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Carte postale suédoise: septembre 2004

30 septembre 2004

Passe l'automne, vient l'hiver...

Stockholm, Skeppsholmen. Automne.

L'été s'est terminé il y a dix jours, l'hiver arrive dans 2 semaines, et les premières neiges d'ici un mois et demi. Tel est l'inéluctable cycle des saisons qui règne ici. En attendant belles couleurs orangées, ciel bleu pâle, reflets de l'eau...

Joli titre pour une nouvelle blogoliste de saison, un automne qui détonne... Peut-être faut-il de mon côté néanmoins arrêter pour l'instant ces billets ouvrant un débat que l'on voudrait détonnant. Une autre conception du prêche dans le désert, les convertis approuvant silencieusement derrière leur moniteur, les opposants n'ayant que faire d'entamer un débat qui promet d'être houleux. C'est peut-être mieux ainsi. De toutes manières, ici l'automne détonne quand même... A toute vitesse. Et merci Tehu pour le(s) lien(s) !


Jeudi 30 septembre 2004
SoleilLever : 6h49Coucher : 18h25
TempsEnsoleillé, passages nuageux13°C

29 septembre 2004

Recueillement.

Cérémonie d'hommage aujourd'hui aux victimes du naufrage d'un ferry reliant Tallinn à Stockholm. 10 ans maintenant. Moment de recueillement auprès du monument qui avait été érigé sur l'île de Djurgården, dans l'archipel de Stockholm. 852 morts ou disparus, la plus grande catastrophe maritime en Europe depuis la fin de la seconde guerre. Des circonstances toujours très nébuleuses, 757 corps non retrouvés, une épave sanctuarisée dont il est interdit de s'approcher. On pense aux familles de victimes, qui ont parfois perdu plus de quatre proches. Deuil impossible, volonté d'explications. On se dit que la noyade dans les eaux glacées de la Baltique doit être atroce. On ne peut rien faire, on sait que l'on va mourir, on le voit venir. On doit avoir de drôles de pensées. Pas de quoi en faire un film à grand spectacle, monsieur Cameron.

Humilité.


Mercredi 29 septembre 2004
SoleilLever : 6h47Coucher : 18h28
TempsEnsoleillé, averses éparses13°C

28 septembre 2004

Prémisses d'une crise à venir...

Cela faisait un petit moment que je souhaitais revenir sur ce problème de société qui s'impose à nous. Tehu, en mettant en avant un bel article du Nouvel Observateur, amorce un débat qui est jusqu'à maintenant, à mon avis, trop souvent éclipsé. Parce qu'il dérange.

Car voilà. En tournant en ridicule la "fainéante bossant à mi-temps" qui a écrit Bonjour paresse, en conspuant à tour de bras cette chimère qu'est la France qui régresse (et en faisant preuve par la même occasion d'une vision un peu trop étriquée), en rejetant tous les conflits sociaux, en niant les propos des personnes qui confient leur mal-être au boulot (non, au boulot, tout le monde ne "s'éclate" pas), certains risquent bien de se prendre en retour une belle volée de bois vert. Trop facile de se référer aux temps anciens où "les gens étaient travailleurs". On ne demandait à l'époque pas aux cadres de programmer un "plan social" (quel joli mot). On n'avait pas conscience que le produit que l'on vendait contribuait à l'étouffement progressif de notre planète. Tout change, messieurs.

Non, tout le monde n'a pas envie de se saigner pour l'entreprise sous cette forme. Non, parfois, on refuse de faire certaines choses car on a une éthique personnelle. Non, cet esprit corporate, ces (hypocrites ?) séminaires d'entreprise à Barcelone, ces hiérarchies qui ne s'assument pas, ne sont pas du goût de tous. Non, tout le monde ne vénère pas un culte au dieu pognon.

Certains, de l'autre côté de la barrière, apportent encore les sempiternelles réponses faciles. Paresse. "Il faut remettre la France au boulot". Mettre à mal ces "générations d'assistés". Sans pour autant entamer un débat qui s'impose à nous. A tous. Même à l'entreprise. Tout faux.

Tout cela aurait pu être facile. Mais évidemment, comme toujours, le problème est complexe. Etats d'âmes de diplômés d'écoles de commerce qui ne sont finalement pas des machines aux dents longues et ont un sursaut d'éthique, d'humanité. Marre de générer des profits qui ne profitent pas à l'ensemble de la société. Marre de gagner de l'argent pour se payer un 18 trous. Dégoûts d'ingénieurs qui ont l'impression de livrer toutes leurs connaissances scientifiques durement acquises aux mains d'organisations peu scrupuleuses, sans en faire profiter LA science. Fatigue de tous ces salariés qui se sentent leurrés par une entreprise qui leur a fait croire qu'ils étaient plus qu'une ressource. Qu'on ne s'étonne pas alors que beaucoup considèrent l'entreprise uniquement comme un moyen de subvenir à ses besoins, pas davantage. A force de se comporter bassement, de se moquer de ses employés, de jouer de faux-semblants par le biais de certains comités d'entreprises, on récolte ce que l'on a semé. Tout en ne voyant pas ce qui ne va pas, aveuglé par un postulat qui dit que la seule chose que recherche le salarié, c'est l'argent. Un mot qui ne viendra jamais à l'esprit : humanité. Car voilà, certains rêvaient d'un monde du travail qui oeuvre pour l'humanité, qui apporte à ceux qui n'ont rien. Un monde qui enrichisse la personne humaine, un monde qui ne soit pas uniquement fait de contraintes et de coups de poignard dans le dos. C'est peut-être cela, cette forme d'accomplissement...

