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Carte postale suédoise: septembre 2006

30 septembre 2006

Prévisions.


L'un de mes bâtiments préférés à Stockholm, au numéro 5 de Kungsgatan (emplacement). Assez atypique avec son style un peu art déco, on passe pourtant devant sans le remarquer. J'ai cherché des informations sur sa construction et son histoire, mais pas moyen d'en trouver, je me souviens seulement d'un article que j'avais lu dans DN il y a longtemps mais sur lequel je n'arrive malheureusement pas à mettre la main.

Après l'affolement musical de la fin août (Symphonie nº8 de Mahler, I det gröna, et concert en plein air de l'opéra), c'est un peu vaches maigres en ce moment. L'opéra donne Manon Lescaut et La Bayadère, et continue son cycle de l'Anneau de Nibelung (on en est actuellement à Siegfried, les Walkyries ne vont pas tarder à chevaucher joyeusement), c'est pas très sexy tout ça. Je serais bien enthousiasmé par La flûte enchantée dont les représentations vont s'étaler de la mi-octobre à début 2007, reste à trouver une victime pour m'accompagner. Cela fait un bon moment que j'aimerais voir cet opéra, qui est sans doute le premier que j'ai écouté dans mon enfance, séduit par le glockenspiel de Papageno et de Papagena dans Der Vogelfänger bin ich ja. Il me rappelle également quelques morceaux que j'avais joués à la flûte traversière (oh, Das klingelt so herrlich en duo...), et puis maintenant je suis mieux armé pour comprendre toutes les références de l'oeuvre, et elles sont nombreuses ! Mais voilà, la version donnée par l'opéra est la version suédoise ("Trollflöjten", ici traduit et adapté du livret original par Jan Mark, mais il existe une autre version plus connue écrite par Alf Henrikson en 1968, qui a d'ailleurs été transposée au cinéma par Ingmar Bergman en 1975). Pas la version originale allemande, donc. Pas de Zauberflöte. Nächstes Mal.

Je serais tout de même curieux d'entendre ce que cela peut donner. Car voilà, la traduction / adaptation est un phénomène assez courant dans l'opéra interprété en Suède. J'avoue qu'avant de venir ici je n'avais aucune idée que cela se faisait, même si évidemment cela existait dans le monde de la chanson (Les portes du pénitencier, Lili Marleen...), mais je ne savais pas qu'il en était de même pour le monde lyrique, n'ayant jamais entendu un opéra étranger chanté en français.

Puis un jour, lors de la soirée de gala d'une association dans laquelle je me suis un peu investi, une personne vient sur scène et la musique commence. C'est la habanera du Carmen de Bizet, le fameux "L'amour est un oiseau rebelle". En suédois. "Kärlek låter sig aldrig tvinga, som himlens fågel är den fri"... Sur le coup, autant dire que ça fait bizarre. Après quelques recherches le lendemain, j'apprends que cet air a été traduit et adapté en 1878 par Frans Hedberg, écrivain suédois qui a entre autres composé de nombreuses pièces de théâtre et écrit quelques livrets d'opéras (dont je ne connais rien).

C'est après que j'ai commencé à découvrir que nombre d'opéras (ou tout du moins d'airs connus) avaient été traduits et adaptés en suédois. L'air du toréador dans Carmen. L'air du Duc, Questa o quella, dans Rigoletto... La raison ? Alors je ne sais pas s'il y en a vraiment une, mais j'ai ma petite idée. Les Suédois en général, ce n'est pas une révélation, adorent chanter. Ensemble. Que ce soit à Allsång på Skansen (événement annuel qui se déroule l'été dans le parc de Skansen à Stockholm, sorte de grand concert où tout le public reprend des chansons en choeur), I det gröna, ou toute autre soirée où il y a un orchestre et un public, ou même parfois lorsqu'il n'y a pas d'orchestre, à l'anniversaire de pépé Anders ou lors de la remise de diplôme de Birgit. Ce qui donne un certain côté désacralisé à l'ensemble de la musique vocale, et par là même à l'opéra, puisqu'il n'est pas rare de voir des spectacles présentant un pot-pourri d'airs connus où le public est invité à chanter en même temps que les solistes ou les choeurs. J'avoue que c'est quelque chose qui me bloque, non pas que je refuse que l'on touche à des morceaux de musique classique, de surcroît des airs mondialement connus, mais je dirais que l'habitude de voir une musique classique assez éloignée des foules m'a toujours conditionné. Paraît pourtant que dans des stades de foot André Rieu fait chanter les gens sur la Jazz Suite nº2 de Chostakovitch.

D'où ma pensée du jour : 75 couronnes (8.20 euros) pour une bouteille de Muscadet Sèvre et Maine sur lie, autant dire que le plat de poisson d'hier soir était très très bon.

28 septembre 2006

Péage urbain, transports en commun et tout le tintouin.

