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Carte postale suédoise: De l'imperfection de la moyenne.

21 septembre 2005

De l'imperfection de la moyenne.

On entend souvent dire, lors du bulletin météorologique "les températures sont au-dessus (en-dessous) des normales saisonnières" (pour reprendre la formule consacrée). Une phrase qui me fait souvent bondir. Car le problème d'une moyenne est que... Justement, c'est une moyenne.

Courbe des températures à Stockholm.
Courbe des températures à Stockholm. La ligne noire représente la moyenne, la bleue les minima et la rouge les maxima. Source : SvD.

Prenons par exemple cette bouteille de lait la courbe des températures de Stockholm en ce moment. Elle a des allures de sismogramme, cette courbe, oscillant de températures chaudes (à l'échelle de la Suède) en températures plutôt fraîches (il y a quelques jours nous avions 3°C au matin). Presque jamais elle ne suit la courbe des moyennes. Et pourtant, en la regardant globalement, elle s'y conforme (presque, on peut quand même voir que les températures sont un peu au-dessus de la moyenne), étant tantôt au-dessous, tantôt au-dessus.

Et que retient notre mémoire, qui marche à très court terme ? "Ohlala qu'est-ce qu'il fait froid aujourd'hui !", tout en oubliant qu'il y a deux jours il faisait chaud, et vice-versa. Car, bon an mal an, les températures ne sont pas forcément bien extraordinaires, bien que n'étant jamais, par définition, conformes aux moyennes.

Car la notion qui manque à la phrase prononcée au bulletin météorologique est bien évidemment celle d'écart-type, chiffre qui doit être non-négligeable dans notre cas. Mais la télé est grand public. Alors, pour être compréhensible, on élude une donnée, tout en en rendant une autre totalement inutile.

Ou alors en prononçant cette phrase on en a tenu compte mais on ne le dit pas, et cela veut dire que je suis mauvaise langue. Ce qui ne m'arrive jamais, vous le savez...