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Carte postale suédoise: Scènes d'enfants.

17 juillet 2004

Scènes d'enfants.

Photo d'un tableau de James WhistlerCela commence gaiement. Le piano égraine ses premières notes. Une légèreté peu commune chez les pianistes romantiques. On se dit alors que ces "scènes d'enfants" (Kinderszenen) n'ont pas usurpé leur nom. On imagine très bien ces enfants bourgeois jouant au cerceau ou aux quilles dans un grand jardin à l'anglaise, un après-midi ensoleillé.

Les morceaux s'enchaînent. Puis tout prend une tournure plus grave. Le romantisme prend ses aises et vient rejoindre les rangs occupés par Chopin et par Liszt. Sans maniérisme cependant. Et comme chez tous les romantiques, aucune note n'est superflue. Le phrasé est précis et l'emphase naît d'elle-même, sans jamais être forcée. On se prend à réellement éprouver ces courts morceaux, à sentir les errements d'un compositeur qui signe là une des oeuvres majeures du romantisme pianistique.

Les Kinderszenen de Robert Schumann sont souvent considérées comme l'oeuvre idéale pour s'initier à la musique romantique. A juste titre. Ces petits tableaux (durant environ deux minutes chacun) constituent en effet une très jolie porte d'entrée vers la finesse, le tempérament et l'élégance de la musique romantique du 19ème siècle. A découvrir ou à redécouvrir de toute urgence, donc.

Quelques extraits à écouter ici. Je préfère personnellement la magnifique interprétation de Martha Argerich, qui comprend également les célèbres Kreisleriana, beaucoup plus sombres mais tout aussi belles et mélancoliques.