La leçon commence.
L'église Gustav Vasa sur Odenplan. A mes yeux l'une des plus belles églises de la capitale, que cela soit par la magnifique fresque qui orne sa coupole ou par son style baroque italien relativement incongru ici.
Après un mois de cours intensif de suédois, je faisais hier ma "vraie" rentrée. Petit amphithéâtre, beaucoup d'élèves. Cours sur les ERP (ou PGI si vous préférez). L'enseignant n'est pas encore là. Et je me l'imagine.
Pour un cours de ce type (très intéressant soit dit en passant), je m'attendais à un de ces beaux gosses sourire émaillé en costume noir. Une de ces personnes que rien n'arrête, à qui tout réussit. Ces gens que l'on voit sur les photographies illustrant les diaporamas insipides des bilans de résultats ou des présentations stratégiques.
Arrive un tout petit bonhomme en fauteuil roulant. Il ne doit pas faire plus d'un mètre quarante, avec des jambes et des mains qui sont presque totalement innervées. Il paraît très faible, ressemblant sur de nombreux points à Stephen Hawking. Il allume péniblement son micro à l'aide d'une petite tige en bois, la salle se tait. Une voix claire se fait entendre. Sûre d'elle.
Trois heures de grande qualité. Trois heures menées par un petit bonhomme qui en a évidemment remontré à tout le monde. À moi qui peux courir, écrire, me lever. À moi qui n'avais jamais eu un enseignant comme cela, puisqu'en France les personnes handicapées semblent condamnées à rester chez elles. À moi qui, en costume, ressemble à ces fameuses personnes que l'on trouve sur les plaquettes d'entreprise.
La leçon a commencé. Comme quoi, les idées reçues...