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Carte postale suédoise: Blodpudding.

6 février 2011

Blodpudding.

Kreisstraße
A l'horizon, le Tyrol et Innsbruck. Autant vous dire que dans les têtes, Paris était trèèèèèès loin.

L'estomac encore secoué par le Kaiserschmarrn d'Oberau, le Glühwein de Munich et les cerises à l'eau de vie de Garmisch, c'était non sans une certaine émotion teintée de curiosité que je partais redécouvrir fin décembre les pistes enneigées d'Arlanda.

La joie d'aller au Pressbyrån après avoir récupéré les bagages, de lire les quatrièmes de couverture des Månpockets (*), d'acheter les billets d'autobus pour le centre-ville (en suédois de bout en bout sans remarque sur mon accent rouillé siouplaît, avec une conversation durant très longtemps du fait que la machine ne fonctionnait pas). Ces odeurs de grillkorv et de bullar me réjouissaient presque, évidemment davantage par les souvenirs qu'elles évoquaient que par l'appétit qu'elles aiguisaient en moi.

Stockholm n'a que peu changé. Si ce n'est ce bâtiment habillé de grandes feuilles de métal à la sortie de la gare, les tickets de métro magnétiques qui ont laissé la place à un équivalent d'Oyster, ou ces autres détails qui n'ont pas altéré la perception que j'avais de la ville et de son esprit.

Squirrel

J'ai cependant encore du mal à savoir si je me suis senti à nouveau chez moi. Quatre années se sont écoulées, la ville est restée semblable, la télévision a passé les mêmes programmes, les gens n'ont pas déménagé, mais le monde a entretemps changé. Apprendre, grandir, changer. Moi comme mes amis et anciens collègues, et ce dans de nombreuses directions. Nous parlions à l'époque de ce que nous allions faire après les études, des nos rêves candides, de ces modèles de vie naïfs que nous avions en tête, je parle à présent de marchés financiers, de bouquins lus dans le métro, de voyages en Turquie, de concerts, le tout en passant mon temps à me plaindre que je manque de temps.

Muffled

A mon retour du nord, mon ordinateur a alors décidé (après moult signes avant-coureurs, certes) de ne plus fonctionner. Présence d'esprit d'avoir fait des sauvegardes des photographies de ces quatre dernières années, me voilà en tout cas moins proche du monde en ligne depuis quelque temps (nous remercierons néanmoins M. iPhone de me permettre de prouver aux gens éloignés que je ne suis pas encore mort). Et surtout, aujourd'hui mis à part, dans l'impossibilité de transférer et publier les photographies prises récemment. Pech, il va encore falloir investir.

Patton n'avait eu de cesse de le rappeler. No son of a bitch ever won a war by dying for his country, you win a war by making what it needs so that the son of a bitch in front of you die for his country.

En tout cas vous me rappellerez de vous raconter la visite de Neuschwanstein, c'était lunaire.

(*) J'ai fini par craquer et acheter un roman de gare, Östermalmsmorden. Il m'a permis d'apprendre le mot "slyna", que je ne connaissais pas du tout.