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Carte postale suédoise: décembre 2005

20 décembre 2005

Un peu de gaîté, tout de même.

C'était prévisible, mon départ de Suède ainsi que de nombreuses (petites ou grandes) tracasseries ne me donnent pas un moral extraordinaire à l'approche des fêtes. Il est grand temps de retourner en famille et de laisser l'eau couler sous les ponts de Stockholm et de Paris. La valise est faite depuis deux jours (ici on dira plutôt "les valises"), je m'attends à payer une amende de surcharge de bagages carabinée, mais quand il faut partir, il faut partir.

Un pepparkaka en forme d'ordinateur.
Le pepparkaka (sablé à la cannelle et au gingembre typique des fêtes de fin d'année) décliné dans une version plutôt colorée. Que voulez-vous, je ne suis entouré que de personnes aux relents guiquesques un peu trop prononcés...

En cette fin d'année particulièrement chahutée donc, je ne peux que vous souhaiter, à la manière d'un Jacquot engoncé dans son costume serré chaque 31 décembre à 20 heures précises, un timide et creux "bonnes fêtes de fin d'année". En espérant revenir avec de bonnes nouvelles, bien sûr.

1 décembre 2005

Éternel recommencement.

Panorama sous la neige.

Je crois que ce n'est une révélation pour personne maintenant, de nombreux petits indices étaient glissés ça et là dans les billets et les commentaires de ce carnet.

Dans trois semaines environ, je quitterai Stockholm et la Suède. Parce que les occasions qui se sont présentées ici ne m'ont pas enthousiasmé et ne me correspondaient pas. Et parce qu'une autre est apparue, et qu'il fallait la saisir. Je quitte la Suède à contrecoeur, c'est évident, et pour un tas de raisons que je n'expliquerai pas ici. Mais je ne suis malheureusement pas dans la situation de pouvoir me permettre de faire passer le coeur avant la (fin de) ma scolarité et le début de la vie professionnelle. Être étudiant qui ne vole pas encore de ses propres ailes, c'est avant tout subir.

Direction l'Allemagne. L'occasion de retrouver une langue que je parlais presque couramment avant d'apprendre le suédois. L'occasion de changer encore une fois d'horizon, puisqu'il semble désormais écrit que je ne reste pas au même endroit plus de deux ans. Il avait peut-être raison, Laurent, même si à l'époque j'avais plutôt mal digéré son article (écrit avec la plume que l'on connaît). Je ne suis peut-être qu'un grand instable, qui, après avoir vécu à l'étranger, ne retourne pas (encore) en France. Même si je sais qu'un jour je reviendrai, c'est évident. L'herbe n'était plus verte en Suède, même si j'ai tout de même voulu dresser un beau portrait du pays dans ce carnet. Elle était différente et inhabituelle, voilà tout. Et malheureusement, dans ma situation actuelle, son vert n'a pas été suffisant. Je m'en serais d'ailleurs peut-être lassé. Alors, instable, oui. Un Français habitant en Suède ayant un entretien téléphonique en anglais avec une entreprise allemande, il faut croire que cela traduit une certaine inconsistance.

Quitter donc Stockholm, où j'avais mis beaucoup de temps avant de nouer de vraies relations (l'apprentissage du suédois y étant sans doute pour beaucoup). Quitter tous ces gens en disant "on se reverra", alors que l'on sait pertinemment que l'on reverra tout au plus 10% d'entre eux. Et repartir de zéro, essayer de reconstruire une communauté de connaissances. Dans un cadre professionnel, ça sera certainement plus dur. On verra bien.

D'ici le départ, essayer de faire tout ce que je n'ai pas fait faute de temps et d'envie. Voyager. Profiter des gens rencontrés. C'est toujours lorsque l'on sait que la fin est proche que l'on se dit qu'il faut cueillir le jour.

Ce carnet, même si son nom deviendra obsolète, ne disparaîtra pas pour autant. Il changera sans doute de perspective, puisque je quitte l'université et que je ne souhaite pas parler ici de ma vie professionnelle. La carte postale conserve son nom. Et conserve, je l'espère, l'esprit que j'ai essayé de lui insuffler pendant ces seize mois ici. Car, pour moi, maintenant, "carte postale suédoise", cela signifie beaucoup et ne renvoie pas qu'à la Suède.

Adieu, Stockholm, ou plutôt au revoir. Car je reviendrai, c'est évident.