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Carte postale suédoise: La chaîne haute-fidélité.

6 mars 2005

La chaîne haute-fidélité.

Kista, Science Tower. Ciel bleu profond.

(Vous m'excuserez par avance de ce titre relativement médiocre voire honteux, mais bon, le week-end, tout ça, vous connaissez...)

Moi qui ne savais pas quoi écrire ce week-end avant les examens, je passe par hasard chez Morgan (un fil Rss vous manque et tout est dépeuplé). Et, ô miracle, j'y trouve une sympathique invitation (pas de permalien, billet du vendredi 4 mars 2005) à exposer mes coups de coeur musicaux. Chaîne fort sympathique ma foi, qui change des bouteilles de Veuve Clicquot (si seulement c'eût été vrai !) ou autres chaînes du bonheur qui ont fait 57 fois le tour de la planète.

Merci de cet appel, je n'ai effectivement pas souvent parlé de musique sur ce carnet, alors que c'est pourtant un pan essentiel de ma vie. Tout cela me donne des idées...

Quelle est la dernière chanson que vous avez écoutée avant de lire ce message ?
Opus 40, de Mercury Rev. De l'album Deserter's Songs. Un album magnifique, déroutant, mythique. La pochette la moins ratée du groupe (je ne suis visiblement pas le seul à le penser). D'autres albums un peu moins réussis (quoique j'ai bien aimé également All is dream).

Combien y a-t-il de fichiers de musique sur votre ordinateur ?
Difficile question pour moi qui n'ai pu emmener ma discothèque ici ! Je me contente donc de relativement peu (à mon échelle), en l'occurrence de ce qu'il y a sur mon disque dur externe. 6,17 Go (oui finalement ce n'est pas si mal), 2828 fichiers. Environ 97 heures de musique. De tout, très éclectique. Une majorité de fichiers issus de mes disques de l'époque où j'achetais énormément de musique.

Quel est le dernier CD que vous avez acheté ?
Vu le prix relativement exorbitant des disques en Suède, cela remonte un peu, voire beaucoup. De mémoire je dirais la bande originale d'Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Une bonne B.O. qui me rappelle dans l'esprit (et je ne sais pas tellement pourquoi d'ailleurs) celle de Lost in Translation. Des artistes connus (Jon Brion, Willowz, Beck...), des titres accrocheurs.

Donnez cinq chansons que vous écoutez souvent ou qui comptent beaucoup pour vous.
Bon. Évidemment c'est dur, surtout que je n'ai pas accès à ma discothèque restée en France. Je vais essayer de mélanger un peu les genres, histoire de ne pas froisser mes pauvres disques restés au pays.
En relisant la question je vois que l'on parle de "chansons" et non pas de "morceaux". Donc je ferai une liste supplémentaire de mes cinq morceaux de classique préférés. Deux classement pour le prix d'un. Cela m'enlève déjà une épine du pied (comment ça je triche ?).

Cela donne donc :

- You never wash up after yourself, de Radiohead (EP My Iron Lung): une chanson qui ne ressemble pas au groupe. Une chanson minimaliste. Des paroles de départ, qui me touchent. Peut-être est-ce un symbole de l'étendue du répertoire du groupe.
Du même groupe j'aurais bien ajouté mis Paranoid Android, Lurgee ou Just, mais bon...

- Manha de Carnaval, par Astrud Gilberto (bande originale du film Orfeu Negro). L'interprétation de cette chanson par Joan Baez a marqué mes oreilles durant ma jeunesse, et ce n'est que relativement récemment que j'ai redécouvert cette chanson et ce film qui m'ont vraiment touché. Carnaval, le mythe d'Orphée et Eurydice, les favelas de Rio, une vie insouciante mais pauvre, au rythme du soleil...
J'aurais également bien vu El Pele (de la bande originale de Parle avec elle) ou Dernier domicile connu, de François de Roubaix. Des musiques qui parlent au coeur...

- Mes fenêtres donnent sur la cour, par Coralie Clément (album éponyme). Une chanson faussement triste qui aura marqué la fin de ma prépa et mon arrivée sur Nantes. Parce c'est aussi cela, une chanson. Cela rythme votre vie, y met de la couleur. Un album plein de fraîcheur dont j'attends le successeur depuis un bon moment.

