Tout seul.
J'en viens à aimer ce mois de novembre pluvieux qui nous offre parfois quelques journées radieuses. Les touristes ont déserté la capitale. Seuls restent ceux qui vont affronter tout l'hiver. Les autochtones et ces quelques étudiants qui tremblent déjà à l'écoute des mots "janvier" et "février". Les rues bondées que l'on parcourait en septembre sont maintenant vides. Les grands hôtels particuliers ont en quelque sorte repris le pouvoir.
En parcourant Riddarholmen, ce petit bout d'îlot à l'ouest de la vieille ville, je m'aperçois que je suis seul. Je longe ces bâtiments massifs sans avoir remarqué que je n'avais pas vu l'ombre d'un humain depuis vingt minutes. Car voilà. Stockholm, sans les nombreux touristes de l'été, est un musée ouvert et désert. Un gardien passe de temps en temps. Pas un seul panneau "ne pas toucher". On entre à l'envi voir ces joyaux qui ont échappé aux guerres et à la pollution. Et on s'approprie au fur et à mesure la ville. On commence à se sentir chez soi, on a remisé le plan de la ville depuis un bon moment.
Alors je n'ose plus sortir mon appareil photo. Peur de passer pour un voyeur qui détruit l'atmosphère qui règne maintenant ici. Je prends en cachette. Comme si je faisais quelque chose de mal. Comme si je ne voulais pas que l'on me voie. Impression de vol. Etrange sentiment. Et je m'aperçois que je n'ai jamais pris en photo ma ville natale...
Vendredi 12 novembre 2004 | ||
Soleil | Lever : 7h33 | Coucher : 15h29 |
Temps | Pluvieux | 9°C |