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Carte postale suédoise: août 2004

26 août 2004

A bientôt.

Tour Bretagne et drapeaux

Et bien voilà. Deux mois et demi après la naissance de cette carte postale, le dernier billet français. Enfin. Il était sans doute temps. Temps de mettre un terme à cette vie nantaise, temps de cesser de parler de ce stage insignifiant qui se termine demain, temps de cesser de vous conter mes exploits musicaux et balnéaires... Pour tout remettre à zéro. Grand saut dans l'inconnu, deux ans tout de même. Mais je n'ai jamais eu de doutes, jamais fait marcher arrière. Non. Cela serait trop bête de passer à côté de ça.

Merci donc à toutes celles et à tous ceux qui m'auront permis de vivre deux très belles années ici à Nantes, des années dont je me souviendrai longtemps je crois, et une ville que je n'oublierai pas. Sans doute merci également à la petite étoile qui veille au-dessus de moi et qui m'a dit "vas-y, fonce !". Merci enfin à ma famille, évidemment, qui m'aura toujours poussé à réaliser mes rêves. Un merci que je ne ferai jamais assez grand. Merci.

Pendant ces jours durant lesquels je serai "déconnecté", les commentaires seront toujours actifs. Je ne suis donc évidemment pas responsable des propos qui pourraient y être tenus. Soyez sages les pioupious. Mais n'hésitez tout de même pas !

Je crois que Marguerite Yourcenar avait dit :
"Je crois qu'il faut presque toujours un coup de folie pour bâtir un destin".

Effectivement, et le voici.

A bientôt.

25 août 2004

Drogue douce ?

Cela fait maintenant environ deux ans et demi que je passe un certain temps tous les jours sur Internet. Je crois que je dois en être à plus de 4 heures quotidiennes, sans trop exagérer. A l'heure de repartir dans ma Normandie natale et de m'envoler vers la Scandinavie, je dis au revoir à tous mes amis partis ça et là par courriel et messagerie instantanée. Un au revoir très provisoire dans la mesure où j'aurai vraisemblablement accès à Internet très rapidement, la Suède étant un pays très en avance à ce niveau. Mais voilà. Au minimum une semaine de coupure numérique à prévoir. Sans doute plutôt deux. Et les conversations numériques ressemblent à des dialogues un tantinet angoissés, d'un côté comme de l'autre.

Voilà donc l'heure de l'épreuve. Deux semaines sans Internet, sans consulter une quelconque boîte de réception, sans ouvrir le moindre logiciel de messagerie instantanée, sans écrire le moindre billet. Je crois que cela me fera certainement du bien. C'en est devenu un peu trop. Constamment à l'affût du moindre flux RSS. Pas fichu de voir qu'un courriel sur dix est finalement réellement nécessaire. Rupture. Cela sera sans aucun doute bénéfique à ce carnet qui, finalement, n'est fabriqué qu'à partir d'événements extra-numériques (je n'aime pas tellement parler d'Internet, par ailleurs).

A creuser, tout de même.

24 août 2004

De tout, mais surtout de rien.

Vaste bazar dans ma chambreAujourd'hui j'aurais voulu revenir sur Le cri de Munch, j'aurais également voulu revenir sur ma dernière lecture de Bourdieu, j'aurais aimé m'attarder à prendre une belle photo... Mais bon, voilà. Même pas le temps de préparer mon billet au boulot. Donc je vous gratifie aujourd'hui d'un pauvre billet "3615 c'est ma vie". Belle solution de facilité.

Dernière semaine de stage, et le tuteur panique lorsque je dis qu'il faut installer un serveur et une base de données pour que ça marche. Le stagiaire qui fait stresser le tuteur, on aura tout vu. Grosse journée, donc. Finalement ce soir tout tourne impeccablement, l'application qui était l'objet de ma présence ici fait des merveilles et il a des yeux qui pétillent. C'en est presque touchant. Dans sa grande bonté il me paiera peut-être le café vendredi midi. Et encore, s'il a le temps.

De retour à l'appartement il faut de nouveau se faire violence. Un brin de classement vertical. Un soupçon de cartons. Une bonne dose de ménage. On saupoudre le tout de musique pour se donner du coeur à l'ouvrage. C'est fou ce que l'on peut entasser dans un appartement.

Foutoir.

23 août 2004

De l'art de la flatterie.

L'occasion était trop belle pour que je la laisse passer. Le Monde relate aujourd'hui un article paru dans le magazine américain Time (magazine relativement voyeuriste et qui se voudrait politiquement subtil, mais que je mettrais finalement au même rang que Paris Match). Dans cet article, on apprend que Nantes est jugée par quelques journalistes américains comme la
ville la plus agréable d'Europe

(par un syllogisme qui ne manque par ailleurs pas de sel).Tout simplement. Ingrat que je suis, je quitte dans cinq jours la ville la plus agréable d'Europe. J'ai toujours été par principe réticent à tous ces classements de villes (on fait la même chose pour les lycées, les hôpitaux, toujours cette volonté de "mettre une note"...), pour la simple et bonne raison qu'ils sont évidemment très subjectifs et dépendent de la vie que l'on y mène. Evidemment, on a une plus belle vie à Paris quand on habite dans le 5ème qu'à Barbès (sans dénigrement de ma part attention). Evidemment on est content d'avoir un opéra dans sa ville lorsque l'on en a non seulement les moyens mais également la culture associée pour y aller. Alors finalement je vais célébrer Nantes alors que d'autres personnes pourraient la conspuer. Mais tant pis.