- Independance Day, d'Elliott Smith (XO). La chanson avec laquelle j'ai découvert tardivement Elliott Smith (en 1998, un petit moment déjà). Une chanson qui trompe son monde en paraissant facile. Encore une chanson qui a marqué une époque, le début de mes années lycée. Bref.

- Tommib, de Squarepusher (bande originale de Lost in Translation). Une scène magnifique, pleine de doutes. Scarlett Johansson face au vide, face au trop-plein urbain de Tokyo. Un moment d'évasion et de solitude, mais à la fois un moment d'accomplissement. Aurait très bien pu accompagner mon arrivée ici. Un morceau qui m'a fait redécouvrir Squarepusher, par ailleurs.

Au niveau du classique (985 Mo, 202 fichiers seulement en Suède) :

- Boieldieu, Concerto pour harpe en Do majeur : une pièce modeste et relativement peu connue d'un compositeur ayant vécu à Rouen. Particulièrement mélodieux et recherché. Parfois subtile.

- Bruch, Concerto pour Violon et orchestre n°1 en Si mineur, Op. 26 : une ouverture magistrale pour un violon virtuose. Une finale qui me plaît un peu moins toutefois.

- J.S. Bach, Variations Goldberg : au clavecin par Pierre Hantaï (entendu notamment dans le film Stupeur et tremblements) ou au piano par Glenn Gould. D'aucuns trouvent cette pièce longue. Elle représente pourtant toute la subtilité dont sait faire preuve Bach, dans son aspect minimaliste. Incontournable.

- Poulenc, Sonate pour flûte et piano : je n'ai malheureusement pas (plus ?) le niveau nécessaire à la flûte pour réussir à exécuter ce morceau correctement. Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui manque. Un morceau symptomatique d'une époque qui se cherchait, d'un art d'époque (Fernand Léger ou Braque)... A écouter plusieurs fois avant d'en saisir le sens, sans doute.

- Franz Liszt, Rhapsody hongroise n°2 : morceau archi-connu redécouvert aux Folles Journées de Nantes. De même, un morceau qui m'aura marqué et aura longtemps traîné sur mes oreilles lors de voyages en TGV vers Paris ou de voyages en camionnette vers les championnats de France universitaires d'aviron.

Voilà donc. Pardon à Air, Beck, Belle & Sebastian, Ben Harper, Benjamin Biolay, Brian Ferry, Coldplay, Day One, Émilie Simon, Eric Clapton, Gabriel Fauré, Georges Bizet, Jeff Buckley, Joseph Haydn, Keren Ann, Melissa auf der Maur, Michel Petrucciani, New Order, Pavement, Rachmaninov, Shubert, Shumann, Shivaree, Tahiti 80, The Chemical Brothers, The Velvet Underground et tous les autres. Vous découvrirez peut-être la suite un jour.

A qui allez-vous passer le relais (3 personnes) et pourquoi ?
Euh... Pour ne pas faire de jaloux, un petit tirage au sort du côté de mon aggrégateur. En espérant que ces valeureux(ses) blogueurs(ses) répondront à mon appel (mais ne vous sentez pas obligés quand même)!

- Edouard : bonne surprise dans le tirage au sort ! Car Edouard n'a jamais (ou alors pas souvent) abordé la musique dans ses billets. Sur le coup je suis vraiment curieux car je n'ai pas la moindre idée de ses réponses...
- Tehu : décidément c'est un bon tirage au sort. Juste retour des choses suite à un lien sympathique vers Munch et ses autoportraits !
- Bix : si cela pouvait le dépêtrer de la bagarre qu'il mène actuellement dans ses commentaires... Hum.

C'est amusant ces classements. Pas tellement pour leur résultats que pour le temps que l'on passe à réfléchir aux morceaux qui comptent vraiment.

[Idée à creuser] Je lancerais bien un classement de mes cinq plats culinaires préférés, tiens. Histoire de me faire patienter avant mon retour en France...