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Carte postale suédoise: Valborg, évidemment.

1 mai 2005

Valborg, évidemment.

La Suède est très friande de ce genre d'événements. Ces grandes fêtes populaires qui rassemblent les gens, toutes générations confondues. Au pays des réseaux sans fil et de l'Internet tout puissant, cela rassure, en un sens. Les personnes âgées en remontrent aux plus jeunes qui ne jurent que par l'ordinateur. Les petits blondinets sont contents d'aller avec papy et mamy acheter des bonbons et autres roulés à la cannelle.

C'est une très jolie fête. Très certainement le plus bel événement que j'aie pu vivre ici, aux côtés de la Sankta Lucia, le 13 décembre dernier. Valborg, c'est la fin officielle de l'hiver. C'est également la journée des étudiants. Alors on descend dans la rue, et on y trouve de tout. Des étudiants, donc, défilant dans des chars avec leur casquette traditionnelle. Quelques aînés qui veulent retrouver leurs sensations de jeunesse ont ressorti les leurs, même si elles ont quelque peu jauni. Qu'importe. Uppsala, la ville étudiante par excellence, est méconnaissable. Sa population a triplé, les services municipaux ont ressorti les chasse-neige pour dégager les milliers de bouteilles et canettes qui jonchent le sol. Ambiance survoltée mais bon enfant. Milliers de personnes qui déjeunent sur les pelouses, malgré la pluie. Quelques ressemblances avec les images de Woodstock.

On met les petits plats dans les grands. Le vieux tramway de Stockholm a fait son apparition. On le sort seulement une fois dans l'année, un peu comme la bouteille de digestif du grand-père. Il est toujours fringant malgré les ans. Il sent le vernis, abondamment étalé pour le préserver des avaries du temps. Il grince et n'est pas confortable. On y est tassé, on sent le conducteur un peu anxieux à l'idée de traverser la ville dans cet engin des années quarante dont les freins n'ont pas l'air très vaillants. Mais les gens s'y sentent heureux car c'est jour de fête.

Petits et grands sont rassemblés autour du feu traditionnel à Skansen, le grand parc de la ville. Un feu symbolique pour mettre fin à l'hiver et tout recommencer. Jolis chants. Pas de religion, seulement une grande fête populaire. Des jeux d'équipe ou des concours d'habileté. Des discussions entre amis qui se prolongent tard dans la soirée malgré le froid encore présent. Des moments précieux comme il en manque un peu aujourd'hui, à l'heure où tout le monde se tourne vers son écran pour communiquer avec le monde.

Si je n'ai qu'un mot à retenir de la journée d'hier, c'est évidemment "partage".