Une langage commun.
Tous les jours il est là. Douze ans, pas tellement plus. Un mélodica dans les mains. Entre Kungsträdgården et Akalla, il sillonne les rames de métro. Tout le temps le même morceau, "Sous le ciel de Paris". Il doit être roumain, sans doute. Les gens donnent un peu, beaucoup moins sollicités que les usagers du métro parisien.
Sur le chemin de l'université, je cherche la signification d'un mot dans ma bible, comme cela m'arrive souvent. Il n'a pas joué depuis mon entrée dans la rame. Il attend la prochaine station. "Vous parlez français ?" entends-je d'une oreille distraite. Je lève la tête, incrédule. "Oui", réponds-je. "Toi aussi ?". "Oui, on parle beaucoup cette langue dans mon pays d'origine. Vous venez d'où ? Vous connaissez Paris ?". Courte discussion dans une langue que nous devons être les seuls à comprendre dans ce wagon.
Dialogue furtif qui n'aurait jamais eu lieu entre la mairie d'Issy et la porte de la Chapelle. Une langue qui rapproche. Un de ces événements anodins d'une vie d'expatrié.
Sur le chemin de l'université, je cherche la signification d'un mot dans ma bible, comme cela m'arrive souvent. Il n'a pas joué depuis mon entrée dans la rame. Il attend la prochaine station. "Vous parlez français ?" entends-je d'une oreille distraite. Je lève la tête, incrédule. "Oui", réponds-je. "Toi aussi ?". "Oui, on parle beaucoup cette langue dans mon pays d'origine. Vous venez d'où ? Vous connaissez Paris ?". Courte discussion dans une langue que nous devons être les seuls à comprendre dans ce wagon.
Dialogue furtif qui n'aurait jamais eu lieu entre la mairie d'Issy et la porte de la Chapelle. Une langue qui rapproche. Un de ces événements anodins d'une vie d'expatrié.