Nantes c'est le plus grand réseau de tramway de France (34 km, le premier tramway "moderne" de France puisqu'il existe depuis 1985), c'est l'une des trois seules villes de France où la part des déplacements en voiture a diminué ces dix dernières années, c'est un nombre pléthorique de musées qui n'ont rien à envier à leurs homologues parisiens, c'est plus de 175 hectares de parcs et de jardins, c'est une agglomération de 566 000 habitants à taille humaine, c'est un nombre incroyable d'associations, d'actions sociales, de manifestations culturelles (les Folles Journées par exemple, dont le concept a été copié partout dans le monde, notamment à Tokyo) et sportives, c'est une ville accessible aux handicapés, c'est une ville qui bénéficie d'un climat exceptionnel (ni trop chaud ni trop froid, pour moi qui suis normand le changement est radical), et puis, et puis... Que de phrases dithyrambiques, ma foi. Enfin voilà, je crois en avoir assez fait. Nantes, c'est l'avantage d'une grande ville dynamique sans les inconvénients inhérents. Et il est incroyable de voir les différences existant entre Nantes il y a quinze ans et ce qu'elle est aujourd'hui. Le jour et la nuit. Comme quoi...

Dans cet article un petit encart également sur Grenoble, qualifiée de pôle d'excellence. A juste titre, avec une belle envolée lyrique de l'auteur de cet article :
Quiconque voit dans la France un pays qui renâcle au travail, méprise les étrangers et passe son temps à ressasser le glorieux passé serait forcément stupéfié par Crolles 2, gigantesque centre de recherche et d'industrie situé à la sortie de Grenoble.

Un journaliste américain qui dit cela, voilà qui calmera peut-être les ardeurs d'un certain nombre de ces personnes qui nous parlent sempiternellement de l'éternel déclin de la France et des investissements qui y sont faits. Attention quand même à ne pas croire que tous les journalistes de Time tombent en admiration devant Grenoble. Cet article est bien entendu paru dans l'édition européenne de l'hebdomadaire américain (qui est le magazine dont le tirage est le plus élevé au monde). Pas une trace de celui-ci dans l'édition américaine, évidemment.

Ou l'art de ménager les susceptibilités, dans un sens comme dans l'autre. Chapeau.

22 août 2004

Rien.

Fatigue du nettoyage et des cartons, pas la tête à faire un billet. Finalement je crois que je suis plus créatif au boulot dans la journée. Allez savoir pourquoi...

Et puis voilà, le départ est très proche, je suis maintenant au pied de ces deux années d'expatriation, alors autant bien les préparer. Je me demande quel sera le premier billet que j'écrirai là-bas... Peut-être sur le métro de Stockholm, qui sait ? Enfin je ne compte tout de même pas faire le guide touristique. J'espère que je pourrai mettre en lumière par ces récits des points plus généraux, la démocratie suédoise, leur conception de l'écologie, la parité... A voir, tout ça. Mais toujours en tout cas donner cette touche personnelle. Ne pas écrire ce que l'on trouve dans n'importe quel guide. A voir, donc. Je ne vais quand même pas commencer à tout prévoir, tout calculer. C'est peut-être un peu mon défaut, ça...

En voilà un billet qui ne sert à rien. Il décroche sans doute la palme. Bonne nuit.

21 août 2004

Mosaïque du départ.

Deux ans trop vite résumés...

Une semaine avant mon départ et sans doute de même avant mon dernier billet nantais. En farfouillant dans l'ordinateur je retrouve toutes ces photos qui auront fait plus ou moins ces deux années ici. J'aurais aimé en faire ce tableau pêle-mêle un peu défraîchi que l'on trouve dans les chambres d'adolescents. Et puis finalement non. Il restera virtuel. Car au bout du compte je me suis rendu compte avec effroi que je me suis davantage attaché aux choses qu'aux gens. Au paysages plutôt qu'aux humains. Pas l'heure des regrets cependant. Les lieux sont ce qu'ils sont de par les gens. Et cela signifie veut dire beaucoup. Des ambiances, des lumières que l'on associera. Des rires qui sortiront de la photo, des sensations aussi. Ce vent de la butte Sainte-Anne, cette mouette de Noirmoutier... C'est récurrent chez moi, je me demande toujours ce qui construit un être. Ces souvenirs qui forgent un esprit, cette soif du monde qui combat l'étroitesse de celui-ci. Et c'est Nantes qui aura définitivement marqué le mien.

Fermez les guillemets.

P.S : toutes mes excuses aux personnes qui ont une petite connexion et qui luttent pour afficher cette photo relativement gargantuesque...

20 août 2004

Coup de sang.

Aujourd'hui j'ai entendu un cri. Un de mes collègues de bureau, passablement énervé au téléphone (pour une broutille, évidemment), a jeté celui-ci violemment contre le mur. Inutile de dire que la pauvre bête était morte sur le coup. Il a appelé le service concerné pour en avoir un nouveau. Sans se justifier. Tout simplement.

Je ne sais pas comment on peut en arriver là. Vraiment pas. Et si tout cela n'était qu'un jeu ?

19 août 2004

A pied, à cheval, ou en voiture...

Jeudi, jolie pluie...Dans deux semaines j'aurai passé ma première nuit à Stockholm. Evidemment les premiers jours je n'aurai pas le temps (ni certainement les moyens techniques) de faire mon billet quotidien. Peut-être posterai-je à rebours. Pour raconter ce qui s'est passé entre le départ et l'arrivée. Car le voyage fait partie intégrante de l'aventure en elle-même.

