Bon ne riez pas, mais ce soir j'étais dans le même train que le blogueur le plus populaire de France (oui oui, celui-là même qui avait eu un certain succès dans "l'autre blogosphère" il y a quelques mois, parce que 300 commentaires en moyenne par billet, ça vous plie un concours de taille de quéquette d'entrée de jeu, même chez Skyblog). Ça fait un choc, je peux vous le dire, parce qu'il est encore plus drôle en réalité que sur son blog. C'est sans doute pour ça que je l'ai reconnu, d'ailleurs (et oui, sa personne m'avait marqué, à l'époque).
En tout cas il a effectivement une magnifique ceinture Gucci et une belle paire de Rayban, il n'a pas menti.
Bon bon bon. Il paraît que je néglige un peu ce modeste carnet, ces derniers temps. Un peu par manque d'idées. Pas par absence de mon fond de commerce géographique (qui, à défaut de me donner des idées de billets, me fournissait au moins des illustrations). Ni par manque de temps (mais cela va bientôt se finir). Sans doute le temps de la réadaptation.
Tiens je pourrais parler du Concerto pour piano n°2 de Rachmaninov que j'écoute actuellement. Mouais, je ne crois pas avoir la légitimité pour le faire.
Heeeeyyy je pourrais vous parler des exploits de mon tout nouveau Nikon D80 avec son objectif 18-70 mm. T'as le droit de rêver, Bertrand.
Ou alors je pourrais parler des deux kilos que j'ai pris depuis que je suis revenu. Bof, tout le monde sait que la Suède est un bon pays pour maigrir.
Ah tiens, je pourrais parler un peu de Norway of life / Den brysomme mannen, qui contient une partie des éléments qui ont fait que j'ai quitté la Suède. Non, j'ai toujours été très mauvais pour parler de films.
Oh oui, je pourrais faire une tentative d'analyse genrée des professions de foi tombées hier dans la boîte à lettres. Hum. Devant l'ampleur de la tâche et l'heure avancée, je préfère vous épargner cela.
Ah tiens je pourrais revenir au titre de ce billet (comme quoi ça sert, un titre de billet) et parler de Blank page, cette chanson des Smashing Pumpkins tirée de Adore, le second chef d'oeuvre du groupe de Chicago, après Mellon Collie and the Infinite Sadness.
Blank page is all the rage Never meant to say anything In bed I was half dead Tired of dreaming of rest Got dressed drove the state line Looking for you at the five and dime Stop sign told me stay at home Told me you were not alone Blank page was all the rage Never meant to hurt anyone In bed I was half dead Tired of dreaming of rest You haven't changed You're still the same May you rise as you fall You were easy you are forgotten You are the ways of my mistakes I catch the rainfall Through the leaking roof That you had left behind You remind me Of that leak in my soul The rain falls My friends call Leaking rain on the phone
Take a day plant some trees May they shade you from me May your children play beneath
Blank page was all the rage Never meant to say anything In bed I was half dead Tired of dreaming of rest Got dressed drove the state line Looking for you at the five and dime But there I was picking pieces up You are a ghost Of my indecision No more little girl
Elle fait partie de ces chansons qui peuplent ma tête les jours de pluie, derrière la fenêtre. De ces chansons désillusionnées qui, à la manière de ces instants magiques qui s'évanouissent peu à peu, font dire que nos vies sont parfois bien semblables.
Tout cela pour rappeler que le groupe qui s'était séparé dans la douleur en juillet 2000 revient normalement en juillet de cette année avec le a-priori-prometteur-mais-qui-sera-forcément-décevant Zeitgeist.
Enfin bref, c'est peut-être cela, la morale. Après tout ce grand n'importe quoi de campagne. Comme Giono. Take a day, plant some trees...
Un départ qui passe en coup de vent. Dernière balade sous un ciel gris encombré, univers beau, venteux. Un temps à aller dans l'archipel, pour goûter à des vagues dont la Baltique se fait peu généreuse.
Je reviendrai, évidemment. Pour quelques jours, ou peut-être pour plus longtemps. On m'a dit plusieurs fois que je serai le bienvenu, que cela soit pour un logement, pour un travail, pour une association ou pour des conversations autour d'un verre sur Södermalm. Ces paroles qui font un petit quelque chose, ces paroles qui me disent que oui, j'ai réussi à me faire une place en Suède. Sans aide, sans nécessité, sans obligation géographique, sans aucun lien avec la Suède. Juste comme ça, par affection.
Mais détrompez-vous, hein, depuis mon retour, temps radieux sur la ville aux cent clochers. Même si cette fois-ci je ne passerai pas par la case "bureau de l'immigration", c'est à nouveau l'époque des grandes manoeuvres. Et la carte 12-25 va être rentabilisée, croyez-moi.
Comme un endroit où tant se sera passé. Comme un moment qu'il fallait provoquer. Comme une envie qu'il fallait écouter. Comme un départ qui n'en est pas vraiment un. Comme un choix impossible entre deux lieux aimés. Comme un dernier été sans hiver. Comme un TV Movie un peu triste. Comme une carte postale suédoise qui continuera sous ce nom et cet esprit, mais en un autre lieu. Vous savez, cette chose qui finalement ne change rien. Ou si peu.
Comme on disait le jour de mon premier cours de suédois, en 2004. Vi ses snart, Stockholm.
La ville aux 100 clochers demeure toujours ancrée dans mon coeur, que ce soit à cause
de ses ruelles moyenâgeuses ou de son histoire meurtrie. Une belle cité qui mériterait qu'on
lui prête un peu plus d'attention...
Malgré un passage relativement furtif dans la Cité des Ducs (à peine 2 ans), je
garde un souvenir vif de cette ville dynamique, ouverte sur le monde et terriblement
attachante... Une future très grande métropole. Une ville où j'aurai sans doute tourné parmi les
plus belles pages de ma vie...