Certains se battent, posent les bonnes questions (le débat aura-t-il lieu ?). On voit des choses troublantes. Un film, Violence des échanges en milieu tempéré. Ces gens diplômés, destinés à mener une carrière proprette, attaché-case à la main, et qui un jour claquent tout, car ce monde ne leur plait plus.

Alors oui, on peut trouver cette attitude indécente. On peut trouver intolérable de refuser un CDI à une heure où le chômage ne diminue pas, ou peu. Mais il s'agit pour moi du même problème. Un même ensemble qui pourrit les relations des gens vis-à-vis du travail. Un problème que l'entreprise, la société, l'Etat, devraient prendre à bras-le-corps. Un problème qui fait que peu de salariés partent au travail avec le sourire. Le travail, une forme d'accomplissement personnel, comme beaucoup disent. Ou voudraient le (faire) croire, plutôt. Beaucoup le souhaiteraient. Rêve rapidement déçu.

Ramifications innombrables pour une crise naissante dont on n'a pas fini de voir les conséquences...


Mardi 28 septembre 2004
SoleilLever : 6h46Coucher : 18h31
TempsNuageux11°C

27 septembre 2004

Ephéméride.

Les jours raccourcissent dangereusement depuis deux semaines. A en devenir affolant. Les températures suivent, plus calmement. De belles photos d'arbres oranges lors d'une matinée froide d'octobre. Au bord de l'eau, par un beau ciel bleu. En attendant, à chaque fin de billet je mettrai dorénavant une éphéméride pour suivre ce temps de jour qui file, et cette chaleur qui s'échappe peu à peu. L'hiver est presque là, les gens disent que l'automne n'existe pas ici. Quand je repense à mes premiers jours en Suède, effectivement. Un autre univers.


Lundi 27 septembre 2004
SoleilLever : 6h43Coucher : 18h34
TempsNuageux, averses fréquentes13°C


Je vous ferai grâce des fêtes. Sauf si vous insistez vraiment.

26 septembre 2004

Heure rouge.

6h38.

Cela ne dure pas longtemps. À peine 2 minutes. Tous les matins. Au moment même où le soleil se lève. Cet instant de transition où l'on passe de la pénombre à la clarté. Le ciel se pare alors d'un habit rouge sang qui chasse le noir du ciel. L'atmosphère devient alors incroyablement étrange. Comme une image d'apocalypse. Le violet surgit des nuages, on sent le combat proche. Et finalement tout s'évanouit, les couleurs deviennent plus conventionnelles. 2 minutes. Pas plus.

25 septembre 2004

Du blog et de l'environnement.

A l'heure où un nombre de plus en plus important de carnetiers sont enclins à faire un blogue pour en tirer une (maigre) source de revenus (comme cet autre "père de la blogosphère" qui vante ses lectures via des liens pointant vers son compte Amazon ou alors ce "phare de la blogosphère", blogueur défunt qui tendait la sébile pour aider à payer son abonnement Internet), je trouve qu'il serait peut-être temps de rendre hommage à ces gens (encore majoritaires, fort heureusement) qui bloguent uniquement dans le but d'entamer des discussions, véhiculer des messages, et ce bénévolement, sans rien en attendre en retour. Marre de ces redresseurs de torts qui voudraient faire du blogue un business qui va totalement à l'encontre de sa raison d'être (si tant est que le blogue a une raison d'être...). Enfin chacun est libre de faire ce qu'il veut, me dira-t-on. À chacun son idée du carnet web. Mais cette vision n'est pas la mienne, assurément. Ce n'est pas celle de tous ces entrepreneurs-blogueurs qui se réjouissent à grand coup de billets dithyrambiques de la croissance de la Chine et qui y voient des marchés mirifiques sans avoir une quelconque crainte du développement de l'automobile dans ce pays. Pas celle de ces jeunes loups qui s'extasient devant des joujoux-gadgets type PDA ou autre et que l'on croirait payés pour tenir leur carnet. Pas celle de certains de ces libétrucs qui ne veulent pas faire de tri des déchets car c'est imposé par l'État et selon eux contraire à leur sacro-sainte "liberté individuelle" (si si, je vous jure)... Vous comprendrez aisément pourquoi je n'ai pas mis de liens, je n'ai pas envie de me faire inonder d'insultes, d'autant que ces oiseaux-là sont du genre tenaces. Enfin je m'égare.

