[Stockholm et 32 mois] Souvenirs.
Trouver des souvenirs n'est pas chose aisée. Et cela l'est encore moins lorsque les souvenirs, non seulement sont pour soi, mais doivent également être acquis dans un univers dans lequel on vit depuis longtemps. Car, à la différence des objets que l'on peut acheter ou récupérer dans un endroit "visité en touriste", les souvenirs que l'on veut pour soi, pour se remémorer une époque et un lieu, ceux-là mêmes qui doivent symboliser un bout de sa vie, doivent avoir un sens. Une valeur qui n'est plus celle du touriste qui trouve le petit cheval rouge de Dalécarlie mignon.
Enfin donc vous l'aurez compris, à maintenant un mois de mon retour en France, je suis à la recherche d'objets à ramener. Des petits riens qui ont une symbolique. Des images qui parlent. Des objets de décoration qui ne fassent pas trop cliché. Des trucs que l'on ne trouvera pas à l'Ikea de Vélizy-Villacoublay. Des choses pas trop volatiles, des choses que l'on aura plaisir à garder, à utiliser, à mettre en valeur dans son petit appartement. Même si un bout de vie ne se résume pas à des objets, et que la Suède sera davantage dans ma tête que dans mes bagages.
Je dois avouer que pour l'instant, c'est plutôt morne plaine. Alors j'ai évidemment profité des soldes de livres (malheureusement la seule période où les livres sont à peu près bon marché) pour faire quelques emplettes en vue de compléter ma bibliothèque. Parmi mes acquisitions, une saga que je voulais lire depuis un bon moment, la célébrissime série des Utvandrarna ("Les émigrants") de Vilhelm Moberg.
Elle trouvera sa place sur la rangée de mes livres en suédois, entre autres à côté d'un Populärmusik från Vittula bien mis en évidence pour d'autres raisons. Le moment sera alors venu de dépoussiérer d'autres livres et de commencer à monter une vraie bibliothèque.
Il y a quelques affiches. Celle de l'exposition Mucha. Un panneau publicitaire pour le Quarnevalen 2005 piqué dans le métro. Un grand poster de Riddarholmen.
Il y a un ou deux cailloux, et puis il y avait du sable pour la collection. Du lichen, aussi.
Ce week-end je traînerai sans doute dans les brocantes en espérant trouver quelques vieilleries qui m'évoqueront certaines choses.
Et puis il y a tous ces petits riens que j'aimerais garder, même s'ils ne sont pas beaux. Ils sont juste des objets que j'utilisais tous les jours, toutes les semaines ou tous les mois. Une carte de transport. Une carte de membre de la Cinemateket. Une carte de fidélité chez Pocket Shop. Des cartes de visite. Des tickets d'entrée de musées. Des billets de croisière. Des tours de cou. Des bouts de plans, de journaux. Des pièces de monnaie, des billets. De tout cela, je ferais bien un tableau pêle-mêle coincé entre deux plaques de verre.
Il va y en avoir, des choses, dans cette valise.