Ipdrum, ne parlez pas de rationnel.
Aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de voir fonctionner "de mes yeux" Ipdrum, outil (d'invention suédoise mais développé par une entreprise norvégienne) qui a fait beaucoup parler de lui cet été (sauf sur la blogosphère francophone qui a été muette sur le sujet). Bref rappel des faits pour celles et ceux qui ne connaissent pas.
Vous connaissez toutes et tous Skype, logiciel mondialement connu de téléphonie IP. Ipdrum se propose d'utiliser ce logiciel pour relier deux téléphones portables n'importe où sur le globe. Comment ? Rien de plus simple. Prenez deux téléphones. Reliez l'un d'entre eux à un ordinateur via un câble qui permet de faire communiquer le téléphone avec Skype. L'autre téléphone (mobile) est celui que l'utilisateur va prendre sur lui. Vous avez donc un téléphone mobile qui, grâce à un abonnement chez un opérateur "classique", va utiliser Skype via un appel vers l'autre téléphone branché à l'ordinateur. Prenez maintenant exactement la même chose chez l'interlocuteur (qui peut vivre de l'autre côté de la planète), faites communiquer les ordinateurs via Skype et vous y êtes. Les deux personnes peuvent s'appeler de portable à portable pour le coût d'une communication locale (l'émetteur payant la communication entre son portable et l'autre téléphone fixe, le récepteur payant la communication Skypeout entre son ordinateur et son portable). Comme un schéma vaut mieux qu'un long discours, ceci (flash, à ouvrir avec votre navigateur Internet) pourrait clarifier mes explications confuses.
Au-delà de l'aspect technique qui n'a finalement rien d'exceptionnel, je voulais revenir rapidement sur la mise en oeuvre d'un tel procédé.
Tout d'abord, la simplicité. Vous aurez bien remarqué que pour effectuer un appel bon marché entre deux personnes n'importe où sur le globe, vous avez besoin de :
Alors lorsque je lis les cris d'hystériques que peuvent pousser ici ou là les messies qui prédisent encore une fois la mort prochaine des opérateurs (cela fait environ 3 ans que j'entends cela) et quand je lis les commentaires dithyrambiques de ces gens qui tueraient père et mère pour pouvoir téléphoner pas cher entre l'Antarctique et le parc de Yellowstone, je me pose quelques questions.
Tout d'abord, d'ordre pratique. Ne faut-il pas avoir une case en moins pour accepter d'acheter un téléphone supplémentaire et laisser un ordinateur tourner nuit et jour, tout cela pour pouvoir appeler sur son portable une hypothétique connaissance qui se trouve de l'autre côté de la Terre (et qui aura, elle aussi, accepté de jouer le jeu) ?
Deuxièmement (et c'est là où je voulais en venir, finalement), je me pose un certain nombre de questions purement "éthiques" sur un tel outil. À l'heure où une certaine partie du monde commence à comprendre que les économies d'énergie ne sont pas qu'un vague épouvantail agité par quelques écolos idéalistes, est-il normal de vanter des dispositifs qui exigent que deux ordinateurs (dont la puissance sera inutilisée) soient allumés en permanence, tout cela pour que deux clampins puissent se joindre à tout moment ? Est-il normal que, pour des raisons économiques, on utilise une solution qui est tout sauf rationnelle sur le plan énergétique et logique ?
Dans un sens, cela me fait penser aux vols point à point. J'ai par exemple des ami(e)s autrichien(ne)s qui, pour payer moins cher, relient Stockholm à Vienne en passant par Londres. L'exemple est mal choisi car, qu'ils (elles) prennent ces avions ou non, ils décolleront quand même. Mais dans la logique énergétique, c'est à peu près le même principe. Un trajet qui correspond au double de la distance nécessaire et donc pollue deux fois plus. Alors qu'une solution est acceptable, on en prend une tout autre complètement aberrante mais moins chère. Un peu comme ces plats cuisinés fabriqués en Suède mais dont le poulet vient de Thaïlande. Le prix du poulet thaïlandais est tellement peu élevé que le surcoût dû au transport est amorti. Une hérésie sur le plan énergétique et environnemental.
Une petite réflexion qui me fait dire qu'un jour il faudra que j'écrive un billet sur les méfaits de l'informatique sur l'environnement. Car j'entends un peu trop souvent des informaticiens dire qu'ils travaillent dans "un domaine qui ne pollue pas". Hum.
