Sans faire de bruit.
Ça aurait pu prendre la forme d'une élégie. D'une complainte, d'un appel aux commentaires. Mais c'était sans doute mal connaître le personnage.
Edouard a tiré sa révérence. Sans crier gare, tout en finesse et discrétion. Cette empreinte d'ouverture et de culture.
Même si je ne m'exprimais pas sur son carnet, je lisais les billets d'Edouard avec un oeil curieux et fasciné. Je regardais ces photos de la grosse pomme. En me disant souvent que je devrais en prendre de la graine, à l'heure où je peine à me renouveler.
Je ne me fendrai pas d'un couplet digne d'une oraison funèbre. Je dis juste à Edouard un grand merci pour avoir tenu son élégant carnet. Merci de nous avoir montré cette "autre Amérique", bien au-delà des idées reçues.
Sans supplier, sans réclamer de retour. Car un carnet appartient à celui qui l'écrit, après tout.