C'est peut-être ça, le secret d'une présidence réussie, de nos jours. Une campagne électorale permanente qui fait un tel bruit qu'elle rend le citoyen incapable de juger ses représentants et le bien-fondé de leurs politiques.
Nous sommes en tout cas ravis d'apprendre que c'est l'UMP qui présidait le Conseil de l'Union européenne durant les six derniers mois de l'année dernière.
Une reconstitution de la célèbre villa du film "Mon oncle", de Jacques Tati, visible au 104. De la fraîcheur et personne là-bas, ce qui était appréciable et a un peu changé ma perception calamiteuse de la dernière fois.
Les intouchables indiens sont les oubliés de la conférence sur le racisme de l'ONU.
Pour les autorités de New Delhi, la discrimination envers les minorités – quelque 250 millions de personnes – est une affaire interne.
Quelques schémas extraits des travaux d'Eugène Hénard, cet architecte municipal parisien chargé au tout début du XXe siècle de résoudre les gros problèmes de circulation et de mettre fin aux accidents qui survenaient alors dans la capitale. Il inventera vers 1906 le rond-point, et ce qui plus tard allait devenir l'échangeur, à une époque où le mot "urbanisme" venait à peine d'être inventé.
J'ai toujours été fasciné par les croquis de villes improbables, fourmillant de détails utopiques.
Kind im Einschlummern, 12ème pièce des Kinderszenen de Schumann, par Martha Argerich, du temps de sa splendeur. Les quarante premières secondes de cette interprétation ont le don incroyable de me remuer assez profondément - une vague illustration de l'aphorisme proustien "les vrais paradis sont ceux que l'on a perdus".
L'autre jour en prenant mon café, je me suis dit que le marketing qui s'est emparé ces dernières années de la musique classique avait finalement été très précurseur en succombant, lui aussi, aux sirènes du storytelling. Des interprètes qui, après avoir été façonnés comme des "marques" qui avaient largement dépassé leurs "produits" - leurs interprétations -, ont maintenant été complétés par des histoires, un habillage, un concept, une mise en scène qui en font des vecteurs transportant des messages auxquels le public est davantage susceptible d'adhérer (1), surtout en ces temps de crise du disque où l'appel à des histoires suscitant l'émotion est sans doute le chemin le plus efficace pour accéder à la raison du porte-monnaie (on me murmure cependant dans l'oreillette que la musique s'adresse sans doute davantage au cœur qu'à la raison).
En l'occurrence, à l'heure où le formatage et la pipolisation de la musique classique commence à porter ses fruitsrépondre aux exigences de rentabilité de LVMH, (une certaine partie de) la nouvelle génération des pianistes français me gonfle.
Beaux gosses, belles mèches et autre classe mannequin dont les pochettes d'albums très travaillées se caricaturent tant elles semblent à la recherche de signification. Fond de teint et personnalités étudiées qui manquent un tantinet de naturel, et semblent toutes droit sorties des cerveaux de pubards qui se sont donné pour mission de dépoussiérer les bacs du rayon classique de la Fnac.
Hélène Grimaud aime parler de sa rencontre avec les loups qui a changé sa vie (ça met en valeur son côté sauvage et intriguant, style de vie, tout ça). David Fray, entre deux recoiffages(2), adore parodier Glenn Gould, tout en vérifiant bien que la caméra capture son plus beau profil. Alexandre Tharaud aime à répéter qu'il n'a pas de piano chez lui et qu'il ne travaille pas consciencieusement (tout le monde peut devenir pianiste, génie, tout ça).
Non pas qu'ils soient dénués de talent. Fray s'empare de Bach incroyablement bien et les dernières interprétations de Satie par Tharaud n'ont pas beaucoup à envier à celles de Ciccolini. C'est seulement toute cette attitude étudiée qui me crispe. Une attitude inspirée de recommandations pas particulièreent discrètes des spin doctors de la comm', qui fait passer leurs interprétations au second plan, comme s'il était finalement plus important d'apprécier des personnalités et leur comportement que d'apprécier des sons. Pianistes d'honnête qualité, qu'un marketing habile de leurs agents de communication sur leur personne aura donc starifiés (3). Pas folle la guêpe, en misant sur une personnalité dans sa globalité plutôt que sur une interprétation donnée, il est plus facile de fidéliser son auditoire. Et comme il est toujours plus rentable de fidéliser un client que d'en conquérir de nouveaux... On pourra se dire que tout ça n'est pas nouveau. Horowitz se mettait en scène chez lui, sachant parfaitement jouer avec les caméras. Karajan n'était pas en reste.
Pipoliser et starifier pour populariser. Un certain nombre de très bons interprètes n'ayant ni le goût du people ni le style de vie qui va avec, ils continueront de jouer pour un public restreint et "privilégié"- celui qui a les moyens d'accéder à autre chose que ce que le marketing essaie de lui vendre. En regrettant sans doute que cela perpétue cette dialectique "populaire"/"privilégié".
Penser à revoir le sketch de Jean Yanne et de Paul Mercet sur les routiers mélomanes. Hum.
(1) Toute ressemblance avec Susan Boyle serait évidemment purement fortuite.
(2) Cette vidéo est comme qui dirait un gros dossier.
(3) Les agents d'Hélène Grimaud ont visiblement eu une approche diamétralement opposée à celle de ceux de Susan Boyle.
Un logement social refusé pour cause de port de la Burqa.
"Madame revêt la burka, ce qui caractérise une pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française et le principe de l'égalité des sexes".
La Une de SvD, vendredi midi, en plein sommet du G20.
