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Carte postale suédoise: novembre 2009

18 novembre 2009

London Pride.

Saint Paul's

Port Out, Starboard Home. Crumpets. Bas-reliefs assyriens. Pélicans. Remembrance Day. Scones. Claude Lorrain. Muffins. Frises du Parthénon. Époux Arnolfini. Jubilee Walkway. Bangers & mash. Ophelia. Pierre de Rosette. Constable. Vindaloo. Look right. Battersea power station. Cupcakes. Saintsbury's. Pints. And pints. And pints. I Gotta Feeling. 50 quids. Freaking great.

Je crois que c'est à peu près tout.

11 novembre 2009

Europe et haines.

Quai de la gare

Il est écrit qu'avec le temps, les événements d'importance se vident au fur et à mesure de leur sens émotionnel et prennent alors un sens historique, devenant une partie de l'Histoire. On enlève la chape de passion qui les entoure, on les analyse à froid, on explicite le pourquoi du comment, et on écrit quelques pages dans les livres scolaires, pages destinées à celles et ceux qui n'auront pas connu l'événement, pour qu'ils comprennent. Qu'ils comprennent l'événement, à défaut de pouvoir vivre l'émotion qu'ils ont suscitée.

Sur nos divers écrans, ces derniers temps, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. 11 septembre. Chute du Mur. Images d'événements qui passent en boucle. Rostropovitch au pied du mur passe avant les causes qui ont mené à son érection [1]. La fascination morbide pour ces avions qui s'écrasent et ces gens qui sautent, encore et encore. Ces documentaires qui montrent les jours J sous tous les angles, filmés caméra au poing, sans aucun commentaire, succession d'images sans contexte qui tentent de susciter l'émotion, n'expliquant pas les causes d'avant, ni les conséquences d'après. Scènes de joie et de tristesse de l'instant où le mur tombe, ignorance des années de transformation qui suivirent. Scènes de panique des gens fuyant les tours, qui masquent les changements qui après coup ont eu lieu dans la politique étrangère américaine. Émotionalisation.

Sur le moment, évidemment, instants de fantasme politique, monde à re-conceptualiser, à ré-inventer, sensations rares. Violence symbolique du mythe de la liberté occidentale [2] , fin du monde tel que nous l'avons connu, paroles superflues.
Mais l'émotion, elle était à ce moment-là, en 1989, en 2001, et plus maintenant. Elle était là, quand j'avais 7 ans, lorsque les adultes nous disaient de venir voir la télévision en disant "c'est important, vous ne pouvez pas comprendre ce que ça a été, mais c'est important, regardez, c'est une page d'histoire qui se tourne". Elle était là, quand on a vu la forteresse américaine vaciller en direct sur toutes les chaînes du monde.

Ces derniers jours, on a tenté de reproduire, au lieu de comprendre. De mimer, de créer l'émotion, ad nauseam. Jusqu'à vider l'événement de sa substance. Je déteste les émotions instrumentalisées, les émotions imposées.

Répétez en chœur avec moi. "Ma petite maman chérie, je vais mourir !".



Sur ce, vous m'excuserez, mais je retourne à mon orgasme musical du moment, interprété par un homme qui, lui aussi, avait fuit l'est pour rejoindre l'ouest.










[1] Du mur, pas de Rostropovitch.
[2] Bel article amer du philosophe slovène Slavoj Zizek "Derrière le Mur, les peuples ne rêvaient pas de capitalisme".


Tiens sinon, aujourd'hui, Wipeout a été mis à jour en version 2.10. Dans la release note, on trouve "Des changements ont été apportés pour que les publicités diffusées pendant les chargements n'augmentent pas les temps de chargement du jeu". Mouahahah. Je me disais bien.




Ah, et tant que j'y suis, off to London for a frankly well-deserved one-week vacation.

7 novembre 2009

Le beurre, l'argent du beurre, et le cul de Naomi Klein.

(ou celui de Noam Chomsky, cela s'entend, vous choisissez)

Publicité

En allant chercher mes costumes au pressing hier soir, j'ai constaté qu'une publicité L'Oréal men expert [1] avait été discrètement mise sur tous les cintres portant mes vestes (pas bêtes les gaillards, ils savent cibler leur audience).

Je sais que j'ai souvent tendance à me comporter comme un affreux gauchiste, mais mais mais... il n'y a que moi que ça agresse et dérange, de se voir infliger de la publicité sur un produit pour lequel j'ai payé ?
Depuis quand l'argent que je donne ne suffit-il pas à me "protéger" des messages commerciaux non sollicités ?

Depuis un bon moment, en fait.

Il y avait les tickets de caisse comportant de la publicité à leur verso. Tu viens de laisser un bras au supermarché, et bah non, c'est pas suffisant, on te recommande chaudement d'y retourner pour y laisser ta jambe, bonne vache à lait que tu es.

Il y avait les bandes-annonces sur les DVD. Ces bandes-annonces que tu ne peux pas zapper, et qui donc des fois exigent que tu attendes dix minutes avant de pouvoir regarder le film que tu as acheté. La prochaine fois, pour éviter d'attendre, tu iras le télécharger.

A l'automne 2007, c'est sur le sachet emballant la baguette de pain que je découvre une publicité pour un réseau d'agences immobilières [2]. Déjà que je la trouve hors de prix (et dégueulasse, mais c'est une autre histoire), qu'en serait-il si le sachet était vierge ?

Et il y a deux semaines, le bouquet. La PlayStation me notifie qu'une mise à jour est disponible pour mon nouveau jeu vidéo Wipeout (série cultissime s'il en est). Mise à jour obligatoire pour pouvoir lancer le jeu, comme d'habitude.
Et en redémarrant le jeu, je m'aperçois que lors des temps de chargement avant chaque course, en lieu et place de l'écran noir, il y a dorénavant une publicité de 8 secondes (pour des jeux vidéos, ou pour des DVD). Je n'ai pas vérifié si elle rallongeait ledit temps de chargement, mais mon cynisme me fait dire que ça ne m'étonnerait pas.
J'avais acheté un jeu sans publicité, me voilà dorénavant avec un sapin de Noël, des messages publicitaires non sollicités qui n'ont pas entraîné un remboursement d'une partie du prix que j'avais mis dans le jeu.

Faudra pas s'étonner qu'une proportion de plus en plus grande du prix des produits vienne de la publicité et que le produit lui-même ne devienne finalement plus rien, hein.


[1] Vous remarquerez au passage la finesse du slogan, lui aussi très ciblé. On notera également que culpabiliser les gens est dorénavant la règle pour vendre sa soupe ("l'avenir de votre peau est entre vos mains"). Et ce n'est pas Patrick Dempsey qui tend à rendre la pub plus intelligente.

[2] Curieusement depuis, la publicité pour ladite agence immobilière a disparu, on se demande bien pourquoi.

6 novembre 2009

From my cold, dead hands.

Une de CNN

L'actuelle une du site Internet de CNN est à savourer lentement. Deux événements liés à l'usage des armes, deux carnages, dans deux états différents. Mais un titre qui sonne comme un argument digne d'un membre de la NRA.

Elle a arrêté la tuerie parce qu'elle avait une arme et a su s'en servir.

Voyez, faut que les gens soient armés, sinon, c'est pire.