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Carte postale suédoise: octobre 2005

31 octobre 2005

Pensée énigmatique du jour.

Ce matin j'ai donné mon préavis. Mine de rien, je joue gros, étant donnée l'incertitude dans laquelle je me trouve encore. Un peu de piment et de flou, ça ne fait pas de mal, remarquez. Mais bon.

30 octobre 2005

Constatation.

Aujourd'hui, comme l'année dernière, le soleil se couche à 16h01. Le jour du passage à l'heure d'hiver, c'est le jour où il faut être mentalement fort, quand on vit dans le nord. Car le pire est à venir.

28 octobre 2005

L'instant surréaliste.

En montant dans le bus ce matin, un son inhabituel vient à mon oreille alors que je montrais mon titre de transport au chauffeur. Il écoutait le Concerto pour piano n° 3 de Rachmaninov.

Descendre vers l'université le matin au son tonitruant de la Finale, alors que tout le monde autour de vous est à moitié endormi ou plongé dans le journal et que l'herbe est blanchie le long de la route, c'est une expérience.

26 octobre 2005

Le mot suédois du jour.

(petit clin d'oeil au carnet de Francis Strand dont je recommande chaudement la lecture aux anglophones)

Donc je disais, le mot suédois du jour est hostmedicin. Il signifie sirop pour la toux.

25 octobre 2005

La musique version Web 2.0.

Je découvre depuis une heure un site, pandora.com, qui propose à l'internaute un "juke-box" en flash d'un fonctionnement un peu particulier.

Il suffit d'entrer le nom d'un artiste ou d'un titre que l'on aime bien pour se voir proposer un ensemble de chansons jugées similaires et donc susceptibles de plaire (à ce niveau on connaissait déjà Music map). Pour chaque titre on peut voter, ce qui modifiera les futures suggestions de l'engin. Pour chaque chanson (écoutable entièrement en bonne qualité, c'est assez surprenant), il est possible d'acheter l'album correspondant chez i-Tunes ou Amazon.

Ce qui est finalement très intéressant dans ce principe, c'est de voir que l'on découvre des artistes susceptibles de nous plaire grâce à l'aide des auditeurs précédents. Évidemment le choix est un peu limité, les indépendants sont peu nombreux voire absents, mais on peut tout de même saluer le travail initial qui a été de classer tous les artistes.

À découvrir, donc.

Stockholm, télévision et terrorisme.


"Sécurité et paix". Supplément de la Svenska Dagbladet du 22 septembre 2005. Les personnes connaissant Stockholm reconnaîtront le Riksdag et le Vasabron (Norrmalm à gauche, Gamla Stan à droite) éventrés par une improbable bombe.

Depuis la mi-août, SVT nous sert une série, Kommissionen ("la commission"), qui attire l'attention à plus d'un titre. Il y est question d'une attaque terroriste de grande envergure sur le Riksdag (le parlement suédois en plein coeur de Stockholm) au cours de laquelle de nombreux ténors politiques sont tués. Histoire très perturbante au demeurant grâce à des effets spéciaux assez réussis (il est assez troublant de voir des lieux que l'on connaît par coeur détruits ou fumants), elle n'en est pour autant très improbable, dans un pays qui n'est pas le premier à être menacé par le terrorisme. Bref.

Ce qui gêne également dans cette série, c'est le caractère immersif que ses producteurs ont voulu lui donner. Création d'un site Internet appelant le spectateur à s'exprimer sur les récentes attaques ayant touché Stockholm, sur les mesures à prendre, sur les réactions des différents protagonistes (premier ministre en tête). Publication d'un mini-journal rappelant les faits et informant sur la sécurité du pays et sur les améliorations qui pourraient y être apportées.

Nombreux sont les Suédois qui m'ont dit qu'à travers cette série, ils regrettaient une certaine "américanisation" de la télévision (les épisodes sont produits par la télévision publique). Un côté spectaculaire, complètement fantasmatique et voyeuriste qui n'est pas forcément du meilleur goût. Une télévision qui prend à son compte des événements dramatiques pour faire de l'argent (remarquez il paraît qu'en France on fait un film sur la prise d'otage de la maternelle de Neuilly...). La société entière qui devient un spectacle. La vie, la politique, qui se transforment en pur entertainment.

Sur ces considérations je vous laisse, dans deux minutes c'est le septième épisode de la deuxième saison de Desperate Housewive.

Rosa Parks nous a quittés.