Lorsque j'étais petit et que nous partions en vacances en famille, je dois avouer que j'aimais plus les voyages vers les vacances que les vacances elles-mêmes. Toujours cette idée de changement, finalement. En vacances nous étions fixés. Pendant le trajet nous étions en mouvement, nous allions de découverte en découverte. Et cette inclination ne m'a toujours pas quitté. Tous ces lieux de passage, les gares, les stations d'autoroute, les aéroports, ces gens dont on ne sait d'où ils viennent et où ils vont, ces langues inconnues que l'on entend ça ou là... Tout un ensemble de signes qui déroutent, ces lieux très artificiels au sourire de façade, ces gens qui transportent leur maison et leur histoire sur le dos, ces appels à l'embarquement, ces pleurs au moment du départ, ces retrouvailles émues... Et puis il y a ces heures inhabituelles, la conduite de nuit, le train au petit matin, l'arrivée du soir...

Il faudra vraiment que je les écrive, ces billets du voyage...

18 août 2004

Nantes Carnet, épisode II.

C'est hier soir que s'est tenu, en grande pompe (!) et dans la précipitation (je repense alors aux standards dont parlait be-rewt dans un commentaire chez Morgan), le deuxième Nantes Carnet. Les vacances d'été auront sans doute eu raison de la majorité des participants potentiels, déjà peu nombreux à la base. Nous nous sommes finalement retrouvés à deux (oh il n'y a pas de quoi être défaitistes, la dernière fois le rendez-vous s'est déroulé à trois et il n'y avait que deux tiers de Nantais !). Les tenanciers du jour étaient donc Tehu/Nicolas et ma pomme. Un peu impressionné de me retrouver face à un tel monument de la blogosphère (des débuts en juillet 2000, ça laisse rêveur comparativement à mes deux mois d'existence). Mais finalement très impressionné surtout devant tant d'ouverture d'esprit et de gentillesse. Et au bout du compte très amusé de mettre enfin une voix et un visage sur des écrits que l'on suit depuis maintenant un moment.

De quoi avons-nous parlé ? De carnets, un peu. De Bretagne, beaucoup (un comble pour moi qui suis normand). De Nantes, énormément. Trois heures et des poussières que je n'aurai pas vues passer. Et puis qu'est-ce que je peux être bavard... Tant parlé que je n'ai même pas pris de photo. Mince.

Un petit regret tout de même en constatant que Nantes n'a pas davantage de blogueurs qui se fassent connaître. Fédérer davantage les blogueurs nantais en faisant des appels plus pointilleux et en institutionnalisant ces rendez-vous ? Sans doute, oui. Il faut admettre qu'un rendez-vous d'une dizaine de blogueurs à la Jonelière, ça aurait plutôt de la gueule. Même si je pars dans deux semaines, j'espère en tout cas être un jour à nouveau de la fête.

Appel à candidature, donc. Faudra-t-il voir plus grand et organiser un rendez-vous annuel des blogueurs de l'Ouest ?

17 août 2004

Instrument de torture.

Chaussures de sport et autres accessoires

Prenez une heure déjà avancée. Disons 21h. Soit seulement 20 minutes après avoir avalé le repas du soir. Prenez un ami qui vous appelle et vous dit tranquillement : "ça te dit de courir ce soir ?". Dites oui, évidemment. Enfilez vos plus belles chaussures, le premier t-shirt qui vous tombe sous la main (chut chut, pas de marque, mais celle-ci s'écrivait à l'époque en deux mots). Partez pour trottiner trente minutes, et faites au final un aller-retour Tour de Bretagne/Pont de la Jonelière (soit environ 12 kilomètres), revenez à 22h15 lessivé et le ventre ballonné. Dites-vous quand même que même si vous n'en pouvez plus, vous avez longé une Erdre d'huile sur un chemin désert et silencieux à la tombée de la nuit. Comme dans un rêve.

Heureux.

16 août 2004

Développements.

Je me plaignais il y a un moment du manque de réactions que mes billets suscitaient. A l'époque je débutais à peine, et il me fallait sans doute un signe pour m'inciter à poursuivre cette aventure du carnet web qui me tient maintenant bien à coeur (merci au passage à Blogger qui ne prend pas en compte les e dans l'o). Uniquement un petit signe qui me disait que j'étais un peu lu, quand bien même je ne pense pas avoir ouvert ce carnet pour une quelconque gloriole qu'à mon avis beaucoup trop de carnetiers recherchent. Mais cela n'est pas l'objet de ce billet.

Je souhaitais revenir sur le principe même du commentaire sur un carnet web. A travers la maigre expérience que je peux en avoir, je pense avoir changé d'avis sur l'opportunité de ce petit outil. Tout simplement parce que j'avais finalement idéalisé cela comme un moyen de débat, de réflexion.

Je vais sans doute paraître très cruel aux yeux de beaucoup, mais il est au bout du compte rare de voir naître un réel débat à travers des commentaires. Les raisons de cet échec peuvent être diverses, et chacun a pu les expérimenter :

    - Billet qui ne s'y prête pas forcément (attention à bien faire la différence entre débat et partage de vues, cependant)
    - Billet qui pourrait inciter au débat mais qui finalement n'a pas trouvé son auditoire
    - Billet dont les enjeux sont cruciaux mais dont l'élan a été littéralement brisé par un commentaire dont l'indigence s'apparente presque au troll (je n'en ai pas eu pour l'instant, cela doit sans doute arriver lorsque le carnet commence à être connu)
    - La liste peut être longue...


