Confédération Hermétique.
En tout cas, là-haut, ça ne sent pas le renfermé.
J'ai toujours été fasciné par le Réduit national suisse. Ouvrages déments qui ne se dévoilent qu'à l'œil attentif, trésors d'ingéniosité tout droit sortis d'un esprit quasi-paranoïaque.
Murs anti-chars en pleine forêt, bunkers masqués par des sapins de métal ou grimés sous des allures de ferme ou de chapelle de montagne. Avec de faux volets desquels dépasse un canon de 150, ou de fausses pierres qui cachent une mitrailleuse. Des pans de montagne que l'on examine attentivement, et qui recèlent tantôt une porte gigantesque pouvant laisser passer des avions, tantôt de petits trous qui laissent présager un véritable gruyère.
L'ouvrage le plus symptomatique de cette période (et l'un des rares encore entretenus) est sans doute le Fort du Pré-Giroud, près de Vallorbe (VD). Une fausse ferme et quelques granges voisines, reliées entre elles par des kilomètres de galeries souterraines, surveillant la frontière française près du Mont d'Or.
De loin, on ne distingue rien. On croit juste avoir affaire à une ferme paisible. Et lorsque l'on s'approche, on s'aperçoit que les fenêtres ne sont que des trompe-l'œil et que les granges ne sont rien d'autre que des batteries de canons.
Un réduit qui a marqué les mentalités, et qui est évidemment devenu un motif d'auto-dérision. Encore que, on ne sait pas avec certitude ce que la montagne nous cache encore aujourd'hui...