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Carte postale suédoise: Joutes verbales.

27 juin 2005

Joutes verbales.

Un hortensia pas encore fleuri.

Suite à un billet (que je soutiens et sur lequel je reviendrai, mon humeur trollesque du moment m'y oblige), Miss Lulu, un peu remontée, se croit obligée de se justifier après avoir été un peu critiquée sur son billet un peu acerbe envers Paris. Je cite :

C'est anti-français de dire que paris est pollué ? C'est anti-français de dire que ses restaurants sont enfumés ? C'est anti-français de dire que c'est une ville inaccessible aux handicapés, poussettes, et personnes âgées ??? Ca me rappelle quelque chose... Ah oui, je me souviens maintenant, c'est comme de dire que c'est anti-américain d'être contre la guerre en Iraq, que c'est anti-américain d'être contre Bush, que c'est anti-américain d'aimer la France! Ouaip, je m'en souviendrai, dans le monde on doit surtout tous penser pareil parce que tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous!

Sur ce coup, et malgré tout le bien que je pense de Paris par moments (bien que provincial, je connais très bien cette ville et je l'admire bien souvent), j'appuie Lulu sur son analyse.

J'ai bien souvent critiqué Paris et la France sur le non-respect des personnes handicapées. Est-ce que cela fait de moi quelqu'un d'anti-français, moi qui suis évidemment bien plus français que suédois ? Lorsque je critique la France (en la comparant souvent maladroitement à la Suède), je crois que c'est dans un but constructif.

Paris est une ville magnifique sur bien des points. Est-ce que cela la rend inattaquable ? N'est-ce pas inadmissible de voir la capitale de la France (qui aime à loisir donner des leçons) aussi peu équipée en termes d'infrastructures pour personnes handicapées ? Est-ce normal de voir une ville qui a tant d'argent (qu'on ne me dise pas le contraire, les finances de Paris sont copieusement excédentaires) faire aussi peu d'efforts en matière de pollution ?

Je ne le crois pas. Et en disant cela, je me sens encore plus français, car ce manque de structures nuit à la ville et me fait un peu honte en voyant Stockholm qui est, sur ce point, bien plus en avance. "Qui aime bien châtie bien", dirait-on. Toujours est-il que c'est en voyageant un temps soit peu à l'étranger que l'on apprend l'humilité et que l'on constate que ceux qui trouvent la France irréprochable n'ont jamais dû accompagner une personne handicapée dans la vie de tous les jours.

Sinon, juste pour dire qu'aujourd'hui, Libération nous fait une jolie dissonance cognitive en consacrant un dossier (un peu enthousiaste) à l'anti-consumérisme et à la décroissance, tout en offrant sa page de garde à une grande chaîne de supermarchés (faisant tomber le prix du journal à 1 euro par la même occasion). Je vous laisse trouver les vecteurs de cette dissonance...