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Carte postale suédoise: mars 2006

30 mars 2006

Vidéo gag. Ou comment, moi aussi, je peux être ridicule.

Lorsque j'ai acheté ma bicyclette, j'ai eu l'outrecuidance de dire avec un aplomb incroyable que faire du vélo dans Stockholm n'était pas dangereux. Grave erreur, bien mal m'en a pris. Depuis une semaine, utiliser sa bicyclette tiendrait plutôt du suicide.

Environ dix kilomètres séparent mon domicile de l'entreprise dans laquelle j'effectue mon travail de fin d'études. Et, même si je travaille la majeure partie du temps à domicile, il m'arrive d'y aller pour des réunions d'avancement ou autres mises au point. Ami lecteur, toi qui crains les ecchymoses, tu peux sauter trois paragraphes suivants.

Lorsque la neige était encore bien présente, tout allait bien. Il était relativement pénible de circuler sur une surface irrégulière à l'adhérence un tantinet précaire, mais, bon an mal an, la bicyclette allait de l'avant. Cependant, depuis peu, la neige a fondu, laissant la place à la couche de glace présente depuis le début de l'hiver. Et c'est là que les ennuis commencent.

Une piste cyclable couverte de glace.

Même en roulant au pas, c'est par endroits la catastrophe. Une vraie patinoire, si ce n'est pire. Et c'est là que rentre en jeu mon ridicule. Sur la glace, ne pas s'arrêter. Jamais. Sous peine de ne jamais repartir. Mais évidemment, pour prendre des photos et faire partager mon sacerdoce à mes chers lecteurs, n'ayant pas envie de tomber sur une couche de glace particulièrement dure (avec un appareil photo à la main et un ordinateur portable dans le dos, accessoirement), je m'arrête. Malheur.

Le pied mis sur la pédale pour repartir, je me rends compte que je pédale dans le vide, puisque la roue n'adhère pas du tout à la glace. Alors, repensant à la manière dont fonctionnent les vitesses d'un vélo, je mets le petit plateau, grand pignon. Tout doucement. Démarrage. Et vingt mètres plus loin, grand fracas. Une petite aspérité sur la glace que je n'avais pas vue.

Piste cyclable verglacée le long de l'autoroute.
Longer l'autoroute, je vous avoue que ce n'est pas la partie la plus glamour du parcours, surtout lorsque l'on regarde les bas-côtés. Cela dit, cette photo me permet de faire un petit clin d'oeil à Guillermito et Miss Lulu qui comprendront pourquoi.

Mine de rien, elle est solide, cette bicyclette.

Retour d'une ombre.

Touches d'un clavier d'ordinateur suédois.

De retour après quelques jours d'absence due à diverses obligations. La neige fond enfin, révélant tout ce que les gens ont laissé derrière eux depuis maintenant cinq mois. Mégots de cigarettes, petits papiers, gravillons. Encore un peu de patience avant de retrouver des rues enfin présentables. En attendant, Stockholm nous présente un temps rouennais, fait de ciel gris, de petite pluie fine, de brouillard matinal et d'une humidité pénétrante. Une atmosphère qui me manquait un peu, finalement.

21 mars 2006

La grippe aviaire a atteint le centre de Stockholm.


Cet hiver, j'ai oublié de photographier les cygnes, je me suis davantage concentré sur les canards. J'ai misé sur le mauvais cheval, on dirait.

Il y a deux semaines environ, la Suède avait connu, en l'espace de deux jours, son premier cas de grippe aviaire et son premier cas de vache folle. Je me disais que Göran Persson aurait dû jouer au loto ce jour-là.

Et bien depuis hier, le H5N1 est parmi nous, puisque deux cygnes porteurs de la forme aggressive de la maladie ont été retrouvés morts en plein centre de Stockholm, au niveau de Skeppsholmen et de Nybroviken.

On va tous mourir, je vous le dis.

Verisign achète Jamba.

Comme un certain nombre de personnes travaillant ou étudiant dans l'univers de la sécurité informatique, j'ai toujours eu une mauvaise image de Verisign (société qui gère non seulement les bases de données permettant l'interprétation des adresses en .net et en .com, mais également joue le rôle de "tiers de confiance" dans bien des systèmes de certification).