A chacun donc de voir l'idée qu'il se fait du commentaire. En furetant ça ou là, on se rend compte que lorsque les commentaires sont nombreux, ils tournent souvent à la discussion amicale, le rendez-vous de copains (quoique je n'ai rien contre ce genre de discussion par ailleurs). Mais le débat est rarement présent. Ah si. Je suis mauvaise langue. Je suis tombé une fois sur un torchon Skyblog qui posait une question de la plus haute importance, à savoir "éte vou pour le por du string ché lé jeune?" (question existentielle, ma foi, pour un utilisateur de ce style de blogue), et qui avait recueilli 1673 commentaires. Chapeau bas. Fin de digression, je parle de vrais carnets web ici. Pouf pouf.

Dans quelques cas, le débat peut néanmoins devenir très intéressant et aller sans doute bien au-delà des enjeux du billet lui-même. Dans cet exemple il a été malheureusement brisé par la fin de non-recevoir du principal accusé qui s'est tu dès lors qu'il ne savait plus quoi rétorquer (et que je ne mettrai pas en lien pour ne pas le faire tiquer dès qu'il consultera son cosmos Technorati d'ici 5 minutes).

Loin de moi l'idée de passer pour un père moralisateur. Ma très courte expérience des carnets web m'interdit de vouloir donner des leçons. Mais le commentaire sur un carnet web s'apparente à mes yeux plutôt à un outil de compliment. Rares sont les fois où il y a une réelle contradiction, mise à part l'opposition maintenant classique (et pourtant souvent jouissive lorsqu'on la prend finalement au second degré) entre nos amis libertaires (libertariens, comme vous voulez) et les gens biens. Pas de contradiction ailleurs, tout simplement car on a parfois peur de froisser des gens que l'on connaît (et que l'on découvre sous un autre jour à travers leurs écrits), seulement des bravos et des félicitations finalement très complaisantes.

Evidemment j'apprécie énormément de recevoir des commentaires gentils pour une photo, type de billet qui s'y prête volontiers. Mais ce n'est à mon goût pas l'essence même du carnet web, qui est avant tout un lieu de discussion et d'échange. Sans doute pas un lieu de consensus. Après, il faut parvenir à contredire sans avoir peur de froisser, à appuyer les propos d'un inconnu sans avoir l'intention de former une quelconque alliance... J'ai de plus en plus tendance à penser que malheureusement, sur le net, le libre arbitre n'existe plus, eu égard le nombre assez important de personnes ayant dû arrêter net leur carnet web après des problèmes rencontrés par la lecture de certains billets par des proches (famille, (ex-)amis).

Vaste problème, finalement... Qui ne doit tout de même pas vous empêcher de laisser des commentaires comme précédemment !

15 août 2004

Parce qu'aujourd'hui il fait chaud...

Un carton, tout simplementUn cercueil bon marché ? Avec petit oreiller inclus et fermeture facile grâce au ruban adhésif marron ?

Non, simplement le carton dans lequel je vais ranger ma lampe halogène qui ne partira pas à Stockholm.

Excusez-moi pour ce billet relativement consternant. Je suis irrécupérable. On mettra cela sur le compte de la fatigue et de la chaleur...

14 août 2004

Actes manqués.

Lueurs contrastées

Le temps nantais semble jouer avec moi à la veille de mon départ. Il me montre en trois jours toute l'étendue de sa diversité. De ses couleurs impressionnistes et de ses senteurs éthérées. Cette odeur de terre qui remonte à la suite de l'orage, cette moiteur issue des façades écrasées par le soleil. Au bout du compte c'est très étonnant ce que l'on peut faire à travers une fenêtre. On y voit le monde sans aller le chercher. Il vient lui-même, il s'invite. Il compose le tableau tout seul. Il n'y a qu'à s'asseoir.

Une fenêtre ouverte après la pluie. Un volet tiré face au soleil. Illogique. Sans doute un signe de mon désamour grandissant pour l'astre du jour et ses fortes chaleurs. Tout n'est que révélateur, au bout du compte. Tout simplement.

13 août 2004

Bis repetita.

Elle avançait avec une poussette sur le trottoir. Il venait de garer son énorme tout-terrain (une lubie chez moi, diront les lecteurs fidèles). Elle voulait traverser la rue en empruntant le berceau. Il avait précisément arrêté son char d'assaut devant. Elle l'interpelle en lui disant qu'elle ne peut pas traverser. Il lui dit "chacun ses problèmes", faisant allusion à sa difficulté à trouver une place. Elle est restée bouche bée devant un tel aplomb. Il n'a évidemment pas senti qu'il venait de dire une atrocité. Elle a dû prendre un risque et traverser dangereusement avec son bébé. Il a tourné la tête en marchant vite, l'air hautain et méprisant.

J'avais vraiment envie de lui cracher dessus. A elle, j'ai jeté un regard compatissant. A lui, mon mépris le plus total. Elle aurait voulu rayer son tas de ferraille bouffi de fatuité et de suffisance, elle a finalement sur mes conseils appelé la fourrière.

La vengeance est un plat qui se mange froid.

12 août 2004

Ni les scherzi, ni les gammes...

Quand j'étais petit, comme tous les petits garçons je crois, je voulais devenir pilote de ligne. Une envie qui a quand même duré un certain temps. Mais qui s'est finalement effondrée.

