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Carte postale suédoise: Affiche autrichienne, Europe et avant-garde.

2 janvier 2006

Affiche autrichienne, Europe et avant-garde.

2006, l'année de la culture (mes voeux pieux prononcés précédemment), on repassera.

Alors que l'Autriche prend la présidence de l'Union Européenne pour le premier semestre de 2006 dans un climat politique plutôt houleux, la seule chose qui attire l'attention est cette affiche :

Une femme allongée avec un slip aux couleurs de l'Europe.
Photo : Reuters, via Libération.

(une autre affiche encore plus "suggestive" fait également l'objet d'une controverse mais je n'en parlerai pas ici)

Personnellement, j'aime cette affiche. La référence à l'origine du monde de Courbet est plus qu'évidente, bien que certains ne s'en soient pas aperçu (notamment dans quelques commentaires savoureux chez Loïc Le Meur, j'adore en particulier le "en un mot : pitoyable", ce genre de phrase qui se voudrait cinglante...). Le message associé à l'affiche est multiple, certains y verront une campagne de propagande à l'esprit post-colonialiste ("l'Europe est à l'origine de l'humanité, de la civilisation"), d'autres y verront uniquement un clin d'oeil culturel à travers l'utilisation d'une oeuvre majeure de la peinture européenne qui a en son temps suscité l'indignation (et associant par la même occasion à l'idée d'Europe les notions d'innovation, de politique dérangeante voire choquante mais qui, au bout de quelques années, se voit reconnue).

A chaque fois qu'une campagne de publicité potentiellement "choquante" est lancée, le premier levier sur lequel jouent de nombreux détracteurs est l'argent. Vous vous rendez compte, ma brave dame, on dépense l'argent du contribuable pour ça ! Il paraît même que ça a coûté 500 000 euros. Non ! 1 000 000 euros ! Quelle honte ! Ça ne veut rien dire... Comme toujours, on gaspille, et on ne nous demande pas notre avis ! L'art, c'est vraiment n'importe quoi.

Mettre de l'art dans les rues, c'est difficile. De surcroît quand les personnes qui regardent les oeuvres exposées n'ont pas le fond nécessaire à la compréhension des allusions exposées et jugent à la va-vite. Et quand les médias s'en mêlent, le couperet tombe. Les affiches ont été censurées.

[Attention troll]
Par contre, quand une publicité parodie la Cène, tout le monde reconnaît la peinture originelle de Léonard De Vinci.