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Carte postale suédoise: Les trains bleus.

31 octobre 2009

Les trains bleus.

Gare de Lyon

Gare de Lyon.

Elle est bien pratique et idéalement desservie mais je ne l'aime pas beaucoup, ma station de métro. Trop grande, trop bondée, trop années 70, trop impersonnelle. Même la partie historique de la ligne 1 inaugurée en 1900, avec ses colonnes métalliques jaunes, est en fin de compte bien terne.

C'est finalement la partie dédiée à la ligne 14 que j'aime le plus. Son jardin exotique pas forcément très visible et dont on se demande comment les plantes parviennent à y vivre, ses trois rangées de portillons lorsque l'on entre par le boulevard Diderot - range pas ton passe Navigo, qu'on te dit, tu vas en avoir besoin -, son Petit Casino 24 dans le long couloir venteux menant à la rue de Bercy.

Et ses annonces en trois langues lorsque la métro arrive en gare, la station étant la seule de la ligne à avoir un quai central. "A cette station, descente à gauche". "Please get off the train on the left".
Le cas de la troisième langue est un peu plus épineux. Il y a environ un an, on s'est aperçu qu'à la gare de Lyon il y avait beaucoup plus d'Italiens que d'Espagnols (c'est-y pas qu'elle desservirait Milan et Turin, par hasard ?), alors on a remplacé le gouleyant "Bajada por el lado izquierdo" par un prosaïque "Uscita a sinistra". Ce qui n'a pas été sans provoquer une certaine émotion (attention, vrais morceaux de Parisien à l'intérieur).


Tiens sinon pour changer de sujet, l'autre jour, en traversant l'avenue Daumesnil, j'ai décidé que j'allais me payer un Vélib. Parce qu'il le fallait. Vélib qui, comme beaucoup d'autres, s'apprêtait à passer sous sourciller au feu rouge. Voyant qu'il n'était pas décidé à ralentir pour me laisser passer, j'ai traversé de manière à ce qu'il fasse un écart violent pour m'éviter. J'arrivais sur le trottoir d'en face quand j'ai vu le mec au physique façon catcheur faire demi-tour vers moi, jeter son vélo par terre avec fracas et me gratifier d'un verdoyant "c'est quoi ton problème ?". N'ayant pas eu l'idée du siècle que tout homme se doit d'avoir lorsqu'il sait qu'il va mourir [1], je lui ai juste répondu que mon problème, c'était les gens qui ne prennent pas 5 secondes pour laisser passer un piéton mais qui acceptent volontiers d'en prendre 15 pour faire demi-tour et venir leur péter la gueule. Ce à quoi il a répondu par un joli "Oui euh bon" et est parti.

Bref, tout ça pour dire qu'il pleut depuis ce matin et que j'aime bien me balader sous le crachin lorsqu'il fait nuit, que les lumières des voitures se reflètent sur la route, que les odeurs changent et que les sons deviennent alors étouffés.


[1] Un peu comme cet organiste de Notre-Dame qui, vers 1792, alors que les révolutionnaires voulaient s'emparer des tuyaux des grandes orgues pour les fondre, a eu la brillante idée de jouer une Marseillaise tonitruante alors qu'ils entraient dans l'église, si vous voulez.