Impossible de réussir l'examen de mathématiques à cause de nombreux problèmes dans l'énoncé.
Totalt fiasko, säger Emelie Baedecke Yllner som läser industriell ekonomi på Kungliga tekniska högskolan i Stockholm. För henne och hennes 115 studiekamrater blev den avgörande matematik-tentan en omöjlig prövning.
Un fiasco complet, raconte Emelie Baedecke Yllner, qui étudie l'économie industrielle à l'Institut Royal de Technologie de Stockholm. Pour elle ainsi que pour ses 115 camarades, l'examen décisif de mathématiques a été une épreuve insurmontable.
Deux ans jour pour jour que j'en suis parti, et la Suède possède toujours cette délicieuse propension à me fasciner.
L'assurance de mes sentiments distingués les meilleurs cordiaux de tout mon cœur.
Aujourd'hui, au travail, j'ai reçu une demande de stage sous la forme d'une lettre de motivation pour le moins... "standardisée" - j'adore lire les salamalecs venant de personnes que je n'ai jamais vues de ma vie, ça me rappelle de bons souvenirs, lorsque j'étais de l'autre côté, et qu'on se disait que plus on fayotait et employait des formules tarabiscotées, plus on aurait de chances de décrocher un stage.
En regardant l'en-tête du courrier électronique, j'ai noté que mon adresse électronique n'était pas dans le champ "destinataire", mais dans le champ "bcc". N'osant croire à un envoi en masse, je me dis que j'ai très certainement mauvais esprit.
Aram Khatchatourian, Valse de la Suite Mascarade, Orchestre de Philadelphie, sous la direction d'Eugene Ormandy.
Ma première rencontre avec Gustave Moreau remonte à la classe de seconde. Une peinture reproduite en noir et blanc dans un livre scolaire, à laquelle je n'aurais sans doute pas porté attention si elle n'avait pas été dans le livre qui tentait de me tenir compagnie lors du cours le plus soporifique auquel il m'a été donné d'assister, j'ai nommé le cours de grec ancien.
Évidemment, il s'agissait d'Œdipe et le Sphinx, l'une des premières œuvres de Moreau. Entre deux récitations de ὁ, τόν, τοῦ, τῷ, je regardais cette peinture onirique en songeant aux montagnes qui étaient derrière les deux personnages, cet univers fait de temples improbables et de cyprès qui représentaient bien l'idée que je me faisais des sites antiques [1], étant un terrain réceptif aux récits initiatiques et symbolistes où tout n'était que luxe, calme, et volupté. C'était une toile aux références finalement simples, et assez peu représentative des peintures qui allaient suivre.
Le Musée Gustave Moreau est située dans la maison familiale du 9e, rue de la Rochefoucauld. Ce qui donne à l'endroit et aux peintures qu'il héberge une atmosphère sans pareille. Une grande maison de ville de trois étages, avec ses parquets grinçants, ses escaliers à la rampe brinquebalante et autres vitrines en laiton cachant un cabinet de curiosités duquel on ne serait pas surpris de voir émerger un vieux monsieur moustachu, auquel on aurait envie de dire "Dr. Livingstone, I presume?". La maison familiale dans laquelle un Moreau un peu vieux garçon aura vécu presque tout sa vie en compagnie de sa mère. Un Moreau introverti qui avait soif d'univers lointains, sans doute influencé par les récentes découvertes de Schliemann.
Une peinture aux influences italienne, biblique, profane, indienne, mythologique, antique, romantique, mystique. C'est un sacré bordel, l'œuvre de Moreau. Des peintures maniérées fascinantes aux évocations multiples, qui rendent les mythes palpables. Des peintures aux multiples détails dans lesquels on aime se perdre (on peut jouer à Où est Charlie ? avec certaines aussi, si on veut). Une peinture teintée par la mort, également. Imperceptible mais bien présente, porte ouverte vers le surréalisme. Une peinture confuse qui met parfois mal à l'aise, et qui transforme finalement la sortie du musée en une bouffée d'air frais.
J'ai vraiment envie d'un voyage en Italie, cette année.
[1] Le Thèbes de Moreau étant évidemment bien plus beau que le Thèbes actuel...
C'était quoi 2008 ? Un hiver plus doux que l'hiver 2007, des joies et des attentes, Prague, une grosse désillusion, un été d'oubli en Suisse, des livres, l'appareil photo de mes rêves, New-York, beaucoup (trop) de livres, une belle chaîne hi-fi, des amitiés solides qui se nouent, des dîners en ville. C'est quoi 2009 ? Des anciennes colocataires suédoises en visite, des disques, Bruxelles, beaucoup de disques, la fin de ma carte 12/25, mon plus vieil ami [1] qui m'appelle pour me demander si j'accepte d'être son témoin, un dégât des eaux, une télévision, un coup de vieux, un travail qui me donne une vague idée de ce qu'est la politique, des heures à travailler Chopin au piano, des projets plein la tête. Et la reprise de l'écriture, donc.
[1] 24 ans que l'on se connaît, tout de même, à l'époque je ne sais même pas si l'on savait écrire nos prénoms...
La ville aux 100 clochers demeure toujours ancrée dans mon coeur, que ce soit à cause
de ses ruelles moyenâgeuses ou de son histoire meurtrie. Une belle cité qui mériterait qu'on
lui prête un peu plus d'attention...
Malgré un passage relativement furtif dans la Cité des Ducs (à peine 2 ans), je
garde un souvenir vif de cette ville dynamique, ouverte sur le monde et terriblement
attachante... Une future très grande métropole. Une ville où j'aurai sans doute tourné parmi les
plus belles pages de ma vie...