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Carte postale suédoise: Visions classiques.

3 juillet 2004

Visions classiques.

Photo de ma flûte traversièreLa musique classique: l'apanage des classes aisées. Le rap: la chasse gardée des gars de cité. Avez-vous remarqué comment notre société a tendance à tout cataloguer ? A faire des liens faciles, trop faciles, entre les gens et leurs goûts, leurs convictions, et par de là même leurs actions et aspirations ? Et cela sans que personne n'y trouve à redire. Petit courroux du week-end envers un phénomène savamment entretenu depuis des décennies.

Comme tous les matins, Radio Classique (radio qui porte plutôt bien son nom mais que l'on ne peut capter que dans certaines régions françaises) nous gratifie de son journal économique. Banal, me direz-vous. Nombre de radios font de même. Sauf que sur Radio Classique, l'info économique tient la place la plus importante dans la ligne éditoriale. A en éclipser même l'actualité générale. On en déduit donc que la musique classique ne semblerait s'adresser qu'à une certaine élite sociale. Comme si le quidam moyen qui ne s'intéresse pas plus que ça à la révision des taux d'intérêts de la réserve fédérale américaine ne pouvait pas s'intéresser à la musique classique.

Certaines personnes pensent donc que "Classique implique richesse". Et rassurez-vous, cela fonctionne également dans l'autre sens. Combien de personnes d'un niveau social élevé se passionnent pour la musique classique alors qu'elles l'ont en sainte horreur au plus profond d'elles-mêmes ? Combien de manteaux de fourrures se précipitent à la Folle Journée de Nantes parce que "ça fait bien d'y être vu" ? Merci à elles de m'avoir fait passer pour un paumé au milieu de la salle de concert. Merci à elles de donner à la musique classique ce caractère ringard et pédant. Merci à elles de faire passer les gens qui aiment réellement cette musique pour ce qu'ils ne sont pas. Merci à elles de s'accaparer ces oeuvres sans vergogne.

Oui, je suis de mauvaise foi.