sans doute le
flocon de Von Koch. Vous me direz que le hasard fait bien les choses, son inventeur est un mathématicien suédois. L'article de Wikipedia décrit sa construction mieux que je ne saurais le faire (au niveau de la rigeur mathématique, lire plutôt
ceci). On voit très bien comment la récurrence a lieu. A coup de triangles ajoutés infiniment.
Nous voilà donc arrivés à la neige. On admet généralement que les flocons de neige ont une structure fractale comparable (dans les grandes lignes tout du moins) à celle décrite par Von Koch. Ce qui leur donne des propriétés remarquables, notamment celle d'avoir un périmètre de longueur infinie, bien qu'ayant une aire finie (oui, vous lisez bien). Cela signifie qu'en ajoutant à chaque étape de petits morceaux à ce flocon, on obtient un objet qu'il est impossible de parcourir en un temps fini.
Continuons donc pour les courageux(ses) qui n'ont pas abandonné. Celles et ceux qui ont une sainte aversion pour les mathématiques, vous pouvez sortir.
Les ondes sonores de l'environnement vont entrer en contact avec ces structures fractales et s'y réfléchir. Mais voilà. Comme les milliards de flocons qui composent le tapis neigeux ont une structure fractale et un périmètre infini, le son qui les rencontre s'y trouve emprisonné. Et le silence se fait.
Ce même phénomène a été utilisé très récemment dans certains murs anti-bruit dont la surface est composée de milliers de cavités à structure fractale qui absorbent les ondes sonores.
Mes excuses à toutes celles et tous ceux qui ont été passablement perdus dans mes explications confuses. Je ne suis pas un bon pédagogue.
Mon explication est peut-être totalement fausse. Mais je l'ai trouvée relativement cohérente. Preuve s'il en est que je ne fais pas que rêver en me promenant. Preuve également que j'ai toujours gardé cet amour des mathématiques, dont je me demande toujours pourquoi on leur colle cette étiquette de science ennuyeuse. Peut-être parce que je viens d'écrire le billet le plus ennuyeux de cette carte postale, me direz-vous...
Samedi 20 novembre 2004 |
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