Tous mes amis, ma famille croyaient jusqu'à maintenant que je voulais devenir ingénieur en sécurité informatique. Et bien non ! Grossière méprise. Après mon initiation tonitruante d'hier soir, je n'ai qu'un rêve : je veux devenir guitariste ! Les deux du fond, on ne se moque pas, s'il vous plaît. D'abord.

Et encore, il n'y a pas le son !

Déjà, pour commencer, il faut le dire : la guitare, ça change de la flûte traversière (mon instrument de prédilection pour celles et ceux qui ont manqué quelques épisodes). C'est tout de même utile de le préciser. J'ai appris qu'il ne fallait pas souffler dans la guitare pour en sortir un son, qu'il ne fallait pas tenir une guitare pour droitier dans le sens d'un gaucher (que je suis) sinon ça fausse tout, enfin bref, j'ai appris plein de choses. Alors autant le dire tout de suite, le succès a été total. Après deux bonnes heures de lutte intense, j'ai réussi à jouer entièrement environ... 8 accords de Where is my mind des Pixies. Ce qui représente tout de même au moins 15 secondes de chanson !

Moult efforts rapidement calmés par mon acolyte de guitare qui m'a gratifié d'une démonstration probante de son talent. Mais avec quelques efforts, je devrais un jour jouer presque aussi bien que lui. Reste à savoir la valeur du "presque"...

Bon, d'accord, je ne suis pas crédible. Non, finalement, je n'arrête pas mes études (vous y avez cru, hein ?) et je ne vais pas jouer dans les bars. Mais oui, par contre, je recommencerai la guitare ! Ne serait-ce que pour occuper mes longues soirées à Stockholm... Et toc.

11 août 2004

Transition.

Ciel gris, pluie grise, toits gris... esprit rose !

Un petit peu de fatigue en vue de ce qui s'annonce être un grand chamboulement. Chambardement. Précipitation. La pluie qui refait son apparition me dit qu'il est peut-être temps d'aller voir d'autres horizons.

10 août 2004

Introduction.

Une terre de contrastes...Maintenant que j'ai trouvé une carte postale, je vais enfin pouvoir la griffonner et vous en dire un peu plus sur ce singulier pays qu'est la Suède. Avant mon départ je me contenterai de petites présentations succinctes qui, je l'espère, vous mettront l'eau à la bouche.

J'aurais bien aimé bénéficier par Blogger d'un classement des billets par catégorie, cela m'aurait permis de constituer une sorte de recueil sur ce pays. Peut-être devrais-je un jour songer à payer pour mon hébergement et opter pour une solution à la Movable Type ou Word Press. Car certains me diront que l'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre (merci de ne pas faire de remarques sur les miches de la crémière...).

Introduction, donc.

On parle souvent de la Suède comme d'une terre de contrastes. Traditions et hautes technologies. Rationalité et avant-gardisme. Terre et eau. La Suède, oui, c'est un peu tout ça à la fois. Et ce n'est pas que Ikea, Ericsson, Volvo, H&M, Abba et Ingmar Bergman.

La Suède, c'est 8.9 millions d'habitants répartis sur 450 000 km² (le 3ème pays d'Europe en superficie derrière l'Allemagne et la France), ce qui en fait un pays très peu dense (environ 19 habitants au kilomètre carré, à comparer avec 106 hab/km² pour la France). Cependant environ 4/5èmes de la population sont répartis sur 1/3 du territoire (dans le sud). La Laponie, au nord, est quasi-désertique.

La Suède, ce sont surtout des immenses forêts (50% du territoire) et des lacs tout aussi nombreux (8.5% de la surface du territoire sont des lacs).

La Suède, un petit pays insignifiant sur le plan politique ? Sans doute. Mais je crois que beaucoup de pays qui se croient fers de lance en matière de démocratie pourraient en prendre de la graine. La France en tête. Quelques chiffres :

    - Droit de vote des femmes : accordé en 1921 (1944 pour la France).
    - Peine de mort : abolie en 1972 (1981 pour la France).
    - Parité : aucune différence de salaire notable entre les hommes et les femmes (on estime généralement qu'elle est de 25% en France), 43% des membres du parlement suédois sont des femmes.

La Suède, c'est l'Etat-providence par excellence qui estime que chaque Suédois, dès la naissance doit prétendre à une vie sociale décente :

    - La Suède a inventé le congé paternité (un ministre a récemment été critiqué car il ne l'avait pas pris à la naissance de son enfant : ce congé est considéré comme bénéfique pour une carrière).
    - La scolarité dans le public, à quelque niveau que ce soit, est entièrement gratuite.

Avec tout cela, nous sommes bien loin des archaïsmes sociaux régnant chez nous. C'est peut-être un peu pour cela que j'ai eu le coup de foudre pour ce pays.

Enfin, pour finir, un petit aperçu politique et économique. La Suède est une monarchie constitutionnelle, dont le Roi est Carl XVI Gustaf (depuis 1973). Le chef du gouvernement est Göran Persson (social démocrate, depuis 1996). Bien que faisant partie de l'Union Européenne, la Suède ne fait pas partie de la zone monétaire européenne, puisqu'elle utilise encore la Couronne Suédoise (9 SEK = 1 euro environ). Enfin, le nom de domaine de la Suède est .se !

Je vous rassure tout de suite, mes prochains billets sur ce thème seront moins encyclopédiques, mais beaucoup plus humains, puisque je serai sur place. Mais il fallait néanmoins connaître ces quelques données !