Aujourd'hui, Verisign a acheté l'entreprise de diffusion de "contenus" (la mode est à la vacuité contenante, de nos jours) qui est à l'origine de Crazy Frog, triste sonnerie téléphonique dont il est inutile de rappeler l'existence.

Voilà qui parachève le tableau.

20 mars 2006

La dialectique public/privé, ou comment jouer avec les mots.

Un feux arrière de vélo marqué Tour de Suède

Il paraît qu'hier soir, dans Capital sur M6 (un jour il faudra que je sache pourquoi nos chaînes de télévision hertziennes s'évertuent à avoir des sites Internet aussi moches), on a parlé du train de vie de nos hommes politiques et de celui des hommes politiques suédois. Avec force d'exemples montrant que mon pays d'accueil fait preuve d'une transparence exemplaire à ce niveau.

Pas grand chose à dire à là-dessus, c'est vrai que la Suède peut se targuer d'être un relatif modèle en matière de transparence d'utilisation des fonds publics. Même si tout cela n'évite pas quelques scandales comme celui qui a récemment arrosé (notez la finesse du jeu de mot) un certain nombre de cadres du Systembolaget, le monopole d'État de la vente d'alcool [1].

Non, ce qui m'a choqué dans ce reportage, c'est justement l'utilisation éditoriale qui a été faite de la Suède. Reprenons. L'équipe de l'émission est partie dans l'idée qu'une partie de l'argent public français est gaspillé (ce qui n'est pas faux). Elle prend l'exemple de la Suède pour en conclure qu'il faut un meilleur contrôle de l'argent public, puisque selon la sacro-sainte dialectique manichéenne franco-française, l'utilisation de l'argent public, contrairement à celle de l'argent privé, doit être sévèrement contrôlée.

Nous arrivons au point que je veux aborder. Ce que Capital a oublié, c'est qu'en Suède, non seulement l'utilisation de l'argent public est très contrôlée, mais celle de l'argent privé l'est tout autant. Les libertariens qui encensent la Suède peuvent donc aller se rhabiller. C'est ainsi que l'on sait que, l'année dernière, le P.D.G. d'Ericsson, Carl-Henric Svanberg, a gagné 22,2 millions de couronnes (environ 2,5 millions d'euros), une toute petite baisse par rapport à l'année précédente où il avait gagné 22,3 millions de couronnes. On sait également que ces 22,2 millions se composent de 14,6 millions de salaire fixe et de 7,6 millions de bonus.

Car voilà. En Suède, argent public, argent privé, tout est relativement transparent. Pas de tabou, ou alors très peu. D'ailleurs, chaque année, un ouvrage public recueille, pour chaque Suédois, la somme qu'il a payée lors de l'impôt sur le revenu. On est donc en mesure de savoir ce que le P.D.G. d'Ericsson, ce que son voisin, son collègue de travail, a pu gagner en une année. Car il y a cette idée que tout ce qui touche à l'argent, qu'il soit public ou privé, doit être transparent. Le présentateur de Capital s'est offusqué (à juste titre, encore une fois), de dépenses déraisonnés de l'État. Le fait-il quand il s'agit de sa chaîne ? Que pense-t-il des immenses dépenses de taxi payées par les publicités et donc payés par les consommateurs qui sont, faut-il le rappeler, les mêmes personnes que les contribuables ?

David [2], dans son dernier billet, aborde une idée qui m'a toujours tenue à coeur, à savoir que l'argent, quel qu'il soit, est finalement de l'argent public, et est donc par conséquent sujet à examen pour vérifier qu'il est correctement utilisé, tout autant que l'argent public. Lorsque j'ai proposé cette idée, on m'a souvent répondu, selon des critères somme toute très libéraux, que l'argent public et l'argent privé ne sont pas du tout la même chose, puisque l'on n'a pas d'autre choix que celui de payer pour le premier, alors que ce n'est pas le cas pour le second. Et bien là je dis non.