À tout seigneur tout honneur, en ce jour d'inauguration du stand Hummer au salon de l'auto, je voulais mettre en lumière la défense de l'environnement dans les blogues. Car s'il est des domaines où Internet pourrait jouer un rôle inattendu, c'est bien celui de l'écologie. Circulation d'idées, de concepts, défense du télétravail, astuces écologiques au quotidien... Et tout cela bénévolement, bien sûr.
    Tristan inaugure en ce moment une série de billets sur l'environnement. Le nombre impressionnant de commentaires permet de faire naître un débat passionnant, marqué tantôt par ceux qui acceptent de faire des sacrifices et de remettre en cause leur mode de vie pour sauver notre bonne vieille planète, tantôt par ceux qui approuvent le fait de conduire un 4x4 polluant parce que c'est autorisé par la loi. Une série prometteuse.
    J'avais découvert Bix juste après avoir écrit un billet sur l'opportunité de l'achat d'un 4x4 (encore et toujours...). Une vision militante de l'écologie et de l'engagement pour une cause. Et puis j'aime bien lorsqu'il commence à "discuter" avec les libétrucs...
    Lucas nous fait part de ses humeurs québécoises marquées par la nature. Sur un continent bénéficiant d'une flore et d'une faune encore débordantes, il apparaît encore plus difficile de faire renoncer les gens à leur voiture. Je ne peux que lui tirer mon chapeau.
    Intéressé par l'idée du développement durable, Stéphane (sous sa plateforme Viabloga) nous fait découvrir les multiples facettes de ce qui semble (peut-être) (enfin) s'imposer dans l'esprit de chacun, et pas uniquement dans les publicités des industries qui y voient un bon moyen d'améliorer leur image tout en ne faisant rien de plus que de la communication sur le sujet. Réflexion sur un développement durable, tant sur le plan écologique qu'économique et informatique. Un peu de temps pour la mise en route, et les discussions pourraient aller bon train ! Et puis Stéphane est comme moi passé par les bords de l'Erdre, alors...


Évidemment, de nombreux carnets abordent l'écologie au détour d'un billet. Mais je n'ai pour l'instant trouvé aucun blogue entièrement dévolu à la protection de l'environnement. Et la blogosphère a cette particularité que l'on a beau faire des efforts, on fréquente toujours plus ou moins les mêmes sphères. Je serai donc ravi de faire des découvertes. Partagez vos lectures !

Enfin voilà, la blogosphère comme je l'aime. Non intéressée, seulement motivée par ses idées et ses combats pour un monde plus juste et durable. Je ne suis pas militant. Mais depuis que je vis ici en Suède, je vois que chacun, aussi petit puisse-t-il être, peut jouer un rôle dans la protection de l'environnement. Il suffit d'avoir un jour cette prise de conscience qui fait prévaloir l'intérêt général sur son petit intérêt personnel. Quitte à devoir bouleverser totalement les fondamentaux de notre société actuelle.

24 septembre 2004

Françoise Sagan, vision biaisée...

Alors que je viens d'apprendre il y a une demi-heure la disparition de l'auteur de Bonjour tristesse et Des yeux de soie, je ressens un sentiment bizarre. Une vision tronquée de cette grande romancière. Oui, la vision qui me reste de cette femme est entachée par les malversations de l'affaire Elf, les magouilles de André Guelfi "Dédé la sardine", tous ces petits cadeaux...

Je me souviens d'une émission de télévision où des journalistes s'entretuaient pour savoir s'il fallait jeter l'opprobre sur l'écrivain(e) à la suite de ces affaires... Réflexion lumineuse d'un d'eux qui insistait sur le fait de bien distinguer l'auteur des livres de la personne elle-même, relativement détestable à mon goût. Distinguer les mots de la vie publique. Dans les deux sens. Ne pas condamner les écrits du fait des frasques judicaires de l'auteur. Ne pas faire preuve de clémence excessive envers la personne du fait de ses oeuvres remarquables.

Grande leçon sur les niveaux de jugement.

23 septembre 2004

Tenue de soirée de rigueur...

Fusion avec le Stadshuset.

22 septembre 2004

À la table des chefs.

Köttbullar, Sill, Mjölk...

Si certains esprits taquins (ils se reconnaîtront) me questionnent encore sur les motivations qui m'ont poussé à partir pour la Suède (et oui, on ne se refait pas), qu'ils soient au moins certains d'une chose : je ne suis pas parti pour la nourriture !

Pour ce que j'en ai entraperçu, une constatation : un manque cruel de variété. C'est en quittant le France que l'on se rend compte de ce qui était à notre disposition, légumes, fruits, poissons... Beaucoup moins de choix dorénavant. Viande relativement inexistante et hors de prix, poisson fumé à gogo (cela tombe relativement bien, je ne suis pas particulièrement porté sur les produits carnés...), quelques rares légumes, un pain plat et fade... Alors on mange souvent la même chose, en attendant.

Pas si évident, d'un autre côté, d'apprécier la cuisine d'un pays lorsque l'on est seul à se faire à manger le soir, complètement ignorant des habitudes culinaires locales. Et comme le plat cuisiné n'est ici, contrairement à la France, pas du tout développé, on se contente du peu qu'il y a et l'on achète des choses que l'on sait préparer.

Un seul échappatoire donc : se faire inviter. Sitôt dit sitôt fait, cela commence demain soir. Peut-être un compte-rendu détaillé des délectations. En attendant de goûter à la véritable smörgåsbord...

21 septembre 2004

Affligeantes incohérences.

Dans ses dépêches du jour, Le Monde nous évoque ce sondage à paraître dans le numéro de demain de Télérama. Étant donné que je risque d'avoir un peu de mal à trouver l'hebdomadaire ici, je me contenterai des chiffres bruts donnés par le quotidien.