Une figure disparaît. Un nom qui aura toujours suscité en moi l'admiration.

La place dans le bus est libre. Puisse-t-elle ne pas l'être trop longtemps.

Message de service.

Retour des commentaires. L'ajout d'une fonction de redirection du spam chez Haloscan était la cause du problème (un peu trop puissant, le filtre...). Vivement que je change de système de commentaires.

24 octobre 2005

Jitterbug, Lindy Hop et fou rire.

Standvägen sous un ciel orange
Strandvägen, 17 heures. Manifestement mon temps de pose n'était pas assez long.

Cela fait maintenant un peu plus d'un mois que, comme promis, je me suis mis à la danse. Je ne sais pas quelle mouche m'a piqué, mais sur les conseils d'une amie j'ai toqué à la porte d'un club de danse plutôt rétro, le Chicago, sur Hornsgatan, l'une des rues les plus bouchonnées de Stockholm. Professeurs un peu renommés, ambiance bon enfant et accueil chaleureux m'attendaient.

Il n'y a pas à dire, Stockholm est une ville où l'on danse beaucoup. Même si, comme dans de nombreuses villes, les danses latines tiennent le haut du pavé (salsa en tête), on y trouve de tout. Et en l'occurrence du swing (en), danse très amusante (très fatigante aussi) qui a un style certain.

Quelle idée de choisir une danse inventée dans les années vingt ? Je ne sais pas trop. Toujours est-il que l'on rencontre à l'occasion des personnes de tous horizons, des personnes de 65 ans comme des personnes de 18 ans. Des gens qui rient en vous écoutant parler suédois, des gens qui vous disent "pardon si je ne danse pas très bien, c'est la première fois pour moi", des personnes qui vous regardent dans les yeux et d'autres qui fuient, et d'autres personnes qui, lorsqu'il faut changer de partenaire, vous quittent en vous disant "merci" (en français dans le texte).

Une sacrée trouvaille socialisante, cette affaire.

20 octobre 2005

Billet complètement inintéressant.

Je suis un peu en retard, mais je tenais évidemment à vous présenter le premier enfant baptisé "Google". Ses heureux parents, vivant à Kalmar (sur la côte est de la Suède, 350 kilomètres au sud de Stockholm), ont pour l'occasion ouvert un blog (chez Blogger, bien sûr).

Le père du petit chérubin est un fan absolu du fameux moteur de recherche, ceci expliquant cela. Voyant la présentation du blog, on pourrait croire à un canular. Il n'en est rien.

îlots de langue.

Une affiche pour une soirée consacrée à la musique française des années 60
Station de métro Universitetet. Les panneaux métalliques du chantier en cours tiennent lieu de mur d'affichage. Un intéressant "Conceive your social life" à droite. Une affiche un peu plus énigmatique sur la droite.

Via Canclaux (à ce propos dans un peu plus d'un mois je fais un saut éclair sur Nantes, vous ne pouvez pas savoir le plaisir que cela me fait de revoir la cité des Ducs), un joli billet sur les langues de Guernesey.

Un patois qui, en ces temps où l'on nous prédit un hiver très rigoureux [1], m'a fortement donné envie de refaire un tour sur les côtes de ma région, la Normandie. Et de retourner quelques instant dans ses campagnes et sur ses marchés pour entendre par moments ces délicieux mots d'argot. À l'heure où je navigue de plus en plus en eaux internationales, à parler anglais à un Chinois puis trois minutes plus tard suédois à un Italien, ce "retour aux sources" m'a fait faire un grand sourire.

Quel plaisir que d'entendre ces mots peu élégants mais si attachants... Le Jèrriais, cette langue parlée par les anciens de Jersey, contient vraiment des trésors. "Gambe" pour dire "jambe", par exemple (de par chez moi on disait plutôt "gambette", comme dans l'expression "se tirer des gambettes" ou "se soulager les gambettes"). Ou bien "I' fait caud" pour dire "il fait chaud". Ou bien évidemment la vaque, si emblématique de la contrée des pommes et autre canard au sang.

Comme quoi, on a beau voyager ou avoir à parler une langue très soutenue par moments, on en revient souvent aux origines. Et, même en Suède, je ne les oublie pas. Je dirais même qu'elles ressurgissent.

Quelques exemples parlés sur le site de la BBC. Attention, il faut tendre l'oreille.

[1] Le plus rigoureux depuis dix ans, ce qui rendra guillerets les quelques visiteurs de l'hiver dernier qui ont déjà atrocement souffert...