Quelques liens :



9 août 2004

Enfin au grand jour ?

Aujourd'hui je tenais à faire un retour plus en profondeur sur la fameuse déclaration de franchise de Patrick Le Lay (P.D.G de télé poubelle TF1) qui avait fait assez rapidement le tour de la blogosphère il y a environ 3 semaines. Car cette information était passée plutôt inaperçue en dehors d'Internet, mise à part une reprise timide par Libération. J'avais sur le coup trouvé assez navrant que très peu de journaux écrits reprennent l'information. Cela semblait logique (attention je n'ai pas dit normal) que cette information ne fasse pas la une des journaux télévisés, les journalistes étant généralement très silencieux en ce qui concerne les casseroles de leurs confrères lorsqu'elles remettent en question la profession entière (relire à ce sujet l'excellent pamphlet de Bourdieu Sur la télévision qui entrevoyait déjà à l'époque les dérives que nous constatons aujourd'hui). Libérés quant à eux de toute pression à ce niveau, les journalistes de presse écrite auraient pu s'en donner à coeur joie. Et bien non. A chaque particulier, chaque blogueur donc d'y aller de sa petite pique envers Le Lay, dont je reconnais ici la franchise bien que je le déteste cordialement. Mais il ne fallait pas désespérer, un article de fond revient aujourd'hui (hasard des hasards) sur cette confession et me permet donc de m'éclipser.

Robert Guédiguian m'a ainsi grillé la politesse dans un très beau papier écrit dans Le Monde, article qui aurait d'ailleurs eu sa place dans Le Monde Diplomatique, tellement les enjeux qu'il décrit sont importants pour nos sociétés. Tellement le fossé tend à se creuser entre ceux qui ont accès à l'envers du décor et ceux qui ne l'ont pas. Tellement la crédulité et la résignation s'immiscent peu à peu dans à l'intérieur des gènes des téléspectateurs larvaires.

Du même article je retiendrai surtout ceci :
Toutes ces émissions diffusent, distillent, vaporisent sur tous les sujets qu'on les laisse traiter [...] un seul message : la réalité est faite de vainqueurs et de vaincus, de forts et de faibles... La compétition est la vie elle-même. Elle est affective, psychologique, sexuelle et, bien sûr, sociale, économique et encore physique, esthétique... Et les perdants doivent aller embrasser les gagnants car la Réalité leur a assigné leur place. C'est comme si c'était de l'ordre de la Nature. Il n'y a donc aucune raison de se fâcher.

Ou comment le libre arbitre se meurt à petit feu.

8 août 2004

Premier coucher de soleil.

Le Baule ne semble pourtant pas être un lieu de méditation...Un jour il sera peut-être temps de faire un bilan. Ce bilan que pour l'instant je n'ai jamais fait, faute de recul. Ce n'est pas une histoire de manque de temps ni d'envie. Juste un problème de consistance, de plein ou de vide de sens. Certains diront qu'il est peut-être un peu tôt pour commencer à dresser des bilans qui risquent d'être finalement bien creux. 22 ans. Non, décidément non. Pas d'âge pour commencer à se poser des questions sur ce que la vie nous a apporté et sur ce qu'elle peut encore nous apporter.


Mais par où commencer ? Par ces bonheurs infinis du temps passé en famille ? Par ces joies et peines apportées par des amis qui auront eux aussi contribué faire de moi ce que je suis, bon gré mal gré ? Par cette enfance heureuse et cette éducation dont je me rends compte à rebours qu'elles m'auront ouvert au monde ? Un être ne se construit pas en un jour. A l'heure d'entamer une nouvelle vie, je crois que je l'ai maintenant compris. Il aura fallu des joies de réussite, des rencontres fortuites, des désillusions blessantes ou des rancoeurs amères. Pas moins.


De tels moments de réflexion, de repli sur soi peuvent passer pour beaucoup pour un semblant de mélancolie. Non. C'est seulement un passage obligé pour mieux repartir vers cette nouvelle vie qui sera, je l'espère, aussi comblée que la précédente. Je sais que je fonctionne comme cela, par à-coups. Par phases de transition qui me permettent de mettre à plat mon passé et donner une nouvelle dimension à l'avenir.


Quand on réfléchit à tout ce qui nous a construit, on ne voit que des bribes. Ces petits morceaux de vie sociale qui vont bien plus loin que le simple confort matériel. Ce sont ces vacances passées à la montagne en famille. Ce sont ces joies partagées lors de la naissance de ces loupiots qui ont maintenant bien grandi. Ce sont ces phases de flottement et de transition qui ont suivi l'annonce des résultats d'examens. Ce sont ces sorties entre amis qui commencent à faire dire que l'enfance est définitivement finie. Ces petits moments qui n'ont d'insignifiante que l'apparence. Ces sorties à la plage sur un coup de tête, ces nuits à la belle étoile ou ces histoires d'étudiants. Je ne sais pas qui sont ces gens qui croient qu'il n'y a que les études qui peuvent influencer la déroulement d'une vie. Mais j'ai finalement peur que cet esprit de détachement vis-à-vis des choses matérielles me quitte un jour. Comme il a quitté tous ces gens qui n'ont plus les yeux qui pétillent au vu de ces petits riens. C'est à ce moment que je regrette de n'avoir pas profité davantage de ces barbecues du soir en Bretagne, de ces sorties au lac ou de ces tours en barque. C'est peut-être l'âge qui veut ça, c'est dans le souvenir que ces pages de vie s'apprécient sans doute.


