free web stats
Carte postale suédoise: Blogs, idéologie(s) et déboires.

14 avril 2005

Blogs, idéologie(s) et déboires.

A l'heure où la blogosphère blogogeoisie blogobille, au fil des billets, broie du noir et s'interroge, j'avoue que je ne sais qu'écrire. Evidemment je n'ai mon carnet que depuis peu, alors il m'est difficile de faire de même. Néanmoins cela fait tout de même un petit moment que je suis la blogosphère de relativement près (environ deux ans). Son évolution, ses discussions sans fin, sens franches rigolades, les conflits qui naissent parfois entre ses protagonistes, ses craintes et ses doutes. Je n'aime pas les séries télévisées. Alors, au lieu des Feux de l'amour, j'ai regardé la blogobille. Et depuis, même si j'en suis au 719ème épisode, je n'ai pas encore décroché.

Je ne fais pas partie de ce cercle des pionniers, ceux qui ont pris le premier bateau. Beaucoup trop novice, c'est sûr. Mais malgré tout, je comprends ces craintes et ces doutes face à une blogosphère qui a changé.
Je comprends les réticences que l'on peut avoir face à ces gens qui ont prétexté garder la forme mais qui ont durablement changé le fond de la blogobille. Ces gens qui n'ont vu dans cet outil qu'une formidable machine à transformer des caractères informatiques en monnaie sonnante et trébuchante, fût-ce au dépend de la sincérité et de l'honnêteté d'esprit. Ceux qui ont prétexté la transparence à travers le blog alors qu'ils ont tout simplement transplanté les concepts commerciaux, financiers, communicatifs et politiques qu'ils connaissaient déjà auparavant.

Au risque de taper complètement à côté, je crois que la forme ne change absolument rien, tant que le fond reste identique. Le blog, une révolution ? Sans doute pas, puisque chacun fait encore ce qu'il veut de cet outil dont on ne voit que la vitrine. DSK est-il réellement impliqué dans son blog (cela dit sans critique, je conçois très bien qu'il n'ait pas le temps de s'occuper de cet espace chronophage), ou n'est-ce qu'un moyen comme un autre de faire parler de soi et de faire naître le débat ? Un Skyblog est-il un blog ? N'est-il plutôt pas le défouloir d'ados en manque de communication ? Et finalement, qu'y a-t-il de sincère dans mon carnet, noyé au milieu de millions d'autres ? Que savez-vous de moi, à part des considérations géographiques ? Que reste-t-il de ces notes qui sont venues à la suite de mouvements d'humeur le plus souvent ?

J'ai attendu un bon moment avant de commencer à bloguer. Pour "tâter" le terrain. Pour ne pas m'approprier une culture que je n'avais pas. Pour voir que la modestie était sans doute la chose la plus précieuse à conserver dans la blogosphère. Car, soixante lecteurs par jour après presque un an, ce n'est sans doute pas beaucoup. Mais j'aime mes lecteurs, et c'est peut-être cela le plus important. Ils ne sont pas venus pour discuter affaires. De toutes manières je ne vends rien, même pas de publicités contextuelles. Alors, finalement...

Le blog a été phagocyté par la massification, c'est un fait. Les happy few n'ont maintenant plus de voix dans ce chaos truffé de publicités Adsense et de messages Sms. Les plus décus changeront d'outil, sans doute. Mais vers quoi iront-ils ? Créeront-ils de nouvelles structures ? Des sites communautaires collaboratifs restreints qui constitueront à eux seuls "une sphère", au risque de fermer les portes aux nouveaux entrants ? Un Wikipedia du partage, déserté par des marchands du temple qui n'y trouveront aucun intérêt financier ?

La blogosphère a tout simplement perdu sa sphère. Et s'en créera sans doute une nouvelle bientôt. En attendant, un joli commentaire que j'ai aussitôt effacé, perdu au milieu de mes billets.
Oué tro bien ton blog laiss ton com sur le mien en échanj

Je n'y manquerai pas.


Dans un tout autre registre, j'ai commencé hier mes démarches pour essayer de voter à l'ambassade de France à Stockholm le 29 mai prochain. Mais apparemment, tout ne se passe pas comme prévu. Youpi.