On commence déjà par LE choc. "48,4% des Français (sondés) se disent insatisfaits des programmes qu'on leur propose". Rassurez-vous, il y en a tout de même 50.8% qui sont satisfaits. Presque la moitié d'insatisfaits, donc. Sachant qu'en moyenne dans un foyer français la télévision est allumée durant 5h30 par jour (source Médiamétrie), on peut se demander si, à défaut d'être des veaux, les français ne seraient pas maso. Passons. Mais personnellement, lorsque quelque chose ne me plaît pas, je tourne la page. Assez d'entendre la sempiternelle rengaine "Ah oui mais tu comprends, il n'y a que ça alors bon, je regarde". Cela fait plus de deux ans que je n'ai pas la télévision (je me tiens quand même malgré tout au courant de ce qu'il s'y passe), j'arrive à survivre. Ce sont ces mêmes gens qui se plaignent de ne pas avoir de temps. S'il n'y a rien de vraiment intéressant, il existe toujours un bouton pour éteindre cette sacro-sainte bécane. Et ainsi bénéficier d'au moins 3 heures devant soi. Un réflexe que de l'allumer tous les soirs, donc. Bref. C'est là que les résultats de ce sondage deviennent amusants.

"Près d'un tiers des sondés (28,6%) considèrent [nota : j'aurais mis au singulier, mais bon, le "quotidien de référence" (sic) a ses humeurs...] que la chaîne privée TF1 est celle qui incarne le mieux le service public à la télévision"
Hum. Hum. Huuuummmmmm (bruit d'étouffement). J'aimerais que ce tiers m'explique ce qu'il entend par la notion de "service public" chez TF1. Est-ce le fait d'avoir un journal de 13 heures présenté par un bouffeur de fonctionnaires aussi intéressé par les enjeux de la guerre en Irak que par le nougat de Montélimar ? Est-ce le fait d'avoir une émission putassière racoleuse à souhait qui apprend au français (très) moyen à crier haro sur l'État à tout bout de champ, le tout animé dorénavant par un duo prometteur qui renforcera certainement la touche d'intelligence et de culture diffuse qu'on lui connaissait ? Est-ce le fait de faire un téléfilm qui nous fera vivre en détails la tuerie de Nanterre, avec faux sang, vrais figurants et vrais téléspectateurs-familles de victime ? Ah si, le service public sauce TF1 doit être incarné par cette suite interminable d'émissions désespérantes de crétinerie... Et encore, le Bigdil c'est fini. On ne peut plus se fier à rien, ma brave dame.

Enfin, la lutte contre la culture à la télévision française n'est peut-être pas perdue, à en croire ce joli score : "Imaginez qu'on ne puisse plus retransmettre que cinq des chaînes gratuites au lieu de six. Laquelle supprimeriez-vous ?". TF1 est celle qui serait éliminée par le plus grand nombre (22,2%)[ah oui, quand même], suivie par Arte (21,7%)". Non content de regarder une télévision consternante, plus d'un cinquième des sondés souhaiteraient éradiquer l'un des derniers bastions de l'originalité, de la culture non clientéliste et de liberté (relative) de ton du PAF.

On applaudit des deux mains, s'il vous plaît.

20 septembre 2004

Télégramme.

Un peu fatigué de faire le touriste. Stop. Un peu fatigué également de me répéter depuis mon arrivée ici. Stop. Avez certainement compris que Stockholm est magnifique, terriblement cosmopolite et insomniaque. Stop. Avez sans doute également compris que depuis que je suis ici, je vais de rencontre en rencontre, de paysage en émerveillement, de château en rivière. Stop. Alors arrivé le soir chez soi, un peu vide. Stop. Gros manque de substance, imagination bridée car le cerveau n'a pour l'instant pas le temps de divaguer. Stop. Par moments je me dis que l'ennui est bénéfique. Stop. L'atterrissage n'est pas encore prévu. Stop. Arrivera sans doute sans prévenir. Stop. Peut-être d'ici la fin du mois. Stop. Ou alors jeudi soir tout du moins. Stop. Vous comprendrez pourquoi. Point.

19 septembre 2004

Message personnel.

J'ai dans l'idée qu'en ce moment, certaines personnes doivent être dans leurs petits souliers et potasser encore et encore ce qu'elles diront lors de leur soutenance de fin d'études mardi matin. Allez courage, cela ne sera qu'une simple formalité ! Et n'oubliez pas de m'envoyer une photo de votre remise de diplôme à laquelle je ne pourrai à mon grand regret pas assister...

J'ai toujours aimé ce genre de cérémonie. On y découvre les gens que l'on a côtoyé pendant plusieurs années sous un autre jour, un jour plus adulte et détaché pour quelques instants des préoccupations scolaires. On y entend des réflexions inhabituelles, des petits bilans de vie... On y voit des gens en costume cravate, tailleur. Sur le coup ça donne un petit coup de vieux mais on se dit que finalement c'est bon signe. Les parents y vont de leur petite larme, les professeurs de leur discours qui nous rapproche et renforce l'amitié que l'on avait pour eux. Mais l'année est finie, trop tard. On se dit que l'on aurait bien voulu entendre cela plus tôt.

Oh, tout n'est pas rose pour autant. Il y a ceux qui vous ont cassé les pieds toute l'année et qui vous gâchent la soirée en vous parlant de leurs démarches forcément kafkaïennes pour trouver une nouvelle formation ou un boulot. Il y a ceux qui n'aiment pas le Champagne. Il y a ceux qui se jettent sur le buffet comme la misère sur le monde. Et puis il y a ceux qui ne changeront pas et qui restent dans leur coin à attendre la fin de la soirée. Pas envie de voir l'école sous un autre jour que celui des cours quotidiens. De la voir sous cet aspect plus convivial qui permet de se rendre compte de ce qu'elle nous a réellement apporté. Tant pis. Triste vie...