Prenons un exemple simple. À partir de l'endroit où j'habite dans Stockholm, quatre supermarchés (ou superettes) sont raisonnablement atteignables (un à pied, trois autres à vélo, je ne prends pas en compte les supermarchés plus distants, dans la mesure où dans l'optique libertarienne on ne doit pas être obligé de payer de transports en commun pour aller faire ses courses (clin d'oeil). Admettons que je veuille acheter du lait, produit de première nécessité (j'adore le lait). Dans ces quatres supermarchés (pas de boutique "indépendante" dans mon quartier, et pas question de faire trente kilomètres pour aller chercher du lait à la campagne), uniquement deux marques de lait. Deux, Arla et Milko. D'ailleurs, chaque supermarché ne propose très souvent qu'une seule de ces deux marques. Me voilà donc, lors de l'achat d'un produit de première nécessité, à choisir entre deux marques. Ne sachant rien sur ces deux entreprises, je dois donc donner mon argent à l'aveuglette. Les deux entreprises sont peut-être très mauvaises, ont peut-être des frais de gestion inconsidérés qui font qu'au lieu de payer ma brique de lait cinq couronnes, je la paie sept couronnes. Et moi, avec mes petites épaules, même si je ne suis pas content de la gestion de cette argent, je dois tout de même me plier au prix dicté par ces entreprises, car je veux mon lait. Et je n'ai, dans l'optique française, aucun droit de regard sur ce qui est fait de mon argent, puisque je l'ai donné "de bon gré" à une entreprise privée qui gère son argent comme elle le veut.

C'est donc à ce moment que je dis stop. J'estime, en tant que client, pouvoir avoir un droit de regard sur la voiture de fonction utilisée par le directeur de l'entreprise qui a fabriqué mon téléphone portable, pour savoir si celui-ci vaut vraiment le prix que l'on a bien voulu me le faire payer. J'estime avoir le droit de savoir quelle est la part de la publicité dans le prix de mon lait. Donc, même si Capital n'a pas donné de fausses informations, il a biaisé l'angle d'attaque du reportage et utilisé l'exemple tronqué de la Suède pour l'orienter contre une certaine partie de la France et pas contre l'autre.

Alors à tous ces gens qui ont le réflexe de mettre en exergue l'absence de transparence dans le cadre de l'utilisation de l'argent des contribuables, je demande d'avoir le même réflexe en ce qui concerne l'argent des consommateurs. Nous vivons dans une société de consommation, et, malgré tout ce que l'on peut dire, nous n'avons plus le choix de ne pas consommer. Une étiquette montrant comment l'argent de ma brique de lait est employé, une vraie bonne idée.


Notes

[1] Une affaire de pots de vin (décidément, le Systembolaget m'inspire) versés à une centaine d'anciens employés du Systembolaget pour l'obtention de marchés de distribution par des grands négociants de vin. Les sommes reçues étaient relativement petites (1,2 million de couronnes au total, environ 130 000 euros) et les sanctions ont été à mon idée exemplaires, puisque les amendes pour les quinze cadres les plus impliqués se sont élevées à l'équivalent de soixante jours de leur salaire environ.

[2] Auteur brillant d'un carnet à tendance scientifique tout aussi brillant dont je vous conseille fortement la lecture.

16 mars 2006

Clairvoyance.

Ou comment Daniel Schneidermann a tout compris à la blogo-hype-pignole qui commence à vouloir faire de la politique. Inutile de dire que j'adore.

P.S. : profitez-en pour parcourir lesdits billets concernant le CPE, cela fait une semaine que je les suis, certains sont prodigieux et valent vraiment leur pesant de cacahuètes.

13 mars 2006

Traduction.

Hier soir à la télévision il y avait Phone Booth, film américain dont le titre français est Phone Game.

Ah ah ah. Hum.

12 mars 2006

Note de service.

[billet ne s'adressant qu'à une seule personne]

Je conseille à la personne qui est en train de s'inspirer de la mise en page de mon carnet (pas de problème à ce niveau-là, je comprends que l'on copie directement une source lorsque l'on ne maîtrise pas le XHTML, même si un petit mot de remerciement est toujours apprécié) d'enlever les parties de code renvoyant sur mes outils de statistiques (typiquement le bas de ma colonne de droite). En effet, à chaque fois qu'une page de votre carnet est affichée, cela rentre dans le nombre de mes visites, vu que mon marqueur est présent sur votre site. Non pas que je suive leur évolution à la loupe, mais uniquement pour la forme.

