Le premier carambar et autres plaisirs minuscules.
Il ne faut pas grand chose pour me rendre heureux. Un petit événement sans importance, une voix au loin, un son amusant, mélodique, une couleur, un toucher, un goût. Le petit dernier, c'est au détour d'un rayon de supermarché français qu'il est arrivé, la semaine dernière. Le paquet jaune et rose si caractéristique contenant les fameuses blagues de haut vol qui m'ont donné ce talent si rare de susciter chez autrui un rire feinté de politesse. (et encore, je prends la version optimiste). Les petits bâtons emballés qui n'avaient pas eu l'occasion de me décrocher la mâchoire (de rire ou à cause du collage de me gencives, c'est selon) depuis des années.
Le carambar, c'est surtout un goût de mon enfance, un goût inimitable. Le seul, le vrai, l'original, celui au caramel (car à bas les nougats, au puits les fruits, caca le cola, la tête sur la pique, l'éloustic !). Un petit plaisir ridicule, mais je le garde quand même.
Bref, tout ça pour dire que mes collègues ont bien de la chance de ne pas parler français, ça leur a permis ce matin d'échapper à la substantifique moelle des bâtonnets marrons que j'ai ramenés ici.