Il neige à nouveau aujourd'hui.
Un très bel immeuble sur la partie de Kammakargatan située derrière la Johannes Kyrka. Un endroit très isolé des grandes artères environnantes, définitivement un de mes coins préférés à Stockholm. La photo a été prise il y a un peu plus d'une semaine, avant les chutes de neige, mais on reconnaît bien la lumière typique d'une fin de journée d'hiver, avec ces teintes roses / orangées magnifiques.
Pour faire des économies d'énergie dans l'utilisation de systèmes automatisés, il faut souvent rivaliser d'astuces. Prenez le système d'économie d'énergie concernant les escalators du métro (une espèce de minuterie qui fait que si personne n'a pris l'escalator depuis un certain temps, il ralentit puis s'arrête, ne se remettant en marche que lorsqu'une personne se présente à son pied). Il met en oeuvre des détecteurs de poids qui doivent fonctionner en permanence pour savoir si le moteur faisant fonctionner l'escalator doit se remettre en marche. Evidemment, pour que cela soit rentable d'un point de vue énergétique, il ne faut pas que les détecteurs consomment plus d'énergie que le moteur en lui-même, sinon, autant le laisser tourner en permanence. Pas de danger de ce point de vue, la quantité d'énergie pour faire se mouvoir un escalator est gigantesque en comparaison avec celle nécessaire à la détection. Donc le système est intelligent et bien conçu.
Là où le bât blesse, c'est que, malgré toutes les bonnes volontés du monde, il n'empêche pas une personne de mettre un escalator en marche alors que celui d'à côté marche et n'est pas surchargé. En effet, tard le soir, lorsqu'un très petit nombre de personnes descend à une station, il n'est pas rare de s'engager vers la paire d'escalators montants, d'en déclencher un, et de voir que la personne qui est derrière soi, alors qu'elle pourrait suivre vu que nous ne sommes que 5 en tout sur l'escalator (aux heures de pointe, deux escalators ne sont pas de trop), déclenche le deuxième, faisant que nous avons deux escalators en fonctionnement avec 5 personne sur l'un et une seule sur l'autre, alors qu'un seul avec 6 personnes dessus aurait largement fait l'affaire.
Alors on dira qu'on pourrait imaginer un système où, en fonction des heures du jour, lorsque l'on considère que ce n'est pas une heure de pointe, un des deux escalators se bloque complètement (encore faut-il être sûr qu'un événement particulier n'amènera pas beaucoup de monde à une heure incongrue). Mais tout de même. Une attitude comme celle-ci est simplement symptômatique du fait que l'idée de sauvegarde de l'énergie n'est pas présente dans l'esprit humain. On pense avant tout à son confort (après tout on est bien mieux à avoir son escalator à soi, non ?), ou alors on ne pense carrément pas du tout, on marche la tête tournée vers le sol en prenant le premier escalator qui se présente.
C'est pour cela qu'au-delà d'une véritable "éducation à l'économie d'énergie", nous avons besoin d'objets pour nous mettre en garde, nous montrer les impacts de nos consommations. C'est une partie des problématiques que tente de résoudre la branche "énergie" de l'Interactive Institute, institut de recherche plutôt atypique tentant, selon ses propres mots, de "marier art, design et technologie". J'ai eu l'occasion d'assister récemment à l'une de leurs conférences et quelques idées très intéressantes avaient été présentées sous formes d'objets plus ou moins ludiques.
Parmi les objets présentés il y avait notamment cette rallonge électrique dont le cordon s'illumine en fonction de l'intensité électrique qu'elle fournit. Branchez votre téléphone portable et vous aurez un courant lumineux bleu pâle. Branchez votre fer à repasser réglé sur "lin" et vous aurez un courant lumineux rouge vif.
Alors évidemment, comme tout appareil équipé d'un dispositif de contrôle, il a un inconvénient majeur puisqu'il consomme davantage qu'un dispositif normal. Sa philosophie est seulement de pousser l'utilisateur à moins consommer en attirant son attention sur sa consommation d'électricité, en espérant que les économies faites iront au-delà de la dépense due au dispositif en lui-même. C'est un peu comme tout. Une minuterie dans un couloir d'immeuble consomme davantage qu'un simple interrupteur utilisé consciencieusement, c'est-à-dire seulement allumé lorsque la lumière est nécessaire, puisqu'elle va laisser la lumière allumée plus longtemps que ce dont l'utilisateur a besoin. Mais au final, puisque l'humain n'est naturellement consciencieux, elle s'avère plus économique qu'un interrupteur normal.
Une bonne idée en tout cas, pour sensibiliser sur les différences de consommation des différents appareils électriques. A vous de jeter également un coup d'oeil sur les autres objets qui jouent beaucoup sur le visuel, en particulier ces décorations pour carreaux en faïence qui s'effacent lorsque l'on prend une douche trop longue.