Vous connaissez toutes et tous Skype, logiciel mondialement connu de téléphonie IP. Ipdrum se propose d'utiliser ce logiciel pour relier deux téléphones portables n'importe où sur le globe. Comment ? Rien de plus simple. Prenez deux téléphones. Reliez l'un d'entre eux à un ordinateur via un câble qui permet de faire communiquer le téléphone avec Skype. L'autre téléphone (mobile) est celui que l'utilisateur va prendre sur lui. Vous avez donc un téléphone mobile qui, grâce à un abonnement chez un opérateur "classique", va utiliser Skype via un appel vers l'autre téléphone branché à l'ordinateur. Prenez maintenant exactement la même chose chez l'interlocuteur (qui peut vivre de l'autre côté de la planète), faites communiquer les ordinateurs via Skype et vous y êtes. Les deux personnes peuvent s'appeler de portable à portable pour le coût d'une communication locale (l'émetteur payant la communication entre son portable et l'autre téléphone fixe, le récepteur payant la communication Skypeout entre son ordinateur et son portable). Comme un schéma vaut mieux qu'un long discours, ceci (flash, à ouvrir avec votre navigateur Internet) pourrait clarifier mes explications confuses.
Au-delà de l'aspect technique qui n'a finalement rien d'exceptionnel, je voulais revenir rapidement sur la mise en oeuvre d'un tel procédé.
Tout d'abord, la simplicité. Vous aurez bien remarqué que pour effectuer un appel bon marché entre deux personnes n'importe où sur le globe, vous avez besoin de :
- Quatre téléphones dont deux allumés en permanence
- Deux ordinateurs allumés en permanence
- Une connexion à Internet également ouverte en permanence
- Deux abonnements Skypeout
- Deux abonnements téléphoniques chez deux opérateurs quelconques
- Deux câbles spéciaux qui constituent le produit que développe Ipdrum (et que l'on peut trouver à Stockholm pour environ 500 couronnes, environ 54 euros)
Alors lorsque je lis les cris d'hystériques que peuvent pousser ici ou là les messies qui prédisent encore une fois la mort prochaine des opérateurs (cela fait environ 3 ans que j'entends cela) et quand je lis les commentaires dithyrambiques de ces gens qui tueraient père et mère pour pouvoir téléphoner pas cher entre l'Antarctique et le parc de Yellowstone, je me pose quelques questions.
Tout d'abord, d'ordre pratique. Ne faut-il pas avoir une case en moins pour accepter d'acheter un téléphone supplémentaire et laisser un ordinateur tourner nuit et jour, tout cela pour pouvoir appeler sur son portable une hypothétique connaissance qui se trouve de l'autre côté de la Terre (et qui aura, elle aussi, accepté de jouer le jeu) ?
Deuxièmement (et c'est là où je voulais en venir, finalement), je me pose un certain nombre de questions purement "éthiques" sur un tel outil. À l'heure où une certaine partie du monde commence à comprendre que les économies d'énergie ne sont pas qu'un vague épouvantail agité par quelques écolos idéalistes, est-il normal de vanter des dispositifs qui exigent que deux ordinateurs (dont la puissance sera inutilisée) soient allumés en permanence, tout cela pour que deux clampins puissent se joindre à tout moment ? Est-il normal que, pour des raisons économiques, on utilise une solution qui est tout sauf rationnelle sur le plan énergétique et logique ?
Dans un sens, cela me fait penser aux vols point à point. J'ai par exemple des ami(e)s autrichien(ne)s qui, pour payer moins cher, relient Stockholm à Vienne en passant par Londres. L'exemple est mal choisi car, qu'ils (elles) prennent ces avions ou non, ils décolleront quand même. Mais dans la logique énergétique, c'est à peu près le même principe. Un trajet qui correspond au double de la distance nécessaire et donc pollue deux fois plus. Alors qu'une solution est acceptable, on en prend une tout autre complètement aberrante mais moins chère. Un peu comme ces plats cuisinés fabriqués en Suède mais dont le poulet vient de Thaïlande. Le prix du poulet thaïlandais est tellement peu élevé que le surcoût dû au transport est amorti. Une hérésie sur le plan énergétique et environnemental.
Une petite réflexion qui me fait dire qu'un jour il faudra que j'écrive un billet sur les méfaits de l'informatique sur l'environnement. Car j'entends un peu trop souvent des informaticiens dire qu'ils travaillent dans "un domaine qui ne pollue pas". Hum.