En attendant quel plaisir de discuter avec les enseignants d'autre chose que ce sur quoi nous aurons été toute l'année notés, évalués, jugés...

18 septembre 2004

Gloire passée...

Le Vasa, galion du 17ème siècle.

Impossible d'être à Stockholm et de passer à côté du Vasa, ce galion du 17ème siècle qui a coulé dans l'archipel de la capitale le jour même de son baptême, en août 1628.

Musée le plus visité de Suède (environ 750 000 visiteurs par an), ce navire est en quelque sorte devenu le symbole du pays, symbole d'un temps glorieux de la contrée aux trois couronnes. La remontée des eaux de ce vaisseau en 1961 (après 6 ans de renflouement sous-marin) a d'ailleurs été un événement national (voire européen) retransmis en direct (et c'est un exploit pour l'époque) à la télévision suédoise. Après 333 ans passés dans l'eau, ce qui aurait dû être le fer de lance de la marine suédoise revoit la lumière du jour. Arrosé pendant 18 ans de glycol polyéthylène qui se substitue progressivement à l'eau et empêche ainsi le pourrissement du bois, le navire est montré pour la première fois au public en 1990. Évidemment, la lutte continue toujours pour sauvegarder ce joyau unique au monde, notamment menacé par l'acide sulfurique. Alors on se sent petit face à ce bateau unique au monde. Une chance qu'il ait coulé le jour de sa mise à flots, finalement. Il aurait sinon vraisemblablement fini sa vie au fond de la Baltique ou démonté à la suite d'une pénurie de tel ou tel matériau. Mais voilà, c'est peut-être un coup du destin. Celui qui aurait dû être le plus beau, le plus grand, l'invincible, a manqué son rendez-vous. Il s'est largement rattrappé.

Qui n'a jamais joué aux pirates durant son enfance ?


[Edit]: petite précision suite à une question posée par de nombreuses personnes. La photo de ce billet a été prise par ma pomme, comme toutes les photographies (sauf mention contraire) présente dans les billets (pas dans les liens, évidemment) de ce carnet. Je ne retouche jamais les photographies à l'ordinateur, j'effectue seulement quelques recadrages ou montages si nécessaire. Difficile d'ailleurs que de capturer ce navire, dans la mesure où la lumière du hangar dans lequel il est exposé est tamisée. Temps de pose assez long donc, avec nécessité de poser l'appareil, ce qui a nécessité quelques acrobaties épiques. Fin du nombrilisme.

17 septembre 2004

Rêve de gosse.

Vue sur Gamla Stan depuis Mariaberget.

Et voilà. Un petit moment que je voulais trouver l'endroit d'où avait été prise la photographie que j'avais choisi de mettre en arrière-plan de ce carnet ainsi que sur le bandeau. Après quelques errements, c'est chose faite. Un petit chemin le long d'une falaise surplombant la voie rapide menant à la vieille ville. Le temps n'était pas aussi beau, mais l'émerveillement est là. Un drôle d'effet, comme à chaque fois que l'on attend ardemment quelque chose et qu'elle finit par arriver. On a l'air un peu bête, sur le coup. Mais voilà. Cette photographie, c'était un peu mon objectif caché de cette arrivée. Une chose que l'on a vue que virtuellement et que l'on peut dorénavant situer, palper. Cela m'a fait repenser au temps qui s'est écoulé depuis le moment où j'ai souhaité étudier à Stockholm. Toutes ces démarches, ces inquiétudes, ces sélections, ces examens de dossier, ces validations de cursus... Pour finalement me retrouver au sommet de cette falaise, comme un gosse. Un peu comme lorsque l'on est amoureux d'une fille et qu'elle dit enfin "oui".

Voilà, nouvelle vie.

16 septembre 2004

Riddarholmen.

Riddarholmen vu de l'hôtel de ville.

Il a fallu attendre 20 heures 30 pour qu'il fasse vraiment nuit. Dans un mois cela fera au moins deux heures que le soleil se sera couché. Une ville un peu étrange, la nuit. Je croyais qu'elle serait bien éclairée. A croire que les habitants habitués marchent sans encombre dans le noir. Yeux félins. Ce n'est pas le cas de votre serviteur, qui en prenant cette photo, a failli se retrouver dans ces eaux mêlées du lac Mälar et de la mer baltique. Pas de rambarde. Et qu'est-ce qu'elles sont glissantes, ces marches...

Enfin pas de panique, d'ici Décembre tout cela sera gentiment gelé et je pourrai (re)faire du patin à glace. Jolies photographies en perspective.

15 septembre 2004

Maisons, couleurs, ciel bleu.

Maison en bois rouge.

Au détour des chemins, on découvre peu à peu un pays coloré. Au-delà du ciel bleu pur lavé par cette grosse pluie de la nuit. Au-delà de cette herbe verte malgré un mois de septembre pour l'instant étrangement chaud.

Ce sont ces maisons de bois peintes, ces hôtels particuliers de Stockholm oscillant entre l'orange et le rouge, ces drapeaux que chaque maison fait flotter sitôt le beau temps arrivé...

