Écologie visuelle.
On les voit à des endroits précis, ces tas. Nybroviken ou Norr Mälarstrand. Sur le coup ils dérangent. Ils rompent la monotonie et la beauté glaciale de la banquise qui couvre l'archipel. Des icebergs sales et qui ne fondent évidemment pas. Le surplus de neige enlevé des routes et qui est jeté à l'eau, faute de place.
Résidus de caoutchouc. Métaux lourds. Particules de dioxyde de carbone. Mégots de cigarettes. Tout ce que la neige a caché est révélé. Et va gentiment dire bonjour aux poissons qui n'apprécient pas forcément ce genre de cadeau.
Ils sont éducatifs, ces tas. Ils montrent toute la saleté que peut produire une route et ses trottoirs. Finalement c'est aussi bien qu'elle ne fonde pas et disparaisse au fond de l'archipel. On ne se rendrait pas compte de l'impact de la pollution. A cet endroit la neige éduque. Elle qui était si propre est devenue objet de répulsion. Elle nous met face à nos rejets. Encore heureux que la pollution soit ici minime. J'en aurais encore l'estomac retourné.
Retour au pays demain. Ne pas faire de lien entre les rejets de l'avion que je vais prendre et les tas ci-dessus. Je n'imagine même pas. Je n'en dormirais pas de la nuit.
A bientôt la Suède, en tout cas.