Un jour viendra également l'heure des remerciements. Peur d'oublier du monde. Peur de ne pas savoir comment faire. Peur de remercier de façon trop matérielle. On me dira que le fait de me voir heureux constitue à lui seul un cadeau. Mais évidemment à mes yeux cela ne suffira pas. Un moment d'angoisse, assurément. Car remercier des personnes pour ce qu'elles auront fait durant environ 24 ans, ça ne sera pas facile. Mais l'envol définitif n'en sera que plus beau.


A force de se poser toutes ces questions, je me demande parfois s'il ne vaut pas mieux songer tout simplement à vivre les événements comme ils sont. Dans leur simplicité du jour, sans penser à compter. Et puis, ces remises en question par clavier interposé, n'est-ce finalement pas futile ?


Un besoin trop important de changement me taraude depuis cette année. Je quitte Nantes, la ville de mes années d'insouciance. Cette ville qui m'aura somme toute métamorphosé. Difficile alors de ne pas penser que ce sont ces deux années qui auront le plus marqué ma scolarité. Qui auront changé mes rapports aux gens et aux choses. Qui auront changé mes relations avec ceux que j'ai toujours connus. "Loin des yeux loin du coeur", dit-on. Quelle stupidité.


Mais ne pensez simplement pas que ce carnet est un réceptacle cathartique. Il perdrait alors tout le caractère de partage que je souhaite lui donner. Il met des mots sur le temps, tout bêtement.


Mais alors, refus du passé ? Certainement non. Inconstance ? Peut-être. Changement ? Assurément. Et tout à coup, une grande joie m'envahit en pensant au chemin parcouru depuis le début...

6 août 2004

Soirée fugitive.

Le phare de Pornic faisant face au port de plaisance

La côte atlantique se plaît à cacher ses secrets. Mais elle se plaît tout autant à les dévoiler à qui veut bien les découvrir. Il faut seulement être là, au bon endroit, au bon moment.

La petite brise disait que le soleil venait de passer la bute. Il ne resterait plus là bien longtemps. Le temps de retourner vers le vieux port et il fera sans doute déjà nuit. Plus personne sur la plage, les restaurants du centre-ville se remplissent. Les temps se mélangent, journée finie, soirée naissante, fin de semaine balbutiante, passé, présent, futurs.

Seuls les pins n'ont pas l'angoisse du temps qui s'égrène. Cette petite angoisse qui dit que tout a une fin, surtout ces merveilleux moments.

5 août 2004

Du bon usage de la copie.

Un petit billet rapide aujourd'hui, car je rentrerai certainement tard ce soir et je n'ai pas envie de vous infliger le même genre de photo que celle de la dernière fois, une soirée à la plage ne se limitant pas à une photographie du périphérique nantais !

Je voulais rapidement aborder un problème qui me tient à coeur comme beaucoup d'autres personnes de la blogosphère (je pense notamment à Morgan qui s'en était souvent fait l'écho). La mode est actuellement à la copie sauvage et sans vergogne des billets postés sur les blogs. Pour des utilisations souvent anodines mais également pour des utilisations pouvant parfois porter à conséquence (Pierre Carion l'évoque dans un commentaire laissé sur un billet de Loïc Le Meur). Une amie (que je ne citerai pas ici) a récemment eu la mauvaise surprise de retrouver une partie d'un de ses billets au détour d'un site. Sans aucune référence, puisque l'auteur s'était approprié son texte.

Quand bien même les règlements de Blogger sont quasiment inexistants sur le sujet, je tenais à préciser ici quelques points, à défaut de vouloir jouer le père fouettard. Je n'écris certainement pas une prose digne d'un suprême intérêt ni ne fais des photographies dignes de Cartier-Bresson (sic). Mais je tiens à garder le pouvoir dessus. Je lance donc un appel aux personnes qui seraient tentées de reproduire mes textes ou photos ailleurs. Libre à vous de faire ce que vous souhaitez, je ne peux matériellement pas vous en empêcher. Cela dit :

- Pas de problème en ce qui concerne la copie ou l'impression de tout ou partie de ce blog pour un strict usage personnel. Vous êtes libres d'enregistrer les photographies ou les textes et de les conserver personnellement.
- Si jamais vous désirez reproduire un billet et le diffuser sur le net : préférez le lien plutôt que la citation pure et dure. Cela permet aux lecteurs de lire un billet entier et de se faire une idée précise plutôt que de n'avoir des bribes de pensée qui ne reflètent pas forcément l'esprit de son auteur. Si vous souhaitez néanmoins citer un morceau de texte, mentionnez son auteur et mettez-le en lien. Il en est de même pour une photographie, quoiqu'un petit courriel ne ferait pas de mal. Il est inutile de préciser qu'un courriel est plus que souhaitable en cas de diffusion papier.

J'espère ne pas avoir paru trop rabat-joie, mais la propriété intellectuelle me tient vraiment à coeur, et il est par exemple inadmissible que certains travaux rendus dans des écoles ou universités contiennent des copies conformes d'articles sans même en mentionner la source.

Merci.

4 août 2004

Arguments surprenants.

J'ai eu aujourd'hui une conversation rapide avec une collègue de travail. Une conversation sur l'utilité de l'orthographe. Sur sa raison d'être, sur ce qui fait qu'elle a dans notre société un caractère relativement discriminant.