Reste à savoir si les esprits sont colorés aussi. Sans doute, à première vue.

14 septembre 2004

Nivelé, stérile...

En attendant de maîtriser suffisamment le suédois pour commencer à l'utiliser dans des discussions, j'effectue depuis maintenant deux semaines tous mes échanges verbaux en anglais. Aucun problème alors d'échange, c'est entendu. Pratique pour ouvrir un compte en banque en comprenant ce qu'il se passe, pratique également pour mener à bien un travail en groupe, évidemment. Je ne suis pas perdu. Tout va pour le mieux, donc.

Et bien non.

Car s'il est une chose que je ne parviens pas encore à faire dans cette langue (et je ne crois pas que cela soit dû à la langue en elle-même, par ailleurs), c'est échanger autre chose que des banalités ou des discours très fonctionnels. Sitôt la journée terminée, on rentre ensemble vers le métro. Je lui parle du temps, de mon arrivée mouvementée à Stockholm et de la France. Réponses polies, sourires conciliants comme on sait si bien les faire dès lors que l'on parle avec quelqu'un qui n'a pas les mêmes racines culturelles que soi. Elle me dit que cette région est très jolie, qu'il y a 46% de femmes au parlement, elle me demande si c'est la même chose en France, je lui dis que non, elle me dit qu'elle aimerait bien y aller après avoir fini ses études, et puis, et puis... évanouissement.

Je crois qu'il faut longtemps pour parvenir à échanger de vraies idées avec quelqu'un qui n'a pas la même culture que soi. Au-delà de la langue qui peut éventuellement empêcher de dire exactement ce que l'on souhaiterait. On fait soi-même un blocage. On se dit que l'autre ne va pas forcément prendre le débat sous le même angle, on manque de références culturelles pour comprendre sa position... Alors on se contente de ces perpétuels sourires qui n'ont de complice que l'apparence.

En attendant de prendre les devants. D'oser avoir des anicroches, des sujets de discorde. Et de s'apercevoir que la frontière qui nous séparait était finalement bien ténue...

13 septembre 2004

Pour vivre heureux, vivons...

Vendredi dernier, on rendait hommage à Anna Lindh. Un an après son assassinat dans un grand magasin de Stockholm dans lequel elle faisait ses courses sans aucune protection particulière. Ironie du sort, c'est aujourd'hui que le procès du meurtrier de l'ancienne ministre des affaires étrangères qui avait milité pour l'adoption de l'Euro par la Suède (avec le résultat que l'on connaît) est mis en révision. Au grand soulagement de l'opinion publique (sic), qui ne croit pas à l'irresponsabilité pénale du meurtrier qui souffre de sérieux troubles psychologiques.

La Sergels Torg (quel plaisir de faire un lien vers Wikipedia version suédoise...) était noire de monde ce vendredi. Mais pas de ce monde qui vient mettre des fleurs au treizième pilier du tunnel de l'Alma ou sur la tombe de Claude François. Non. Plutôt de ce monde qui vient ici manifester son envie de voir les politiques vivre une vie de monsieur-et-madame-tout-le-monde, une vie où l'on peut aller dans les magasins librement et rencontrer à l'occasion le quidam moyen. Et malgré cet assassinat qui avait déjà eu un précédent (tout le monde se souvient de l'assassinat d'Olaf Palme, premier ministre, en 1986, bien que les circonstances de cette affaire restent encore bien troubles), les Suédois restent attachés à cette notion de libre circulation, d'intégration à la population des personnalités politiques. Vous avez déjà vu physiquement (en dehors d'un meeting politique ou autre congrès, évidemment), en France, un(e) ministre en poste ? Ah oui, certaines sources m'indiquent que cet été du côté du bassin d'Arcachon... Mais il y avait trop de journalistes alors cela ne compte pas.

Non pas que de voir dans la rue des personnalités politiques aurait un quelconque impact sur des décisions politiques. Mais seulement pour la forme, alors.

12 septembre 2004

Byte till tunnelbana mot Akalla, Kungsträdgården...

Stockhom, Tunnelbana. Solna Centrum.

Ces noms de stations de métro (tunnelbana) qui résonnent dans la tête. Rådhuset. Le premier jour, ils s'entremêlent, prêtent à confusion... Fridhemsplan. Ils ont une allure exotique, incongrue. Stadshagen. Et puis on se les approprie. Västra Skogen. Ils deviennent familiers. Hallonbergen. On connaît leur signification ou le lieu auquel ils font référence. T-Centralen.

Ces noms qui, en bientôt deux semaines, commencent à devenir aussi familiers que Madeleine, Saint-Lazare et Châtelet ou que Place du cirque, Saint-Mihiel et Motte rouge. Ces noms qui perdent alors sans doute un peu leur charme du début. Ce côté insondable qui s'évanouit très rapidement dès que l'on commence à connaître la ville qui existe au-dessus de ces galeries souterraines. On n'en demeure pas moins fasciné par ces consonances qui sont bien loin de ma Normandie natale...

11 septembre 2004

Lumière et temps.

Stockhom, Stadshuset. Kista, Science Tower.

Stockholm est en perpétuel changement, aucun jour n'est semblable à un autre. Les nuages, le soleil, ce vent, et ces jours qui raccourcissent. Pas facile de faire cette photo de nuit. Du tout. Ne pas bouger. De ces vues qui marqueront parce qu'elles auront été celles du début. Monet aurait été heureux, ici. Variations sur le thème...

