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Carte postale suédoise: La loi des séries ou le refuge des mots.

16 août 2005

La loi des séries ou le refuge des mots.

A l'heure où j'apprends à l'instant qu'un avion vient de s'écraser au Venezuela, quelqu'un qui était à côté de moi s'empresse évidemment de dire "c'est la loi des séries", en référence au crash d'avion qui est survenu dimanche dernier en Grèce.

Dès qu'un certain nombre d'événements "extraordinaires" consécutifs ont lieu (morts de personnes célèbres, accidents dans les transports, etc.), cette prétendue "loi" (je ne sais pas qui a été chercher le terme de "loi", car c'est tout sauf une loi) est invoquée á tout bout de champ, par les journalistes comme par le quidam moyen.

Un peu comme tout ce qui a trait aux idées moyennes qui règnent en matière de probabilités, cette expression est d'une bêtise sans nom. En quoi des événements qui n'ont aucun lien politique, géographique, terroriste ou financier entre eux pourraient comporter des éléments de causalité ?

J'ose espérer que c'est une expression comme une autre. Stupide et dont on ne cherche pas à voir la signification. Que l'on emploie pour meubler la conversation. Car, en matière de probabilité où chaque tirage est indépendant (en l'occurrence, si on peut qualifier de "tirage indépendant" (sans tenir compte de facteurs aggravants tels la vétusté des avions, l'expérience des pilotes, etc.) le fait qu'un avion lambda s'écrase), la seule chose que l'on sait, c'est que l'on ne sait rien.