Message furtif.
Octobre dernier. Un inconnu m'avait donné ça dans la main. Rapidement, furtivement, comme s'il y avait quelque chose à cacher. Il marchait le long de l'Erdre et en donnait quelques exemplaires à des passants qu'il semblait curieusement sélectionner. Etrange.
C'était un autocollant. Aucune publicité dessus. Pas moyen d'en déceler l'origine, pas même un nom d'imprimerie. On y voyait un visage noir et blanc. "Faire comme si tout allait mieux". Un oeil orange vif. Une larme. Visage fragmenté, expression tourmentée. Les opérations majeures en Irak venaient officiellement de prendre fin d'après les dires de Bush. "Faire comme si tout allait mieux"... Cette mystérieuse photo avait-elle un rapport ? Ou mon imagination m'emportait-elle dans des délires de signification ? Car la photo ne ressemblait pas à ces tracts de concerts que l'on distribue d'habitude aux étudiants. Aucune revendication, aucun message clairement affiché. Pas de moyen d'action. Quel pouvait être cet homme qui avait produit et payé des autocollants sans rien attendre en retour ? Pas d'entrée dans un concert, pas de présence à un meeting politique... Il ne pouvait rien espérer en distribuant ces mystérieux adhésifs, mise à part la réflexion chez ceux qui daigneraient jeter un regard à cet oeil. Et il a réussi.
J'ai depuis conservé cet autocollant. Une phrase qui en dit long. Ne pas se voiler la face. Ne pas faire "comme si". Posé sur un coin de mon bureau, il me dit qu'il faut sans cesse tout remettre en cause, douter, se battre. Et au-delà de ce message, c'était son mode de distribution qui m'avait interloqué. Un tract distribué ne m'aura jamais rendu si perplexe. Mais je m'emporte, sans doute. Peut-être ne suis-je pas au fait de la réelle signification de tout ça. Peut-être. Peut-être...
C'était un autocollant. Aucune publicité dessus. Pas moyen d'en déceler l'origine, pas même un nom d'imprimerie. On y voyait un visage noir et blanc. "Faire comme si tout allait mieux". Un oeil orange vif. Une larme. Visage fragmenté, expression tourmentée. Les opérations majeures en Irak venaient officiellement de prendre fin d'après les dires de Bush. "Faire comme si tout allait mieux"... Cette mystérieuse photo avait-elle un rapport ? Ou mon imagination m'emportait-elle dans des délires de signification ? Car la photo ne ressemblait pas à ces tracts de concerts que l'on distribue d'habitude aux étudiants. Aucune revendication, aucun message clairement affiché. Pas de moyen d'action. Quel pouvait être cet homme qui avait produit et payé des autocollants sans rien attendre en retour ? Pas d'entrée dans un concert, pas de présence à un meeting politique... Il ne pouvait rien espérer en distribuant ces mystérieux adhésifs, mise à part la réflexion chez ceux qui daigneraient jeter un regard à cet oeil. Et il a réussi.
J'ai depuis conservé cet autocollant. Une phrase qui en dit long. Ne pas se voiler la face. Ne pas faire "comme si". Posé sur un coin de mon bureau, il me dit qu'il faut sans cesse tout remettre en cause, douter, se battre. Et au-delà de ce message, c'était son mode de distribution qui m'avait interloqué. Un tract distribué ne m'aura jamais rendu si perplexe. Mais je m'emporte, sans doute. Peut-être ne suis-je pas au fait de la réelle signification de tout ça. Peut-être. Peut-être...