10 septembre 2004

Sans fioriture.

J'ai beau y être confronté tous les jours, je ne m'y fais toujours pas. A chaque fois que je tiens la porte à quelqu'un dans un magasin ou ailleurs, pas un merci. Rien. On m'a expliqué cela hier. Un Suédois ne dira jamais merci à quelqu'un qui lui tient la porte parce qu'il considère cela comme normal. C'est tout. Par contre, il vous insultera copieusement si vous ne lui tenez pas. Une autre vision des choses, pour moi qui suis habitué à dire merci à tout bout de champ, aux automobilistes qui me laissent traverser (à ce sujet les Français auraient d'ailleurs des leçons à recevoir)... De la même manière, si un Suédois vous marche sur le pied par inadvertance il ne s'excusera que rarement, estimant qu'il ne l'a pas fait exprès. Assez surprenant, lorsque l'on n'est pas au fait des choses.

Rien à voir cependant avec l'imprégnation luthérienne du pays. Seulement un état d'esprit pétri d'un sens de la responsabilité individuelle qui limite relativement les fioritures verbales. D'un sens du devoir et de la réelle responsabilité collective qui fait par exemple qu'en Suède, on considère que c'est la société qui doit s'adapter aux personnes handicapées et non le contraire. Qui fait que c'est ici que l'on a inventé les passages souterrains destinés aux animaux le long des routes fréquentées.

Ça, c'est une première réelle découverte.

9 septembre 2004

La clé du bonheur.

Dictionnaire Suédois-Français, Français-Suédois

8 septembre 2004

Carte postale nantaise.

Depuis que je suis ici, je ne suis pas content des billets que je fais. C'est mièvre. Sans réelle saveur. Sans bulle pétillante, sans cette petite chose qui me distinguerait d'un routard peu inspiré. En créant ce carnet je n'avais de toutes façons pas l'intention de jouer l'ambassadeur pour mon pays d'accueil. Mais j'aurais souhaité faire des billets permettant de mettre en lumière certains enjeux auxquels nous faisons face en France ou permettant de soulever certaines questions de société. Pour l'instant tout se résume à de bêtes photos sans envergure, de beaux paysages sans perspective... Sans doute me manque-t-il un peu de temps. Beaucoup de temps, d'ailleurs. Ce temps qui me permettrait d'attendre l'instant, de saisir le vol et de capturer le moment. Cette insouciance qui régnait car je nageais comme un poisson dans l'eau. Pour l'instant je nage encore la tête hors de l'eau. Un jour il faudra se décider à plonger. Et sans doute faudra-t-il attendre la fin de l'hiver. Mais je crois que pour l'instant ce qui me fait défaut c'est surtout l'envie. Et je regrette alors les débuts de débats que nous avons pu avoir alors que j'écrivais ce carnet de Nantes. Le nombre de commentaires se raréfie. Normal, vu le peu de réactions que peut faire naître une photo statique (fût-elle d'une si jolie ville comme Stockholm) et sans enjeu.

Laissez-moi un peu de temps. Ce temps d'adaptation qui saura me donner la pleine mesure de ma présence ici.

7 septembre 2004

L'arroseur arrosé.

J'en suis malade depuis 6 jours. A chaque fois que je passe à la caisse d'un magasin, à une cafétaria de l'université ou dans le bureau d'un enseignant. "Hej !" (bonjour), que je dis. On me répond, j'ai réussi mon entrée. On me croit suédois. Mais on m'assène alors des phrases et des phrases qui me sont totalement insondables. Des mots qui défilent à toute vitesse. Alors que j'avais pourtant commencé à apprendre la langue en France. Mais voilà, entre les livres (et les disques) et la réalité, il y a un gouffre. Que je ne me sens pour l'instant pas près à franchir. Alors, comme à chaque fois, je réponds "Förlåt, jag talar inte svenska" (pardon, je ne parle pas le suédois). Would you mind speaking English, please ?"

Evidemment qu'ils parlent tous anglais. Evidemment que l'on se comprend à ce moment aisément. Mais voilà. Pour le moment, il me manque ce petit quelquechose qui m'empêche de me sentir totalement à l'aise. Je commence pourtant à manger suédois (un billet sur le sujet bientôt), j'ai des amis suédois... Mais le vide subsiste. Impossible de saisir les conversations à la volée dans le métro, impossible de comprendre le nom des stations clamées au haut-parleur tellement la prononciation n'a rien à voir avec ce qui est écrit...

Une bonne leçon pour moi qui pestait assez contre certains touristes qui considèrent la pratique de l'anglais comme évidente lorsqu'ils demandent leur chemin dans la rue. Je fais donc acte de modestie. Mais les cours de suédois commencent, et il en sera bientôt, je l'espère, tout autrement. Car ce n'est pas la motivation qui manque. Loin de là.

6 septembre 2004

Touriste moyen.