N'arrivant pas à trouver un lien pour vous écrire directement, je laisse une note ici. Merci et bon courage dans la mise en forme de votre carnet, j'en connais qui se sont arraché les cheveux à ce niveau.

10 mars 2006

De l'ethnicisation de la police suédoise.

Don't let me come down there - God

Depuis le 1er mars, les policiers suédois peuvent porter, en même temps que leur uniforme, un couvre-chef religieux. Turbans ou voiles discrets sont dorénavant autorisés dans la mesure où leur couleur s'accorde à l'uniforme et leur forme ne gêne ni le mouvement ni le port de l'équipement (les détails de la mesure (Pdf, suédois, 31KB) sont consultables sur le site de la police suédoise). Une mesure qui peut paraître incroyable pour nous Français qui avons banni les signes religieux distinctifs de nos établissements scolaires.

Pour mieux comprendre ce qui a permis d'arriver à une telle mesure, faisons un bref tour d'horizon de la situation en Suède.

Le pays de Nils Holgersson a une ligne de conduite démocratique bien particulière : l'Etat doit être à l'image de la population, à tous les niveaux. C'est ainsi que, puisque la population vivant en Suède est composée de 10% de personnes non suédoises (c'est-à-dire n'ayant pas la nationalité suédoise), environ 10% des députés siégeant au Riksdag (le parlement suédois) sont étrangers (la notion d'ethnicité n'a aucun rapport avec cela, nous parlons bien de nationalité et non pas d'origine). Et puisqu'un certain pourcentage de la population est étudiante ou sans emploi, le même pourcentage doit se retrouver au parlement. Et nous arrivons ainsi à la (presque) parité hommes/femmes, également. Et donc votre serviteur, pour peu qu'il soit inscrit dans un parti politique représenté au parlement, pourrait très bien siéger au parlement. C'est donc cela, la démocratie à la suédoise, un corps politique (plus ou moins) représentatif de la population (j'en connais qui devraient en prendre de la graine, l'idée d'ENA en Suède est un non-sens).

Étendons donc ce principe aux autres corps d'Etat, la police en particulier.

Affiche de police du métro
Une des affiches que l'on peut voir actuellement dans le métro de Stockholm.

Inte för vem som helst.

Visst finns det fördelar med att vara stor och stark, men vi ser hellre att du är rätt person. Mångfald behövs, även inom poliskåren. Att förstå andra kulturer och språk är ett stort plus, likaså att kunna tänka i nya banor. Vi söker inte hårdhudade robotar, utan människor som kan lyssna och resonera. Vi söker blivande poliser som har ett stort hjärta.

Sök polisutbildningen senast den 15 mars.

Välkommen med din ansökan!
Pas pour n'importe qui.

Évidemment, il y a des avantages à être grand et fort, mais nous nous attachons plutôt à ce que vous soyez la bonne personne. Nous avons besoin de diversité, même au sein des forces de police. Comprendre les autres cultures et langues est un énorme avantage, de même que de pouvoir raisonner d'une autre manière. Nous ne cherchons pas des robots à la peau dure, nous cherchons des êtres humains qui savent écouter et raisonner. Nous cherchons de futurs policiers au grand coeur.

Postulez au plus tard le 15 mars.

Votre candidature est la bienvenue!


Un récent rapport a montré que la police suédoise n'était pas à l'image de la population. Et, dans un soucis de n'exclure aucune frange de la société suédoise de la police, il a été décidé d'autoriser les couvre-chefs religieux ou ethniques, pour ne pas empêcher des minorités de postuler. Toujours dans l'idée que la diversité combat la discrimination et est par conséquent bonne pour un corps d'Etat en contact direct avec la population.

Les résultats d'une telle mesure sont évidemment à attendre, je me garderai de tirer des conclusions hâtives. Néanmoins, quelques réflexions à ce sujet.

Nous sommes ici en présence d'une approche diamétralement opposée à l'approche française qui veut que l'uniformité combatte la discrimination. De la même manière que l'on ne doit pas pouvoir savoir quelle est la religion d'un élève d'établissement scolaire, on ne doit pas préjuger de la confession d'un agent de l'Etat, en l'occurence un policier. Cela passe par l'interdiction de signes distinctifs, qu'ils soient vestimentaires ou autres.
En Suède on pense au contraire, dans un élan de compréhension, qu'il faut autoriser les symboles religieux pour ne pas exclure les gens de certains pans de la société. Il est inconcevable qu'une personne ne puisse prétendre à un emploi à cause de ses traditions. C'est ainsi qu'il est très courant de voir dans la rue des femmes voilées de la tête au pieds ou des hommes portant un turban.