18 octobre 2005

Boys and girls.

Un poster blanc et rose.

Lorsque j'étais arrivé dans ma colocation, j'étais resté un bon moment devant un poster accroché dans le salon. J'avais voulu le mettre en valeur dans un billet il y a longtemps. Je répare l'oubli rapidement.
For every girl who is tired of acting weak when she is strong, there is a boy tired of appearing strong when he feels vulnerable. For every boy who is burdened with the constant expectation of knowing everything, there is a girl tired of people not trusting her intelligence. For every girl who is tired of being called over-sensitive, there is a boy who fears to be gentle, to weep. For every boy for whom competition is the only way to prove his masculinity, there is a girl who is called unfeminine when she competes. For every girl who throws out her e-z-bake oven, there is a boy who wishes to find one. For every boy struggling not to let advertising dictate his desires, there is a girl facing the ad industry?s attacks on her self-esteem. For every girl who takes a step toward her liberation, there is a boy who finds the way to freedom a little easier.

(traduction très approximative et très indigeste)
Pour chaque fille qui en a assez de faire semblant d'être faible alors qu'elle est forte, il y a un garçon qui en a assez de paraître fort alors qu'il se sent vulnérable. Pour chaque garçon dont on s'attend à ce qu'il sache tout, il y a une fille qui en a assez des gens qui ne croient pas en son intelligence. Pour chaque fille qui est fatiguée d'être considérée comme hyper-émotionnelle, il y a un garçon qui a peur d'être doux et de pleurer. Pour chaque garçon pour qui la compétition est la seule manière de montrer sa virilité, il y a une fille que l'on traite de masculine lorsqu'elle fait du sport.Pour chaque fille qui se débarrasse de son four à gâteaux (NdB : un "e-z-bake oven (à prononcer "easy bake oven") est un mini-four que l'on offre généralement aux petites filles pour Noël, avec le fer à repasser en plastique et la dînette), il y a un garçon qui aimerait en trouver un. Pour chaque garçon qui lutte pour que la publicité ne dicte pas ses désirs, il y a une fille dont l'amour propre doit subir les attaques des publicitaires. Pour chaque fille qui fait un pas vers la libération, il y a un garçon qui trouve le chemin de la liberté un peu plus facile.

Le ton était alors donné. J'ai vraiment des colocataires formidables.

Rendons à César ce qui lui appartient, ce poster a été acheté chez Crimethinc, qui a repris (et un peu détourné de son sens original) un poème de Nancy R. Smith.

Übergeeks only.

Vous en avez assez que l'on se serve de votre ordinateur ? LA solution.

Un clavier avec des touches non différenciées.

17 octobre 2005

Cuisines de rêve pour tous !

Via Mr. Peer (qui découvre ce lien avant moi, c'est un comble), une jolie animation flash chez IKEA Suède (attendez le chargement et cliquez sur l'image pour faire défiler les différentes cuisines). Les prix sont en couronnes, pour information il faut diviser par environ 9 (9,2 pour être précis) si vous voulez connaître les prix en euros.

Deuxième billet sur IKEA après la fameuse campagne IKEA en Allemagne, n'allez pas croire que j'ai des actions chez Ingvar Kamprad. C'est seulement qu'à côté d'un certain nombre d'aspects détestables, cette entreprise a le don pour faire de bonnes campagnes publicitaires.

16 octobre 2005

Le féminisme en Suède, une révolution.

Coucher de soleil sur Strandvägen.

Via Karl (que je reprends très tardivement), un article du monde sur l'Initiative féministe, nouveau parti qui a récemment annoncé qu'il allait présenter des candidates au élections générales de l'année prochaine.

Je signale au passage à Olivier Truc qui a écrit l'article le 22 septembre (et qui n'a donc toujours pas corrigé son erreur depuis) que l'on écrit "Feministiskt initiativ" et pas "Feministisk initiativ". C'est relativement inadmissible de la part d'un journal comme Le Monde, surtout pour un nom propre qui est tout de même le sujet principal de l'article.

J'ajoute au passage que la photographie jointe à l'article a beau être très jolie (c'est mon avis, j'aime bien ce regard triste prêt à faire un sourire), elle n'illustre en rien l'article, puisque les fameux petits drapeaux que la personne tient en main étaient distribués un peu partout le 6 juin et n'avaient rien de politique (j'en avais parlé rapidement). Le genre de photographie relativement naïve qui entretient un peu plus les clichés que les gens ont des pays nordiques, ces pays où l'on vit de nature et d'eau fraîche en costume traditionnel, dansant autour d'un mât surmonté d'un drapeau. Choix d'illustration par conséquent douteux de la part d'une personne qui pourtant connaît bien la Suède. Bref, calmons-nous.

