L'espion qui me lisait.
En ce moment, durant les 15 minutes de Reureu qui séparent mon appartement du bureau, je (re)lis Le deuxième sexe, de Simone de Beauvoir [*]. Un livre qui a sans doute mal vieilli, même s'il pose des questions fondamentales. J'aime assez observer le regard des gens qui tentent de voir ce que vous lisez. Et, avec Le deuxième sexe entre les mains, cela prend une tournure encore plus drôle.
Il y a les gens qui ne connaissent ni le titre ni l'auteure, et qui se demandent comment vous osez lire un roman pornographique dans le RER à l'heure de pointe. Il y a les gens qui vous regardent fixement pour essayer de deviner de quel genre de livre il peut s'agir. Et il y a les gens qui connaissent le livre. Des femmes qui me disent qu'elles apprécient qu'un homme le lise. Des femmes qui me disent que c'est un ramassis de conneries et que je devrais arrêter ma lecture immédiatement. Des hommes qui me disent que c'est un essai fondateur, d'autres qui me disent que c'est chiant comme la pluie. Des hommes qui ne l'ont pas lu mais qui me disent que c'est un truc écrit par une hystérique qui avait ses règles. Sympathique.
Avant Le deuxième sexe, dans le RER, c'était Populärmusik från Vittula, de Niemi. Couverture jaune et bleue passant relativement peu inaperçu. Des gens qui croient alors que je ne suis pas français, et qui demandent à la personne à côté d'eux "dites, c'est quoi comme langue, à votre avis ?".
On s'amuse comme on peut, dans le RER.
[*] Oui je sais, ce n'est pas une lecture facile, pour les transports en commun. Un jour je vous raconterai comment j'ai, après haute lutte, lu Les héritiers de Bourdieu l'été 2004, à Nantes, dans le tram', par tranche de deux fois quarante minutes chaque jour. Un vrai massacre, j'en ai presque honte.
[**] A propos d'espion qui me lisait, je me suis toujours dit que l'une des meilleures chansons de Radiohead était la reprise de Nobody does it better, la chanson-titre du James Bond L'espion qui m'aimait, originellement chantée par Carly Simon. Thom Yorke l'a qualifiée un jour de "sexiest song that was ever written". Je crois qu'il n'a pas franchement tort.
Attention, enregistrement bootleg plutôt rare.
Il y a les gens qui ne connaissent ni le titre ni l'auteure, et qui se demandent comment vous osez lire un roman pornographique dans le RER à l'heure de pointe. Il y a les gens qui vous regardent fixement pour essayer de deviner de quel genre de livre il peut s'agir. Et il y a les gens qui connaissent le livre. Des femmes qui me disent qu'elles apprécient qu'un homme le lise. Des femmes qui me disent que c'est un ramassis de conneries et que je devrais arrêter ma lecture immédiatement. Des hommes qui me disent que c'est un essai fondateur, d'autres qui me disent que c'est chiant comme la pluie. Des hommes qui ne l'ont pas lu mais qui me disent que c'est un truc écrit par une hystérique qui avait ses règles. Sympathique.
Avant Le deuxième sexe, dans le RER, c'était Populärmusik från Vittula, de Niemi. Couverture jaune et bleue passant relativement peu inaperçu. Des gens qui croient alors que je ne suis pas français, et qui demandent à la personne à côté d'eux "dites, c'est quoi comme langue, à votre avis ?".
On s'amuse comme on peut, dans le RER.
[*] Oui je sais, ce n'est pas une lecture facile, pour les transports en commun. Un jour je vous raconterai comment j'ai, après haute lutte, lu Les héritiers de Bourdieu l'été 2004, à Nantes, dans le tram', par tranche de deux fois quarante minutes chaque jour. Un vrai massacre, j'en ai presque honte.
[**] A propos d'espion qui me lisait, je me suis toujours dit que l'une des meilleures chansons de Radiohead était la reprise de Nobody does it better, la chanson-titre du James Bond L'espion qui m'aimait, originellement chantée par Carly Simon. Thom Yorke l'a qualifiée un jour de "sexiest song that was ever written". Je crois qu'il n'a pas franchement tort.
Attention, enregistrement bootleg plutôt rare.