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Carte postale suédoise: Les Saami, la Laponie et les langues sames.

23 février 2006

Les Saami, la Laponie et les langues sames.

Un panneau indiquant Stranvägen. Ciel bleu.

La Laponie, outre abriter l'antre du Père Noël (qui dévore les petits enfants la nuit tombée) (qui se fait plein d'argent en attirant les gens dans un attrape-gogos en Finlande), abrite un peuple qui tout doucement se meurt, les Saami.

Cette région du nord de la Scandinavie (elle s'étend en réalité de la Norvège à la Russie, en passant par la Suède et la Finlande) est le berceau d'environ 85000 Saami qui résistent difficilement à l'évolution que notre monde subit. Que cela soit au niveau environnemental, économique ou culturel. Le jour où la majorité des modes de vie d'un peuple sont rendus au folklore touristique, on peut se dire que celui-ci a un pied dans la tombe.

Récemment a eu lieu en Suède une série d'actions en faveur des Saami, et c'est assez rare pour être noté. Et la plus significative a été celle en faveur de la défense des langues sames.

Il ne fait pas de doute que les langues sames (d'origine finno-ougrienne) sont menacées. Certains dialectes (notamment ceux du sud de la Laponie) sont d'ailleurs quasiment morts. C'est suite à cette constation qu'un rapport a été écrit pour mettre fin aux tentatives d'assimilation linguistique et culturelle dont ont été victimes les Saami (que cela soit en Suède ou en Norvège, la Finlande étant plus respectueuse à ce niveau). Il a été souligné que de nombreux Saami ont perdu peu à peu leur langue et que la plupart des jeunes n'a jamais eu la chance de l'apprendre.

En terme de chiffres, qu'est-ce que cela donne ? Sur environ 20000 Saami vivant en Suède aujourd'hui, la moitié d'entre eux peut parler une langue same, et seulement un quart peut l'écrire.

La Suède a reçu des avertissements de la part du Conseil de l'Europe et de l'UNESCO pour sa politique envers les minorités linguistiques et pour n'avoir pas écouté certaines demandes telles que le droit à l'apprentissage d'une langue same ou l'accès à des livres scolaires en same.

Guère surprenant pour un pays qui n'a jamais eu un attachement marqué pour sa langue. On ne protège pas les langues ultra-minoritaires, tout en ne se rendant pas compte que la langue que l'on croit majoritaire est menacée de toutes parts.