Evidemment je me suis posé en ardent défenseur de l'orthographe. Défenseur du fait que l'orthographe donne une assise évidente à des propos écrits et que des fautes d'orthographe dans un texte lui ôtent immédiatement toute crédibilité. Mais lui avançait d'autres idées. Il me demandait pourquoi dans notre société l'orthographe était si importante. Pourquoi on ne tolérait pas les fautes dans la mesure où elles ne nuisent pas à la compréhension et à la "beauté" même de la phrase. Evidemment il tentait de justifier ses carences en orthographe. Mais d'un autre côté il posait des questions très intéressantes quant à la valeur même de l'orthographe. Pourquoi elle avait été érigée en qualité suprême. Pourquoi quelqu'un qui a des problèmes en orthographe est plus aisément pardonné que quelqu'un qui a des problèmes en mathématiques. Et pourquoi personne ne trouve rien à y redire. Parce que finalement, l'orthographe n'est qu'un pur jeu totalement arbitraire.

J'avoue que j'ai eu énormément de mal à lui répondre. Parce qu'évidemment il était très aisé de lui répondre que lorsqu'un texte est truffé de fautes d'orthographe, on ne porte même plus attention à son contenu. Mais c'était d'autres arguments qu'il attendait, des arguments qui ne font pas appel à un jugement de valeur. Dans son discours il transparaissait qu'il était beaucoup plus utile pour la société de savoir que cos(0)=1 et que i²=-1. Que l'orthographe n'avait aucune portée utilitaire, qu'elle était seulement un moyen de discrimination pur et simple. Un bon moyen de mettre en avant des carences éducatives, par exemple. Je tentais néanmoins de le convaincre que l'orthographe structurait l'esprit, donnait des repères. Qu'il aidait à comprendre l'esprit même de la langue. Non, ça n'allait pas. Ne pas se conformer à des standards définis arbitrairement sans raison. Et à chaque fois que je lui donnais un exemple d'arbitrage défini sans raison il lui trouvait une utilité. Mais à l'orthographe, aucune.

Rien n'y a fait. Désarmé...

3 août 2004

Message furtif.

Octobre dernier. Un inconnu m'avait donné ça dans la main. Rapidement, furtivement, comme s'il y avait quelque chose à cacher. Il marchait le long de l'Erdre et en donnait quelques exemplaires à des passants qu'il semblait curieusement sélectionner. Etrange.

C'était un autocollant. Aucune publicité dessus. Pas moyen d'en déceler l'origine, pas même un nom d'imprimerie. On y voyait un visage noir et blanc. "Faire comme si tout allait mieux". Un oeil orange vif. Une larme. Visage fragmenté, expression tourmentée. Les opérations majeures en Irak venaient officiellement de prendre fin d'après les dires de Bush. "Faire comme si tout allait mieux"... Cette mystérieuse photo avait-elle un rapport ? Ou mon imagination m'emportait-elle dans des délires de signification ? Car la photo ne ressemblait pas à ces tracts de concerts que l'on distribue d'habitude aux étudiants. Aucune revendication, aucun message clairement affiché. Pas de moyen d'action. Quel pouvait être cet homme qui avait produit et payé des autocollants sans rien attendre en retour ? Pas d'entrée dans un concert, pas de présence à un meeting politique... Il ne pouvait rien espérer en distribuant ces mystérieux adhésifs, mise à part la réflexion chez ceux qui daigneraient jeter un regard à cet oeil. Et il a réussi.

Faire comme si tout allait mieux...J'ai depuis conservé cet autocollant. Une phrase qui en dit long. Ne pas se voiler la face. Ne pas faire "comme si". Posé sur un coin de mon bureau, il me dit qu'il faut sans cesse tout remettre en cause, douter, se battre. Et au-delà de ce message, c'était son mode de distribution qui m'avait interloqué. Un tract distribué ne m'aura jamais rendu si perplexe. Mais je m'emporte, sans doute. Peut-être ne suis-je pas au fait de la réelle signification de tout ça. Peut-être. Peut-être...

2 août 2004

Humidité latente.

La chaleur m'a littéralement décomposé aujourd'hui. Pas un neurone de disponible pour écrire ce soir. L'orage gronde à l'horizon, la pluie ne fera de mal à personne. Un brouillard diffus annonciateur de l'ondée, une lumière vraiment inhabituelle. Une lumière presque hivernale qui me fait penser qu'il faudra bientôt que je commence à parler de la Suède. De ce pays qui est la raison d'être, l'âme de ce weblog. Mais aujourd'hui je démissionne. L'averse torrentielle de cette nuit aura tôt fait de me rafraîchir les idées. Ainsi que les innombrables ardoises de ce toit, d'ailleurs.

Les ardoises seront bientôt trempées...

Je suis dans ma période "photos", en ce moment...


A noter tout de même aujourd'hui la publication sur Acrimed d'un dossier "bilan" quasi-exhaustif sur la trop fameuse "affaire du RER D". Il se compose d'une partie politique et d'une partie journalistique.
De très nombreux détails sur une monstrueuse bévue (un cas d'école, somme toute) dont les médias ne semblent pas encore avoir tiré les leçons.

1 août 2004

Rangement.

Un trop petit carton pour contenir mes livres...

Il est temps de penser à faire quelques cartons. Tranquillement, sans précipitation. On se demande alors par où commencer. Evidemment les vêtements en dernier. On pense alors aux livres. J'aurais dû en lire plus, cette année. Pas le temps. Jamais le temps. Ou jamais le temps de le prendre, le temps...

C'est une banalité que de dire qu'une bibliothèque représente bien une personne. Mais c'est pourtant tellement vrai...