free web stats
Carte postale suédoise: Breuvage social.

22 juillet 2008

Breuvage social.

Le dimanche, à la terrasse du café au coin de la place, il y a souvent quelques chibanis qui se réunissent autour des petites tables de zinc. La peau burinée par le soleil des chantiers des Trente Glorieuses, les mains calleuses, ils ont des rides qui leur donnent souvent des allures de sages. Ils ne seront sans doute plus là pour très longtemps, dans ce quartier en pleine gentrification-jeune-cadre-dynamique-en-veux-tu-en-voilà.

Ils boivent du thé à la menthe. Sans doute la boisson la plus consommée dans les cafés de la rue. Beaucoup de goût, beaucoup de sucre, beaucoup de convivialité. Ils en ont bien besoin, de convivialité, ces anciens un peu isolés.
Alors, ayant suivi quelques conseils avisés, je me suis dit que j'allais tenter de perpétuer la tradition du quartier.

Lors de mon dernier périple en Normandie, j'ai donc ramené un pied de menthe fraîche que, en bon bobo qui se respecte, j'ai mis sur le rebord de ma fenêtre (si vous saviez le nombre de plantes qui ont pris le train Rouen - Paris...).
Après rempotage dans les règles de l'art, la chose qui pousse comme du chiendent et qui sent diablement bon a bien repris. Et après avoir laissé pousser jusqu'à ce que tu voies plus le commissariat, me voilà donc avec plein de feuilles qui ne demandent qu'à plonger dans l'eau frémissante.

L'astuce principale réside en une première passe du thé vert (Gunpowder), ce qui permettra d'en retirer l'amertume. La deuxième passe sera la bonne, et avec elle viendront la menthe ainsi que les très nombreux morceaux de sucre. Infusion durant trois ou quatre minutes, jusquà ce que l'on obtienne une belle couleur dorée. Moult variantes de préparation disponibles sur Internet. Le tout servi dans mes petits verres Duralex qui font comme si, sans le coup de poignet qui verse le thé d'une hauteur incroyable et fait de la mousse, mais avec la fumée qui sent bon.

Quant à moi, vous m'excuserez, tout ça m'a donné l'eau à la babouche, mais il se fait tard.