C'est vrai que c'est une vraie révolution, ce parti. Car, dans un pays où la parité n'est plus un mythe, nombre de mes connaissances (et à majorité des femmes) ont regardé cela d'un oeil moqueur, voire méprisant. Quelles sont ces excentriques qui osent encore dire que les femmes n'ont pas leur place en Suède ? Quelles sont ces femmes qui dénoncent des injustices qui, en France, seraient considérées comme des victoires ?

Elles appuient là où ça fait encore mal, voilà tout. Le jour où ce rassemblement n'existera plus, cela signifiera que le pays est parfaitement paritaire. Ce qui, malgré ses résultats extraordinaires à ce niveau par rapport aux autres pays de la planète, n'est pas encore acquis. Il a parfaitement raison, Karl. Dans toute lutte, même si elle paraît gagnée, il ne faut jamais baisser les bras.

Pour terminer le week-end avec un sourire, je vous propose ce nouveau diaporama (.wmv) disponible sur le site de l'office de tourisme de Stockholm. De très jolies images qui mettent en avant une bande originale de très bon goût. Un vrai plaisir d'entendre Monica Zetterlund et Lars Forrsell. Typiquement le genre de chose qui me tirera une larme dans dix ans.

13 octobre 2005

Remerciements.

Ces derniers jours étant particulièrement chargés (euphémisme) et contrariants sur le plan universitaire (je ne vous en dis pas plus, mais parfois j'ai l'impression de nager en plein délire... [1]).

J'ai un peu honte, mais avec tout cela je n'ai pas le temps de commenter chez vous, et en particulier chez certaines personnes qui ont eu la gentillesse de m'ajouter dans leur liste de liens récemment (ou un peu moins récemment, d'ailleurs).

Un grand merci donc à Ebb et Hoedic, Cédric, Bbsato, Paul, Florence et Laurent. Je remédierai à mes absences chroniques d'ici peu, promis.

[1] Ah si quand même, un exemple. Un gros projet à rendre. Mais, petite originalité cette fois, pas de rendu sous forme .pdf ou autre .doc (sic). Il faut en effet rendre le tout sous la forme d'un mini-site web zippé (idée intéressante, les hyperliens augmentent fortement l'attractivité d'un rapport et pour une fois que l'on a la possibilité de rendre un travail dans un format ouvert et pérenne, on aurait tort de s'en priver). Je me propose gentiment de m'occuper de la création du site (XHTML/CSS, attention les yeux) en plus de la partie du rapport qui m'est allouée. C'est donc à moi qu'est dévolue la tâche de rassembler tous les documents des autres membres du groupe et de remplir les pages du site. Et évidemment, tous les autres membres du groupe (étudiants en informatique, faut-il le rappeler), alors que j'avais bien stipulé "attention, le rapport final devra être rendu sous forme HTML" me renvoient gentiment chacun un document Word. Une jolie tâche m'attend, extraction des images, définition des titres et sous-titres à grands coups de h1 et h2, blockquote et autres hyperliens à refaire. Et je ne vous parle même pas de tous les tableaux inclus. On lyncherait pour moins que cela, c'est moi qui vous le dis. Encore des qui ont tout compris à l'accessibilité et à la gestion des données. On est bien partis avec des gens comme-ça. Bref. Calmons-nous.

11 octobre 2005

Le cri du désespoir.

Dans environ une heure et demie, comme tous les mardis, c'est le Lappkärrskriket. Une tradition ma foi fort sympathique qui se déroule sur l'ensemble de la cité étudiante dans laquelle j'habite.

Tous les mardis donc, à 22 heures, il faut crier ("kriket" en suédois). Mais attention, pas n'importe quel cri. Comme le dit la notice, "ne vous méprenez pas, ce n'est pas un cri joyeux, mais un hurlement primaire d'angoisse. C'est un moyen de canaliser votre frustration d'être un étudiant, sous la pression de toutes sortes d'obligations, alors qu'au même moment vous n'avez pas d'argent. Cette thérapie fonctionne puisqu'elle vous permet d'expulser vos tensions, mais également de vous apercevoir que vous n'êtes pas seul..."