Au milieu des élections générales du 17 septembre s'était glissé pour les habitants de la région de Stockholm un référendum, LE référendum, celui que tout le monde attendait depuis des lustres, celui qui fait et a fait couler des centaines de litres d'encre, à savoir "Oui ou non à l'instauration d'un péage urbain permanent à l'entrée de Stockholm ?" (en suédois, on parle de "trängselskatt", littérallement "taxe sur les embouteillages", son équivalent londonien étant le fameux "congestion charge").

Bulletins de vote posés sur une table.
J'ai cru avoir un malaise en voyant le nombre de bulletins parmi lesquels choisir. En rose, les bulletins pour le référendum (on peut voir "Ja", "Nej", ou "Blank röstsedel"). En blanc, les bulletins pour les élections municipales, en bleu les régionales, et en jaune les parlementaires. Le tout multiplié par au moins 11 partis (on n'est bien sûr pas obligé de voter la même chose pour chaque élection), ce qui nous fait un nombre de 33+3 = 36 bulletins (25 pour moi, puisque je ne votais pas pour les élections parlementaires). Autant vous dire que pour un certain nombre de personnes dont ma pomme, le vote ne s'est pas fait à bulletin secret !

L'idée d'un péage urbain à l'entrée de Stockholm a été éprouvée lors de tests effectués grandeur nature entre le 3 janvier et le 31 juillet de cette année, avec des résultats bien au-delà des espérances du Vägverket (l'équivalent suédois du ministère des transports, chargé de la circulation routière), puisqu'en moyenne par rapport à la même période de l'année dernière, le trafic dans Stockholm a diminué de 25% alors que les prévisions tablaient sur 15%. Résultat très significatif puisque dès le mois d'août et l'arrêt du système, les chiffres étaient revenus "à la normale".

Péage à l'entrée de Stockholm
Péage ("betalstation") à l'entrée de Stockholm (on peut voir le panneau "välkommen till Stockholm" sur la gauche) au niveau de Danderyd, le 9 février 2006. Le panneau lumineux indique que les automobilistes doivent s'acquitter de 10 couronnes à cet instant. Une photo qui donne froid et qui rappelle que l'hiver arrive à grands pas.

Techniquement, ce sont des bornes équipées de caméras qui se trouvaient aux entrées de la ville et qui relevaient les plaques d'immatriculation des véhicules entre 6h30 et 18h30 (gratuit en dehors de ces horaires), avec des prix de passage s'échelonnant entre 10 couronnes (1.10 euro) et 20 couronnes (2.20 euros) selon les heures du jour, les véhicules hybrides étant entre autres exemptés. Le paiement s'effectuait soit via un transpondeur débitant directement l'argent du compte en banque du propriétaire du véhicule, soit en différé dans les Pressbyrån, 7eleven ou autres magasins de proximité.

Cette période d'essai, outre la baisse du trafic (et par conséquent celle des embouteillages, le temps moyen passé par les automobilistes dans la ville ayant baissé de 35%), a eu pour effet de mettre en évidence une baisse très rapide du taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, puisqu'à la fin de celle-ci, on constatait une baisse 15% (toujours par rapport à la même période l'année dernière). Et enfin, l'utilisation des transports en commun a augmenté de 4.5%, chiffre "faible" normal, puisque le nombre de personnes les utilisant est déjà très élevé par rapport au nombre de personnes utilisant un véhicule particulier.

Des résultats très positifs qui ont permis au trängselskatt de faire son chemin. En effet, alors qu'en janvier 2006, dans l'éventualité d'un référendum, les avis négatifs parmi les habitants de Stockholm étant de 47% contre 43% d'avis positifs, le résultat final du référendum a été 51.3% pour le "oui" et 45.5% pour le "non".

Résultats positifs évidemment contrebalancés par ceux des villes limitrophes qui étaient majoritairement contre et qui ont également eu le droit de voter. Et hélas, c'est là qu'est l'os, puisque se pose la question de la manière de calculer le résultat, les électeurs n'étant pas confrontés au mêmes problématiques (un habitant de Stockholm paiera vraisemblablement moins souvent qu'un habitant de banlieue (et encore, beaucoup de gens vivent dans le centre et travaillent en banlieue, j'en suis l'exemple), un habitant de banlieue bénéficiera essentiellement d'un moindre temps passé dans les embouteillages (qu'il soit dans sa voiture ou dans les transports en commun) alors qu'un habitant de Stockholm bénéficiera en plus d'une qualité d'air améliorée sur son lieu de vie). Un vote dont on ne sait que faire du résultat, vous avouerez que c'est un peu contrariant. Ajoutez à cela un ancien gouvernement de gauche qui était pour et un nouveau gouvernement de droite qui est contre, avec des leaders qui disaient avant les élections "nous respecterons l'avis du peuple" et qui finalement reviennent sur leur décision en tergiversant, et vous obtiendrez ce qu'on peut appeler une belle chienlit.

