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Carte postale suédoise: Paris, olympisme et Cinzano.

28 juin 2005

Paris, olympisme et Cinzano.

Petit stade en brique rouge, ciel gris.
Le vieil Olympiastadion de Stockholm (14 500 places) construit pour les Jeux olympiques de 1912. Il est utilisé par l'une des équipes de football de la ville, Djurgården (qui compte maintenant dans ses rangs le brillantissime Ibrahim Ba, la ville ne s'en est toujours pas remise). L'équipe de Suède joue quant à elle au Råsunda, un grand stade moderne situé à Solna, en banlieue.
(Photographie prise en octobre 2004)

Attention, il y a un jeu de mots honteux dans le titre, celui-ci vous prévenant que la discussion ici va ressembler à celle du café du commerce.

Au passage, j'espère que cette note anodine m'attirera moins de foudres qu'il y a un mois. Dussé-je y perdre quelques dents au passage, fût-ce pour un sujet aussi léger. Pouf pouf, deux subjonctifs imparfaits dans la même phrase.


J'avais heureusement un peu échappé à ça. Mais depuis que je suis revenu au pays de Molière, c'est la déferlante. Paris 2012 par-ci, Jeux olympiques par-là, "Tous ensemble pour Paris" d'un côté, "Madame apposez cet autocollant Paris-2012-qui-lave-plus-blanc sur votre pare-brise" d'un autre.

L'organisation des Jeux Olympiques à Paris, je m'en fous. A un point que l'on ne peut pas imaginer. Les lanternes que l'on fait miroiter aussi. De la même manière que les créations d'emplois précaires saisonniers que la chose va engendrer.

Il y a des arguments pitoyables : "L'organisation des J.O. à Paris va permettre de faire des travaux qui rendront la ville et les transports en commun plus accessible aux personnes handicapées" (cherchez le sous-entendu). D'autres plus naïfs : "Avec notre produit, nous espérons profiter de la présence des J.O. à Paris pour mettre fin au règne de Coca-Cola sur l'olympisme" (véridique). D'autres amusants : "Nous essaierons de retrouver l'esprit originel des Jeux" (tu parles que ça fait longtemps qu'il est parti, l'esprit d'Athènes 1896). D'autres utopiques : "La trêve olympique pour Paris 2012, ça serait beau".

J'aime le sport. Même si je n'en parle pas beaucoup. J'aime les J.O. qui permettent de mettre en lumière des sports habituellement peu médiatisés, l'athlétisme et l'aviron en tête. Mais. Le sport mérite-t-il la place qu'il a actuellement ? Est-ce une raison pour faire passer l'actualité internationale au second plan ? Faut-il nécessairement faire "plus et mieux" que la précédente olympiade ? Les villes olympiques ont-elles réellement bénéficié de la venue des jeux ? Les emplois créés ont-ils été pérennisés ?

Ce qui sera crispant avec l'organisation des J.O. à Paris, c'est l'overdose médiatique à laquelle la France entière aura droit. Si Paris perd, deuil national pendant une semaine. Mais si Paris gagne, nous en prenons pour 7 années de calvaire médiatique. La mort du Pape puissance quatre. Surtout pour les provinciaux, finalement. Chose dont les Parisiens ne se rendront pas forcément compte.
Exemple en passant : combien de fois a-t-on entendu parler sur les chaînes nationales et les radios des fameux couloirs de bus parisiens ? Qu'est-ce que la France a à faire de la congestion de la rue de Rivoli, franchement ? S'intéresse-t-on à la construction du sixième pont de Rouen ? Ah oui, toutes les radios et chaînes ont leurs bureaux à Paris. Alors point de Paris, point de salut.
Imaginez donc... La réfection des boulevards, les travaux dans le métro... Autant de choses que l'on fera subir aux Parisiens (hum, la circulation, les embouteillages, la pollution...), mais également à la France entière qui s'en tamponne joyeusement le coquillard.

Pour continuer sur le déséquilibre Paris/Province, j'ajouterai seulement que l'ardoise de ces J.O. sera payée par la France entière au bénéfice d'une seule ville. Car qui profitera des nouvelles infrastructures ? Qui profitera des emplois saisonniers ? Les provinciaux qui ne vont jamais à Paris et qui pourtant ont payé? L'occasion donc de contribuer encore à l'hyper-développement de la région Île de France et de délaisser des zones sinistrées économiquement parlant.

Alors pour moi, les J.O. à Paris, ce n'est pas Oui. Ni Non. Ni Noui. Plutôt bof, finalement. Seulement l'occasion d'assister à une olympiade grâce au comité d'entreprise de tonton Lucien qui a réussi à obtenir des places. Et une gentille rentrée de T.V.A. qui, elle, bénéficiera à l'ensemble du pays aussi. Mais je crois que c'est tout.

A bien y réfléchir, la seule chose que je trouve positive à cette candidature, c'est d'avoir exhumé cette très jolie chanson qu'est A Paris de Francis Lemarque. Même si elle sera chantée par Céline Dion accompagnée par Les Choristes (sic). La voix magnifique d'Yves Montand, ça avait quand même plus de gueule.

Sinon je viens de me rendre compte aujourd'hui que mon lapin nain (de son petit nom "flocon" car il est tout blanc) a dix ans et demi, puisqu'il est né en mars 1995.