Faites-vous plaisir, expulsez vous aussi vos tensions et hurlez, en prenant exemple sur ces charmantes personnes (.mp3). Et prenez du miel, parce que parfois le cri peut faire plusieurs fois le tour des immeubles et durer plus de dix minutes.

Le genre de bêtise teintée d'auto-dérision typiquement étudiante qui me fait bien rire. Et qui est plutôt absente en France, où le statut d'étudiant n'implique pas cet "esprit de corps" qui existe parfois ici.

10 octobre 2005

La musique qui vous prend aux tripes.

Un bouleau aux feuilles jaunes.

Hier après-midi je suis tombé sur une retransmission de la célèbre Last Night of the Proms, clôture du festival éponyme ayant lieu au Royal Albert Hall de Londres (le dimanche, SVT1, la première chaîne publique, diffuse souvent des programmes de la BBC). Musique anglaise au rendez-vous, dont évidemment les ultra célèbres Variations Enigma, Pomp and Circumstance et autre Rule Britannia (oui, ça sent bon la fibre patriotique). Passons.

Quelques réactions du public à la fin du concert, une femme qui dit à la caméra "ça m'a fait vibrer, j'adore la musique qui vous prend par les tripes !". En oubliant la formule quelque peu élégante, je note surtout le sens de l'expression "qui prend par les tripes".

Je connais beaucoup de personnes dont l'appréciation de la musique classique se limite justement à ces airs qui soi-disant "prennent par les tripes". Des exemples ? Je pourrais en citer des tonnes. Carmina Burana. Ainsi parlait Zarathoustra. La Chevauchée des Walkyries. Certains "grands airs" de Verdi. Pomp and Circumstance, donc. La cinquième de Beethoven. La Toccata et fugue en ré mineur de Bach. Et j'en passe...

Tous ces airs me révulsent. Et le pire, c'est que je ne sais pas pourquoi. Peut-être justement parce que chez certaines personnes ils évoquent ce sentiment de puissance, de domination. Cette espèce de communion grégaire qui pousse au fanatisme musical. Cette musique qui se laisse facilement utiliser à des fins politiques ou idéologiques.

Hum, je m'enflamme, là. Bonne nuit.

9 octobre 2005

Art moderne.

L'intérieur d'une télévision. Très très très poussiéreux, trés repoussant.
Les obervateurs attentifs auront évidemment distingué, sous 5 centimètres de poussière à droite, le tube cathodique.

Ce qui est embêtant lorsque l'on sait que vous bricolez un peu (que ce soit en informatique, en montage de bibliothèque, en réparation de frein de vélos ou en électronique), c'est que l'on se rappelle toujours à votre bon souvenir lorsque l'on a besoin de vous. Et, neuf fois sur dix, c'est au mauvais moment.

Et c'est ainsi qu'en plein week-end studieux, la voisine de palier débarque en disant que sa vieille (notez l'euphémisme) télé fait un bruit pas très cathodique. Elle siffle, même. Mauvais présentiment en constatant l'âge de la bête (vous savez, ces écrans tout ronds, ces boutons que l'on enfonce pour choisir la chaîne et cet habillage en faux bois). L'impression incroyable que je vais avoir une envie de vomir en l'ouvrant.

Tu l'as déjà ouverte ? Non.
Cela fait combien de temps que tu l'as ? Je ne sais pas, peut-être cinq ans. Je l'ai récupérée chez mes grands-parents.

Et me voilà, armé de mon irremplaçable tournevis 3 en 1 prêt à oeuvrer (il faut toujours avoir un tournevis chez soi, même lorsque l'on est étudiant à l'étranger vivant dans 18 m2). Les entrailles du monstre entrevoient la lumière. Elles ne l'avaient pas vue depuis un bon moment.

Finalement c'était assez joli. On aurait dit une oeuvre d'art. Avec des fils dont on ne distingue plus la couleur. Et des condensateurs qui ont au moins connu la chute du mur de Berlin. Peut-être même que je n'étais pas encore né, tiens.

Un sac d'aspirateur entier n'était pas de trop. Beaucoup de travail pour rien, c'était seulement une pièce qui était mal fixée au niveau du transformateur. Merci Bertrand. C'est reparti pour vingt ans.

8 octobre 2005

Avant-goût.

Une demande de visa pour la Russie écrite en anglais et en russe.

Car, mine de rien, c'est quand même la première fois de ma vie que je vais quitter l'espace de Schengen.

