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Carte postale suédoise: Niveaux de langage.

20 septembre 2005

Niveaux de langage.

Graffiti écrit en japonais.
Graffitis asiatiques sur une paroi en bois. J'avoue que je suis incapable de savoir si c'est du chinois ou du japonais, encore que je pencherais fortement pour du japonais. Quelqu'un est capable de traduire ? Si jamais c'est très grossier, vous m'excuserez, hein...

L'une des particularités du suédois est que c'est une langue qui a un argot relativement limité (même s'il existe tout de même). Avantage d'un côté (écouter des Suédois qui parlent entre eux n'est pas chose impossible, puisque beaucoup de mots qu'ils utilisent sont "standards"), tristesse de l'autre lorsque l'on compare à la richesse du français. Il n'est en effet pas rare d'entendre des Suédois dire qu'ils lisent bien le français qui est écrit dans les journaux mais qu'ils sont incapables de suivre une conversation entre deux personnes, jeunes de surcroît. Et il n'est pas plus rare de voir des gens avec les yeux écarquillés lorsqu'on leur explique qu'en français, presque tous les mots ont leur équivalent argotique et très courant. Vous avez appris le verbe "manger" ? Oui, mais beaucoup de personnes disent "bouffer". Vous n'avez appris que le mot "argent" ? Très bien, mais dans la rue on entend très souvent "pognon", aussi. Et "thunes", bien sûr. Sans oublier "blé". Et "flouze", évidemment. Sans parler d' "oseille", de "pèze" ou de "fric". Et j'en oublie, évidemment, puisque je n'ai retenu que les grands classiques.

Le cauchemar de toute personne apprenant le français. Car tous ces petits mots, bien qu'étant relativement "d'un ton familier", sont employés tous les jours. Ce qui rend la compréhension peu aisée pour quelqu'un dont le français n'est pas la langue maternelle. Et passer à côté de l'argot lorsque l'on apprend le français, c'est passer à côté de tout un pan de la culture de ce pays.

Mais quel argot apprendre ? Car s'il est une langue qui n'est pas codifiée et qui change selon les régions, les catégories de population ou encore le temps, c'est bien celle-ci. Ce qui entraîne quelques incompréhensions, et ce même entre des personnes parlant parfaitement le français.

C'est en 2002, lorsque j'avais quitté ma famille et ma région d'origine, que je m'en suis rendu compte. Rencontrer des gens venant des quatre coins de la France et voir que certains mots n'étaient pas compris. Et se demander d'où viennent ces mots que l'on connaît. Sont-ils régionnaux ? Sont-ils limités à une ville ? Ou ne sont-ils employés que dans la famille ?

J'ai toujours aimé jouer avec les mots, et surtout l'argot. Je pense écrire et parler dans un langage plutôt soutenu, mais je m'amuse également beaucoup à employer des mots très familiers (ce qui ne veut pas forcément dire grossier ni vulgaire, d'ailleurs...). Parfois j'aime tourner les pages de certains dictionnaires des synonymes qui comportent des mots argotiques. Et je suis souvent bidonné. Qu'il s'agisse de falzar, de tatane, de bibine (ou de combustible), de grolle ou d'arpion.

Rien à voir mais dans deux mois, je vais passer quelques jours à Saint-Pétersbourg. L'occasion de mettre un peu de rouge (sans mauvais jeu de mots) sur la carte et de contempler qu'il y a encore des choses à faire sur cette vaste Terre.