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Carte postale suédoise: Sim City, le jeu sympa à l'idélogie qui ne sent pas très bon.

27 septembre 2005

Sim City, le jeu sympa à l'idélogie qui ne sent pas très bon.

Une ville de Sim City ressemblant à New-York.
Quelques heures passées perdues sur Sim City 4. Pas trop mal, non ? Il manque seulement les monuments célèbres...

Parmi les rares jeux sur ordinateur auxquels j'ai eu l'occasion et l'envie de m'adonner dans ma jeunesse (c'est bien loin tout cela...) se trouve Sim City, le jeu "mythique" développé par Electronic Arts au début des années 90. Au début il était simpliste. On établissait des zones d'habitation, des industries et des commerces, on regardait le tout pousser, c'était marrant. La complexité est apparue avec le temps, les graphismes sont devenus plus jolis, on était dorénavant capable de jouer sur davantage de paramètres. Et c'est là que la question de l'algorithme du jeu s'est vraiment posée. Quels sont les facteurs qui font que l'on gagne ? Quel genre de population fait que les finances de la mairie sont dans le vert ? Quel politique faut-il mener pour que sa ville prospère ?

Mine de rien, elles sont importantes, ces questions. Car à l'heure où les jeux vidéos (qui touchent des cibles relativement jeunes et "manipulables") se vendent parfois mieux que les films, on ne peut plus tellement nier l'influence que peuvent avoir les producteurs d'amusement numérique sur un certain nombre de personnes.

Dans Sim City nouvelle génération, pas de choix idéologique à faire pour que sa ville prospère. Pas d'alternative. Si l'on ne suit pas le schéma mis en place par les programmeurs, c'est la faillite assurée. Et ce schéma, il ne sent parfois pas très bon.

Il est tout d'abord évident que d'avoir des pauvres dans sa ville, c'est très mauvais, que ce soit au niveau de la délinquance ou des rentrées d'impôt. Il ne faut donc pas hésiter à rendre les zones d'habitation un peu rares pour créer une spéculation immobilière qui fera monter les loyers, ce qui ne manquera pas de faire déguerpir nos pauvres qui l'auront bien cherché, vu qu'ils ne rapportent rien. Ensuite, il faut bien noter que les financements des écoles rapportent moins que l'aide allouée au développement des industries. Et si jamais elles sont polluantes, c'est le banco assuré, puisqu'on peut gentiment taxer tout ce petit monde. D'ailleurs, lorsqu'il y a une décharge municipale à créer dans la ville, n'hésitez pas à l'implanter dans un quartier d'habitation peu fortuné, votre conseiller ne vous dira rien. Par contre, si vous avez l'outrecuidance de l'installer dans une zone où le bâti atteint des prix pharaoniques, il criera très fort. Enfin, si jamais la protection de l'environnement n'est pas votre tasse de thé, ce n'est pas grave. Il est toujours plus rentable de délaisser complètement une zone de votre ville et d'y rejeter tout ce qui vous encombre. Le retraitement et la protection, ce n'est définitivement pas rentable. Et pas bon pour la croissance, sacro-saint mot de ce jeu, puisqu'il faut sans cesse tout faire pour développer votre ville.

Une idéologie sous-jacente franchement malsaine et que je n'avais pas tellement remarquée dans ma jeunesse. Comme quoi, on grandit.