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Carte postale suédoise: février 2010

25 février 2010

Und dass das Wort, das du mir heute gibst, morgen noch genauso gilt.

Mise à jour - 2010/03/01
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Il s'agit donc d'une entrée de la station de RER "Invalides" (ligne C) située sous le pont Alexandre III. Une grille de fer forgé dans le thème du pont, puisque représentant des coquillages et des vagues. Et des éclairages tout aussi pompeux que ceux de la surface.

Devinette 1 - Réponse

Tiens et tant que j'y suis, ne me demandez pas pourquoi mais je tenais à partager avec vous une vidéo Youtube qui est sans doute la plus fascinante qu'il m'ait été donné de voir à ce jour sur ce site.

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Parce que cela fait longtemps que l'on n'a pas joué sur ce carnet [1], j'entame une petite série de devinettes parisiennes. Il s'agira au travers d'une photo de reconnaître ou de parvenir à situer un endroit insolite, méconnu et peu passant. Endroit public cependant, évidemment.

Devinette 1

Je commence par quelque chose de facile. J'ai volontairement surexposé l'extérieur, sinon cela aurait été encore plus facile.


[1] Cela fait même très longtemps, puisque la dernière fois c'était lors de mon arrivée à Paris, en juillet 2007. C'est la crise.

20 février 2010

La vie mode d'emploi.

A l'heure où il se peut que je ne sois plus forcément dans mon appartement actuel pour beaucoup de temps encore, j'avais envie de parler un peu de mon voisin du dessus, même s'il me semble que j'ai déjà eu l'occasion de le faire ça et là sur ce carnet.

Alors, mon voisin du dessus...
Ah, mon voisin du dessus. Je pourrais presque écrire un roman sur lui. Il est à peu près ce que l'on pourrait appeler un cinglé. Complet.
Tout d'abord parce qu'il joue de la flûte à bec. Oui, en plastique, avec le son délicieux qui va avec. Et le problème, c'est qu'il joue de tout. Absolument de tout. De l'air de la Reine de la nuit à Que je t'aime, en passant par La vie en rose et We are the champions. Souvent il met le disque, et joue par-dessus. Techniquement il se débrouille, mais c'est tout à fait horripilant à l'oreille. Et dès qu'il a un peu de temps, il joue. Été comme hiver, il fait ça depuis que sa copine est partie.
C'est un hyper-émotif à tendance dépressive, aussi. Il y a un an environ, alors que je jouais un piano [1], il a frappé à la porte. Surpris et me demandant alors si je faisais trop de bruit, j'ai ouvert et suis tombé sur lui qui m'a dit, d'une voix tremblante : "c'est beau ce que vous jouez". Puis il s'est mis à pleurer. Autant dire que ça m'a coupé net l'envie de jouer.
D'ailleurs, il reste souvent enfermé dehors sur son palier. Ces portes d'entrée qui ne s'ouvrent qu'avec la clé et qui ne sont manifestement pas faites pour lui. Une fois il s'est même démis l'épaule en tentant d'enfoncer sa porte qui s'était refermée alors qu'il avait encore oublié ses clés en sortant les poubelles.
Bref, on aimerait pouvoir l'aider, sans trop savoir quoi faire cependant. Heureusement que son appartement n'a pas le gaz en tout cas, hein. 


Sol Seppy, Human. Découverte en octobre 2006 à Stockholm, redécouverte en mai 2007.

Je pourrais parler de ma voisine franco-espagnole, celle qui est adorable mais dont les tuyaux n'étaient pas étanches et ont eu la mauvaise idée de s'épandre sur le mur de mon salon, qui porte depuis une belle cloque qu'il faudra un jour réparer.

Il y a aussi ces après-midis d'été, au cours desquels tout le monde ouvre ses fenêtres et commence à jouer de la musique. Car oui, c'est un immeuble de musiciens, qui donnent tous sur la cour. Une chanteuse soprano a cinquième, en face. Un violoniste au troisième. Un autre pianiste au premier. Parfois, lorsque l'on joue au même moment, on se répond ou l'on tente de jouer quelques notes ensemble. On se croirait alors dans un film juif.

Et le chat de la voisine du rez-de-chaussée, qui se prélasse à longueur de journée dans la cour et qui me réclame des caresses chaque soir, lorsque je rentre du boulot [2].


