La lettre et le néon.
J'adore les puzzles. C'est un peu mon côté nördique.
Mais on s'accorde à dire que ça n'est pas un hobby particulièrement sexy et avouable, et de toutes manières je n'ai malheureusement plus du tout le temps d'en faire, alors à la place je bouquine sur mon fauteuil de métro quand j'ai de la chance le matin.
Et comme c'est l'époque, bilan des (re)lectures d'une année.
Le grand Meaulnes, Alain-Fournier. Un peu plus mièvre qu'à ma première lecture en classe de quatrième, mais toujours ce caractère initiatique qui ne me déplaît pas. J'ai vieilli, ma pauvre Lucette.
Les bienveillantes, Jonathan Littell. Glauque, méthodique, chirurgical. Long, très long.
L'écume des jours, Boris Vian. L'histoire d'un bel amour absolu. Une écriture fanstasmagorique déroutante dans laquelle on suppute une légère intention d'avoir voulu faire grimacer à peu de frais le petit bourgeois étriqué.
Choke, Chuck Palahniuk. Fight club, en encore plus bourrin et cynique.
The Hours, Michael Cunningham. Une envoûtante déclinaison de Mrs. Dalloway en trois histoires parallèles. Le film du même nom est peut-être encore plus réussi.
L'art de la guerre, SunTzu. A lire en pensant à l'univers professionnel, évidemment.
La délicatesse, David Foenkinos. L'histoire d'un homme quelconque qui va séduire une femme parfaite, charmée par sa délicatesse. Une écriture impertinente pour un récit acerbe à la gravité légère.
Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle avait traversé l'adolescence sans heurt, respectant les passages piétons.
Race et histoire, Claude Lévi-Strauss. La pensée relativiste anti-raciste concentrée en moins de 100 pages. Brillant.
The Catcher in the Rye, Jerome D. Salinger. Un roman américain culte, incarné par un gamin anti-héros dans les rues d'un New-York fantasmatique. Il était temps que je le lise.
Finance d'entreprise, Pierre Vernimmen. Hum.
L'insoutenable légèreté de l'être, Milan Kundera. Libertinage, amour passionnel, légèreté des sentiments. J'ai retrouvé un peu l'ambiance de Prague. Un grand bouquin.
"Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein !" Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli."
Le rivage des Syrtes, Julien Gracq. L'écriture pour l'écriture, celle qui fait passer l'histoire, une histoire d'attente, au second plan. Des phrases somptueuses, une maîtrise du français comme j'en ai rarement vu. Onirique.
Un barrage contre le Pacifique, Marguerite Duras. On dira que ça n'était pas son plus réussi, hein.
Le sacré et le profane, Mircea Eliade. Explication précise et rigoureuse des mécanismes sociologiques du sacré et de la foi.
Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche. Les aphorismes de Zarathoustra m'ont laissé de marbre. A reprendre un jour, dans un meilleur contexte.
Pride and Prejudice, Jane Austen. Et un préjugé qui a sauté, un. Héhéhé.
Les croisades vues par les Arabes, Amin Maalouf. Un point de vue rarement lu, et une période que je connais très mal. Mais le roman historique, c'est un peu n'importe quoi, quand même. "Marie de Médicis se leva de mauvaise humeur aujourd'hui...".
La princesse des glaces, Camilla Läckberg. Un bon policier des familles, mais j'ai du mal à en saisir le "particularisme suédois" pourtant plébiscité en ces temps millénaires.
Le sentiment d'imposture, Belinda Cannone. Petites illustrations sur un sentiment éprouvé dans énormément de situations. Professionnelle, amoureuse, amicale.
Ondskan, Jan Guillou. Un livre difficile sur les violences infligées aux enfants et les conséquences qu'elles peuvent avoir. Roman quasi-autobiographique.