La Svastika en question.

À travers un commentaire laissé sur mon précédent billet, Daniel attire mon attention sur l'un de ses billets écrits durant mon absence numérique. C'est un peu vieux, mais vous aurez pu vous rendre compte que je ne suis pas très à la page en ce moment. Je m'en fais néanmoins l'écho pour relayer une information qui fera peut-être un peu de bruit d'ici peu.

Daniel évoque un fait plutôt surprenant, à savoir l'adoption par l'École de guerre aérienne de Finlande d'un nouveau drapeau orné en son centre d'une Svastika (ou Swastika), symbole qui est en droit d'en faire frémir plus d'un. En prenant des considérations historiques, la personne qui a dessiné le drapeau explique qu'il ne faut pas voir dans ce nouvel emblème la croix gammée hitlérienne, mais plutôt un symbole qui remonte à bien plus longtemps et qui a historiquement été très important pour l'armée finlandaise.

J'avoue que je ne sais pas trop que penser de ceci. Mon pragmatisme me fait toujours me questionner avant d'avoir une opinion sur un fait et de montrer mon indignation.

La Svastika est, même si finalement peu de gens le savent, un symbole très ancien de l'hindouisme et du bouddhisme. On le retrouve ainsi souvent gravé dans les fresques ornant des temples ou en décoration sur des statues. Comme nul ne l'ignore, ce symbole a été repris (et incliné de 45°) pour constituer l'emblème du Troisième Reich. Et c'est ce que la mémoire collective européenne a retenu, éclipsant complètement son origine. Dans d'autres pays, elle a pourtant conservé son sens, le nazisme n'ayant tout de même pas rayonné sur la planète entière, surtout à une époque où les moyens de communication (télévision, journaux...) n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui.

Alors que penser ? Un pays européen qui choisit pour un organe officiel un symbole de ce type, fût-il historiquement important dans son histoire, a de quoi choquer. Car voilà. Que voit-on en premier dans ce drapeau ? Le symbole ancestral ou l'image infâmante des drapeaux affublés de croix gammées flottant partout où la botte nazie s'était établie ?

Mais justement. Le problème est peut-être là. Hitler a détourné le symbole de sa signification originelle. Est-ce pour autant qu'il faut le condamner ? Je me rappelle qu'en 2002, lors de l'apparition des pièces d'euro allemandes dans notre porte-monnaie en France, certaines personnes avaient été choquées d'y voir un aigle imposant étalant ses deux ailes. De quoi rappeler de mauvais souvenirs à des personnes qui avaient connu la guerre et l'ensemble des symboles véhiculés par le régime nazi, en l'occurrence le fameux aigle. Mais voilà. Après avoir parlé à quelques Allemands, je me suis vite rendu compte que cet aigle n'avait pas du tout la connotation que l'on lui attribuait en France. C'est simplement un symbole du pays, comme la Marianne peut l'être en France. Pas de quoi s'étonner, donc, même si le symbole peut paraître désagréable pour certains.

Alors je ne veux pas me faire l'avocat du diable. Car, en tout état de cause, on peut quand même parler d'énorme bourde de la part de cette école de guerre, puisque je crois que l'on ne peut suspecter la Finlande d'avoir des relents hitlériens. Seulement, en Europe, on associe plus naturellement la Svastika au Troisième Reich à cause de l'énorme traumatisme qu'il a provoqué. C'est ainsi. Et on peut donc raisonnablement penser que ce symbole est à proscrire sous nos latitudes, fût-il un symbole de paix à l'origine.

Une question bien compliquée, ma foi. Et je n'ai pas de réponse tranchée. Je me dis simplement que le temps jugera et que dans quelques mois cette école renoncera à ce symbole après s'être rendu compte de son erreur. Même si cela représente une victoire pour la croix gammée hitlérienne, d'une certaine manière.


Pour information : un article très détaillé sur la Svastika sur Wikipedia (en anglais, la version française est un peu moins complète). On y trouve quelques photographies intéressantes, ainsi que quelques lignes sur la Finlande.

6 octobre 2005

C'est l'automne à Stockholm...

Un banc recouvert de feuilles mortes.

J'étais parti quelques jours comme un voleur. Je ne reviens que pour dire que tout va bien. Juste le temps qui manque. Et l'envie aussi, cruellement.

Ça reviendra. Mais pour l'instant, c'est la période des interrogations. Et des futurs changements, sans doute.