[1] Du Grieg - que je massacrais, autant le dire tout de suite.
[2] A propos d'animaux, je ne sais plus si je vous avais dit, mais un des deux poissons qui m'avaient été donnés est mort il y a quelque temps suite à un déplacement de centre de gravité qui le faisait flotter sur le ventre. Un problème de vessie natatoire, paraît-il.

15 février 2010

The Norwegianest Boy Alive.

Illustration du fait que depuis que je suis parti de Stockholm, je supporte de moins en moins le froid humide de Paris, cela fait maintenant trois jours que je tiens une bonne grippe des familles (température qui a atteint un maximum de 40.1°C), grippe qui a tutoyé son paroxysme la nuit dernière, puisque j'ai à peine pu marcher pour aller remplir la bouteille d'eau que j'avais vidée. Bref.

Tout ça pour dire que, même si avoir un poil de fièvre peut être sympa  [1], il  ne m'est jamais arrivé d'autant désirer le printemps. Les footings autour de l'île Saint-Louis, les cerisiers du Japon, les premiers verres en terrasse, les pommiers en fleurs, les matches de foot entre amis le soir. Pour résumer, ça ressemble à peu près au clip de Misread, ce dont j'ai envie, là, maintenant.

En parlant des Kings of Convenience, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que le Bergenois le plus doué de sa génération - Erlend Øye - est en ce moment très à la mode. Tous mes amis écoutent The Whitest Boy Alive - ils ont bon goût -, et Rules est en tête de rayon à la Fnac des Halles alors que l'album est sorti il y a maintenant un an.

Je l'avais vu une fois à Stockholm, lors de la sortie de Dreams, en juin 2006. On découvrait Burning (tiens, exhumée de mon disque dur, une petite vidéo [.mpg, 5Mo, clic droit, enregistrer sous] prise avec mon vieux numérique, donc vous excuserez la mauvaise qualité et les tremblements). J'étais fan du batteur, complètement lymphatique, avec sa casquette façon Looping dans l'Agence tous risques.

C'était avant qu'Øye ne commence à faire son Erlend au milieu du concert. Un peu comme à la fin de Misread, la température commençant à grimper, il alors a commencé à sautiller dans tous les coins, me donnant envie de le filmer [.mpg] plutôt que de me concentrer sur le centre de la scène.



Tiens sinon j'ai exulté en découvrant que dans Guitar Hero, je pouvais télécharger le Canon de Pachelbel joué dans la vidéo qui a dû faire vingt fois le tour de la planète si ce n'est plus. Et bien, c'est pas de la tarte. D'ailleurs au passage, je suis toujours aussi fan de la séquence en harmoniques à partir de 3'51.


Ah et puis tiens, pour la route, tant que j'y suis - j'aime les billets sans queue ni tête qui n'en finissent pas -, je vous laisse admirer ce qui est sans conteste la pochette de disque la plus inappropriée de tous les temps.



Bref, tout ça pour dire que cloué au lit durant tout le week-end, c'était bien la peine de se faire vacciner. 


[1] J'aime assez sentir mon cerveau qui va plus vite lorsque j'ai un (tout petit) peu de fièvre, lorsque les associations d'idées vont plus vite, etc.

7 février 2010

Variatio.

Ceux qui me connaissent savent que j'ai un certain faible pour la musique romantique et celle de l'époque moderne (et c'est sans doute pour cela qu'après de longues années de flûte traversière, j'ai décidé d'apprendre le piano en rentrant en France), n'étant guère attiré par le classicisme ou encore le baroque. Malgré tout, quelques compositeurs et certaines de leur œuvres me touchent, parmi lesquelles une pièce majeure de J.S. Bach, les Variations Goldberg. Tant et si bien que j'en ai dans mon meuble à disques trois interprétations différentes.

C'est évidemment l'Aria qui en est la partie la plus connue, celle qui selon les interprétations et l'instrument peut tantôt avoir des sonorités baroques (Scott Ross, Keith Jarrett) tantôt incroyablement romantiques (Murray Perahia, Gould 1981). Mais c'est la troisième variation que je veux évoquer ici, la Variatio 3 Canone all’unisono.

