Ce que le jour doit à la nuit.
Il est des livres qui, lorsque j'en ai tourné la dernière page, me plongent dans une torpeur qui me donne envie de sortir de chez moi. Pour respirer, reprendre un peu mes esprits, parce que j'ai été un peu secoué. Oh, pas grand chose, hein. Simplement parce que je les ai lus dans un contexte particulier, ou parce que leur musique m'a plu, ou peut-être à cause de leur simplicité.
Hier midi, j'ai terminé un livre que l'on m'a offert, Ce que le jour doit à la nuit, de Yasmina Khadra, l'écrivain algérien aux multiples prix. Un livre qui parle d'humains. D'humains différents par la religion, les valeurs ou la classe sociale, mais attachés à la même terre d'Algérie. Un livre qui parle de la vie, de rêves évanouis, d'amours envolées.
Un pays à l'aune de 1962, au bord de l'implosion. Roman initiatique, la vie de Younes dans la cossue Rio Salado, arabe au milieu des Français, muet devant les changements que vit son pays, muet devant la fille qu'il aime, faible. Mais habité d'une rage d'idéal.
Je pensais offrir ces roses à l'amour de ma vie, et elles ne sont bonnes qu'à fleurir la tombe de mes rêves...
Brahms, 2ème rhapsodie, Caroline Duris (oui, la grande soeur de...).
J'aime les rages contenues, discrètes, imperceptibles parfois, et qui un jour explosent. Et j'adore par-dessus tout les histoires humaines. Pages que l'on tourne le ventre serré, amours impossibles et contrariées, un livre que l'on ferme cinq minutes, puis que l'on rouvre, heureux. Rage d'amour pour une terre et pour une fille qui lui échapperont perpétuellement. Quelques scènes qui évoqueraient parfois presque un Harlequin, mais bon, après tout, j'assume parfaitement mes côtés fleur bleue. Ce que le jour doit à la nuit. Un très beau titre.
Sinon, hier, j'ai découvert la Cité de l'architecture, et notamment le musée des monuments français, dont sa gigantesque salle des moulages, en grande partie commandés par Viollet-Le-Duc. Alors évidemment, mon subconscient cocardier a été très content d'y trouver, pêle-mêle, des moulages de la voûte du Gros-Horloge de Rouen, de l'escalier menant aux grandes orgues de l'église Saint-Maclou et de la magnifique porte en bois de la même église. Salles impressionnantes et délices architecturales [1].
Le Gros-Horloge et sa copie, en mai 2007.
Et sinon aussi, demain matin, je suis invité à une conférence qui a lieu à... Disneyland Paris (si si). Le premier qui me dit que c'est normal, étant donné que je travaille dans une boîte de Mickeys, je le transforme en fée Clochette.
Bref, demain j'essaierai de ne pas regretter de ne pas avoir été à New York un peu plus tard. Faites péter les baffles, on y est, ze final countdown.
Yes you can, Barack.
[1] Oui, je sais, c'est gros, mais j'avais juste envie de placer amours, orgues et délices dans le même billet, c'est pas de ma faute.