Incroyable tout de même le nombre de démarches à accomplir lorsque l'on prévoit de rester un certain temps dans un pays, fût-il membre de l'Union Européenne. Permis de séjour, ouverture de compte, imprimé E128... Tous ces petits riens qui prennent un temps fou et qui détourneraient de l'essentiel. Ce n'est donc qu'hier que j'ai pu réellement découvrir Stockholm, toute sa simplicité et sa sophistication. Une capitale de 1.8 millions d'habitants baignée par les eaux de la mer baltique et du lac Mälar. Une eau si pure que les habitants téméraires s'aventurent régulièrement en son sein, qui atteint timidement les 14 degrés en cette fin d'été. Encore beaucoup de touristes en ce début septembre. Assez frustrant sans doute pour les habitants, qui ne doivent pas beaucoup entendre parler suédois. Qu'ils se consolent, dans deux semaines tout est fini et l'hiver commencera alors. En attendant on sent bien que les autochtones profitent des derniers rayons de soleil. Ils connaissent trop le froid pour ne pas savourer les 25 degrés de cette fin d'après-midi. Cela peut paraître bête mais je l'attends, cet hiver. J'attends de voir les difficultés
qu'il peut réprésenter et de comprendre mieux la joie des habitants quand arrivent les longs jours.

On marche donc ici ou là, et on découvre un trois-mâts (le Af Chapman, qui est en fait une auberge de jeunesse) que ne renierait sans doute pas le capitaine.

Le voilier Af Chapman

C'est tout de même un peu dommage de vous conter ces choses que l'on trouve dans n'importe quel guide. Mais cela les rend peut-être un peu plus vivantes...

5 septembre 2004

Curiosités suédoises.

Kista, Sverige

Ce sont toujours des petits détails qui frappent lorsque l'on arrive dans un pays. Ce ne sont pas les grandes différences fondamentales, qu'elles soient politiques, religieuses ou sociales. Ce sont ces petits riens qui vous surprennent les premiers jours.

Les portes des appartements qui s'ouvrent vers l'extérieur (attention à vous quand vous marchez dans les couloirs !), les sonnettes qui sont directement fixées au portes, le réceptacle à journaux qui se trouve devant chaque logement (les suédois lisent énormément de quotidiens), les plaquettes de beurre qui n'existent pas en dessous de 500 grammes, les horaires d'ouverture relativement démentiels des magasins d'alimentation, ce penchant avéré pour le bordeaux et le jaune pour la peinture des façades des maisons, les Volvo et les Saab, ces chemins divisés en deux tellement les gens utilisent de vélos, ces locaux à poubelles gigantesques tellement il y a de sortes de déchets triés, ces distributeurs de cigarettes dans les épiceries et les boulangeries, ces écoliers qui portent tous un chasuble réfléchissant lorsqu'ils sont dans la cour de récréation, ces gobelets desquels tombe l'argent lorsque l'on vous rend la monnaie à la caisse, toutes ces maisons sans garage puisque toutes les voitures sont garées dans des parkings collectifs...

Une autre idée du quartier résidentiel. Moins d'égoïsme, davantage de conscience collective, pas de suffisance déplacée... En attendant de découvrir tout cela plus en détail.

4 septembre 2004

Oubli réparé.

Forêts à perte de vue

J'avais promis d'écrire un vrai billet sur ce voyage. Il porte bien son nom, d'ailleurs, celui-là. Voyage. Que de moyens de transport utilisés en une seule journée ! Voiture, avion, train express, bus, métro, pieds... Surtout pieds, d'ailleurs. Si tout le monde avait fait comme moi cette journée, la Terre aurait sans doute succombé. Explosé suite à ses blessures. Un peu honte, quand même. Je me rattraperai le reste du temps en n'utilisant que mes valeureux pieds ainsi que le métro de Stockholm.

Ce voyage aura sans doute répondu aux attentes que je portais sur lui. Heure de départ inhabituelle, sensations immédiates de changement. Atterrissage brumeux, paysages contrastés, incroyable sensation de joie.

C'est finalement au bout de deux jours que l'on se rend compte que l'on a bien fait d'emporter ces quelques photos de France. Oui, on a l'air solide comme ça. On croit que parce que l'on arrive à se débrouiller seul, alors on va s'intégrer facilement, on va rapidement trouver son bonheur. On regrette peut-être alors de ne pas avoir assez profité des derniers jours à cause de la préparation du voyage. On dira qu'il est sans doute un peu trop tôt pour se poser tant de questions.

Voilà, enfin. Ça y est, je suis bien arrivé.

1 septembre 2004

Conclusion.

Il est des jours où l'on se demande si une journée ne fait pas plus de 24 heures. Ce fut évidemment le cas de celle-ci. 3h30 - 23h30. Pas si impressionnant que ça en le lisant. Mais 49 kilos de bagages à traîner derrière soi, c'est quand même pesant. Surtout lorsque l'on doit parcourir en long, en large et en travers une ville que l'on ne connaît pas. Surtout lorsque l'on se rend compte en cherchant son appartement que 3tr (3rd floor en anglais), cela ne correspond pas au 3ème étage français et que les Suédois ne mettent aucun numéro sur les portes d'appartements. Une journée au cours de laquelle j'aurai parlé français, anglais et allemand et baragouiné suédois et espagnol. Rien de moins. Une journée au cours de laquelle j'aurai fait connaissance avec le commerce suédois et son rendu de monnaie particulier (davantage d'explications une fois prochaine). Enfin voilà. Fatigué, en un mot. J'aurais aimé vous gratifier d'un premier billet de meilleure facture, mais le voyageur n'a pas ménagé sa monture. Il s'arrête donc là et s'endort. D'aucuns parlent de "sommeil réparateur"...