Deux schémas entrent donc en opposition. Un schéma français que je dirais intégratif, un schéma suédois que je dirais agrégatif. Lequel convient le mieux au monde d'aujourd'hui ? Lequel portera ses fruits ? Je ne sais pas. Les sociétés française et suédoise sont différentes, les pays et leur histoire le sont tout autant, donc il serait inopportun de vouloir faire des comparaisons. Mes valeurs me font néanmoins naturellement approuver la vision française pour de très nombreuses raisons.

L'uniforme, de par son nom même, gomme les différences. De même que je suis favorable à la réintroduction des uniformes à l'école (gommant les inégalités sociales et les différences ethniques ou religieuses), je suis favorable à des uniformes stricts au niveau des corps d'Etat. Un policier m'arrête dans la rue, je ne veux pas être en mesure de connaître sa confession religieuse. Le contraire aurait pour effet de multiplier les comportements à connotation ethnique et par-là même les bavures, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Mais le caractère suédois plutôt pacifique n'est pas le caractère français, et je me trompe sans doute.

L'idée d'une telle mesure n'est pas nouvelle ni unanimement populaire, on peut retrouver dans les archives des débats du journal de la police des lettres de citoyens plutôt hostiles. Et pour montrer que dans une société, même nordique, contrairement aux clichés, rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir, un morceau choisi dont je me rapproche assez :
[...] Porter l'uniforme confine au devoir.

Porter l'uniforme signifie que mon temps de travail n'est pas un reniement de ma propre personnalité. Cela ne m'empêche pas d'avoir des opinions politiques, des tendances sexuelles ou des croyances religieuses.
Mais toutes les formes d'exclusivité que je présente à mon entourage sont autant de conflits potentiels dans mon travail de policier.

La société s'attend à un policier neutre, et l'uniforme en fait partie.

L'uniforme implique l'uniformité.


Rendez-vous dans quelques années pour le verdict, si verdict il y a.

7 mars 2006

Histoires humaines.

Recueil de témoignages de descendants de mineurs qui ont vécu la catastrophe de Courrières dans Libération (voir également le diaporama consultable dans le menu de droite [1]). Sons d'une France disparue, de vies humaines sacrifiées sur l'autel de l'industrialisation. Des voix torturées d'une région oubliée qui aura mis du temps à tourner la page de l'exploitation minière. Poignant.

[1] La carte postale "Arrivée des Sauveteurs allemands" est, dans une autre perspective, assez surprenante.

Dans un registre plus léger, je constate de plus en plus que la seule chose que j'aime encore dans Libération, ce sont les dossiers rétrospectifs, qui laissent bien souvent une belle part à l'être humain.

3 mars 2006

Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins...

Vélo dans la neige.
Depuis, la bicyclette est passée par la case "accessoirisation" pour se conformer aux lois suédoises qui obligent à avoir un éclairage avant et arrière la nuit, un avertisseur sonore, ainsi que les coordonnées de son propriétaire. J'en profite pour dire que les réflecteurs sur les rayons ont été redressés, ils jurent terriblement sur le cliché.

Je fais dorénavant partie du club (très sélect) des blogueurs citadins cyclopèdes. Alors évidemment Stockholm est tout de même beaucoup mieux aménagée et moins dangereuse que Paris, mais tout de même. Les pneus lisses sur la neige, c'est tout une aventure. Surtout sur les chemins où les gens ont beaucoup marché, la neige ayant acquis un relief tourmenté voire choucrouteux.

Ce qui m'enthousiasme au plus au point c'est que, au-delà du fait de pouvoir, pour la première fois de ma vie, faire du vélo dans une grande ville, je vais pouvoir découvrir des endroits que je ne connaissais pas parce que non desservis par les transports en commun. Et que je vais pouvoir aérer mes petits poumons dans la capitale suédoise.

Cela sent bon les photographies originales. Il était temps, la carte postale commençait à s'essouffler.