Variations Goldberg

J'en avais rapidement parlé lors d'une impression musicale à Stockholm, vers la fin 2006. Pierre Hantaï m'avait surpris à T-Centralen, alors que les rames de métro déversaient de manière régulière et mécanique des flots [1] de voyageurs pressés, que les escalators montaient, descendaient, que les portes s'ouvraient, se fermaient. 


Variatio 3 Canone all'Unisono a 1 Clav., par Pierre Hantaï.

Canon à l'unisson à deux voix, avec basse libre. Une seconde voix qui arrive juste après une mesure, proximité entre les deux lignes mélodiques tout au long du morceau.


Variatio 3 Canone all'Unisono a 1 Clav., par Glenn Gould, en 1955. La plus belle version des Variations à mon goût, même si la qualité du son laisse parfois à désirer. Sans faux romantisme. Baroque et minimaliste à la fois. Extrême précision.

Un accompagnement de main gauche qui commence par un simple mouvement de croches en arpèges furtifs, puis qui accélère en un mouvement étourdissant de doubles-croches.


Variatio 3 Canone all'Unisono a 1 Clav., par Glenn Gould, en 1981. Sans doute la version la plus connue des Variations. J'avoue que je n'aime pas son côté suave et extrêmement lent (38'26 pour l'enregistrement de 1955 contre 51'14 pour celui de 1981). De surcroît on entend très bien Gould qui parle en jouant et c'est extrêmement irritant, mais c'est une autre histoire.

Les Variations Goldberg ont fait l'objet de nombreuses reprises et comme c'est fête, je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir une version jazz de cette troisième variation.


Variatio 3 Canone all'Unisono a 1 Clav., par Jacques Loussier.



Sur ce, vous m'excuserez, mais il paraît que j'ai rendez-vous en terres germanopratines pour aller voir Écosse - France en compagnie d'une bonne Guinness.

Pour la route, un bout de l'Aria jazzé par Tom Mc Clung.





[1] J'ai souvenir de "flots", mais c'est peut-être parce qu'à l'époque je ne prenais pas le RER A pour aller travailler le matin.

5 février 2010

Surannées.

L'étude du piano regorge de méthodes antédiluviennes - "qui ont fait leurs preuves" -, délicieux recueils comportant des formulations on ne peut plus désuètes, avec une tendance au phrasé laminaire qui n'est pas sans faire rire jaune le pianiste amateur qui, à force de travail parfois frustrant, développe avec son instrument une étrange relation d'amour et de haine.

Parmi elles, deux relèvent de l'objet de culte : Le pianiste virtuose, de Charles-Louis Hanon, ainsi que les Principes rationnels de la technique pianistique du génial Alfred Cortot. Florilège.

"L'étude du piano est si répandue de nos jours [1], les bons pianistes sont tellement multipliés, qu'aujourd'hui, sur cet instrument, on ne souffre plus de médiocrité. Il en résulte qu'il faut étudier le piano huit ou dix ans avant de se risquer à jouer un morceau d'une certaine force, même dans une réunion d'amateurs".

"Dès qu'on saura bien cet exercice, on recommencera le précédent et celui-ci quatre fois sans interruption".

"Nous croyons devoir répéter qu'il faut toujours bien articuler des doigts jusqu'à ce que l'on sache parfaitement tout ce volume".

"Pour obtenir les bons résultats que nous promettons à ceux qui étudient cet ouvrage, il est indispensable de jouer tous les jours, au moins une fois, les exercices déjà appris".

"Maintenant que l'élève a étudié tout ce volume, il connaît les plus grandes difficultés du mécanisme ; mais, s'il veut recueillir le fruit de son travail et devenir un véritable virtuose, il faut qu'il joue ce livre en entier, tous les jours, pendant un certain temps".


Alors sinon, la méthode antédiluvienne grâce à laquelle j'ai appris à lire, c'est Daniel et Valérie.



D'ailleurs, j'en ai enfin terminé avec la Sonate au Clair de Lune de Beethoven et entame maintenant une œuvre qui m'est chère, les Variations Goldberg de Bach. Quoi, encore un Allemand ? Ah oui, j'ai décidé cette année que je serai à nouveau capable d'avoir mon niveau d'avant-guerre le niveau que j'avais à l'époque à laquelle j'ai décroché le ZMP. Vaste programme.

[1] Ndlr : 1929.