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Carte postale suédoise: Comme un balai dans le...

24 mars 2005

Comme un balai dans le...

Aujourd'hui, petit courriel d'une enseignante de droit en sécurité informatique qui répondait à une de mes questions. Une dernière phrase qui se ponctue par une binette en clin d'oeil. ;-) *. Oh, cette enseignante est plutôt jeune, alors je me dis qu'elle utilise ce symbole de façon anodine, comme elle l'utiliserait avec un ami. Mais tout de même. Je suis un de ses élèves.

Lorsque j'étais encore en France, il m'arrivait souvent de me demander, lorsque j'écrivais un courriel à un enseignant, quelle formule de politesse j'allais employer pour finir ma demande. Cordialement ? Trop impersonnel, trop usité. Sincères salutations ? Trop strict. Cela se terminait donc souvent par un simple merci. Bref. Un questionnement sans fin.

Une interrogation qui ne m'est plus jamais venue à l'esprit en Suède. Tout de suite, un sentiment de complicité qui s'instaure. Donc quelques familiarités. Avec toutes les personnes qui, en France, m'apparaissaient "hiérarchiquement supérieures". Enseignants, administrateurs, chercheurs. Des courriels et des discussions qui virent à la franche camaraderie, des messages qui se terminent souvent par des points d'exclamation. Mais attention toutefois à ne pas se laisser aller à trop d'informalités. On aurait vite fait de passer la frontière. Mais tout de même.

Je ne sais pas à quoi cette différence est due, ni même si ce sentiment de familiarité est bien réel. Il n'en reste pas moins que c'est l'impression que j'ai depuis que j'évolue dans un environnement anglo-saxon. Moins de formalités verbales entre personnes d'âge et de poste différent. Moins de chichis. Davantage de discussions informelles, de tapes sur l'épaule. Les mauvaises langues diront que c'est hypocrite. C'est en tout cas apaisant.

Peut-être est-ce dû au langage. Comme en anglais, le suédois ne fait pas de distinction (ou alors très rarement) entre "tu" et "vous". Alors on a tout de suite ce sentiment de familiarité. Un de mes chocs en arrivant à Stockholm. En attendant, lorsque je reviens en France et que je vois le temps que certains passent à écrire leurs requêtes, usant des formules on ne peut plus tarabiscotées, je me dis que... C'est peut-être un des charmes du pays, finalement.


*J'avoue que j'ai du mal à trouver un équivalent francophone du smiley. Certains proposent frimousse. Je n'aime pas émoticône. De toutes manières, je me dis qu'il faudra qu'un jour j'arrête d'utiliser ces binettes. Elles deviennent un peu envahissantes, quand même.