Le trängselskatt, c'est un vote bien plus compliqué qu'il n'y paraît, finalement. En discutant autour de moi je m'attendais à ce que les gens ayant une voiture soient contre et à ce que les gens n'en ayant pas soient pour. Et bien non, chacune et chacun avait ses raisons. Il y a des gens peu fortunés et ayant une voiture qui m'ont dit qu'ils avaient voté oui car "il faut bien faire quelque chose pour l'environnement et cela passe malheureusement bien souvent par une pression fiscale, sinon les gens ne font rien d'eux-mêmes". Il y a des gens qui ont de l'argent et pas de voiture qui m'ont confié qu'ils votaient par solidarité pour ceux en ayant une et donc votaient "non". Chacun ses raisons, donc, ce qui a bien souvent donné lieu à un débat enflammé.

J'ai personnellement voté "oui", pour la seule et unique raison que je trouve que la protection passe avant tout, et que c'est dans l'état actuel des choses le moyen le plus efficace de l'améliorer. Car le trängselskatt, ce n'est pas que la protection de l'environnement (même si c'était évidemment ma motivation principale). C'est aussi la protection physique. Moins de voitures sur les routes, c'est davantage de protection pour les cyclistes qui, outre respirent mieux, ont moins de difficultés à rouler en ville là où les pistes cyclables manquent. C'est davantage de protection pour les piétons. C'est davantage de propreté dans la ville avec moins de bâtiments noircis par les gaz d'échappement, et c'est au bout du compte une sacrée économie pour la société entière. Car à bien y regarder, moins d'embouteillages dans une ville, c'est une meilleure circulation donc une moindre consommation d'essence, c'est moins de temps "inactif" passé dans les transports donc une meilleure productivité économique (les gens partent moins tôt de chez eux donc se reposent davantage, et c'est mon cas, pour arriver à la même heure au travail, je suis maintenant obligé de partir plus tôt qu'il y a six mois). C'est un nombre moindre de bus nécessaires au bon fonctionnement du réseau, puisque ceux-ci font leur rotations plus rapidement. Et je vous passerai les arguments "tordus" comme une moindre pollution environnementale et sonore donc la possibilité de construire des habitations dans des zones qui d'habitude n'auraient pas respecté les normes.

Alors vous me direz qu'il y a certainement un moyen d'obtenir des résultats semblables sans passer par un impôt supplémentaire. Parce que oui, le péage urbain rentre dans la catégorie de ces "impôts injustes", mal aimé par les gens, dans la mesure où il n'affecte pas tous les citoyens de la même manière. Moi qui habite Stockholm, n'ai pas de voiture (cela dit c'est un choix, aussi) et gagne bien ma vie, je suis évidemment moins touché que quelqu'un gagnant peu d'argent, vivant en banlieue et venant à Stockholm en voiture. Sauf. Sauf que pour un certain nombre de personnes, la voiture n'est pas une obligation mais un choix (on ne reviendra pas sur le débat houleux bagnole = extension de la sphère privée, vu le nombre de personnes seules dans les voitures le matin). Et c'est à ces personnes que s'adresse le trängselskatt. Ces personnes qui ont besoin d'une pression pour prendre les transports en commun et qui n'hésitent pas à tourner la clé de contact alors qu'elles pourraient faire autrement et limiter leurs déplacements. Car elle est là, la clé. Limiter ses déplacements, c'est l'avenir unique de la protection de l'environnement. Le moyen de transport non-polluant n'est pas encore pour aujourd'hui, et les transports en commun sont pour l'instant la seule clé pour limiter les émissions polluantes. Et, dans la mesure où la société d'aujourd'hui repose sur la mobilité, sur la concentration des emplois en ville, sur la distance entre lieu de travail et lieu de vie, on doit trouver des parades. Il est loin le temps où la majorité du pays habitait dans sa ferme et travaillait dans les terres aux alentours. C'est pour tout cela que j'ai voté oui, avec un espoir. Un espoir que les transports en commun soient plus efficaces, moins chers, plus étendus géographiquement, et plus agréables.

Et c'est là qu'est à mon avis le seul hic, et il est de taille. L'amélioration des transports en commun n'a pas suivi. Elle s'est même transformée en détérioration ces derniers temps. Retards à répétition dus à des pannes d'un matériel roulant mal entretenu (ce matin encore j'ai dû descendre du métro, attendre sur le quai et prendre le prochain, car notre rame avait une panne, et ce soir j'ai dû l'attendre 24 minutes), prix toujours aussi élevé, et pas de réduction pour les étudiants, horaires parfois mal adaptés et passages de bus et de trains peu fréquents, conducteurs de métro qui font parfois comme s'ils transportaient des morceaux de viande (heureusement que les sièges sont confortables pour compenser). Malgré cela le réseau reste très correct pour une ville pas si grande que cela, s'étendant à plus de 70 kilomètres autour de la capitale et permettant à nombre de personnes habitant loin de la ville de s'affranchir d'une voiture.

Au bout du compte, de tout cela, on ne retient que la problématique, à savoir qu'il faut diminuer le trafic, autrement dit les déplacements de personnes. Des choix à notre disposition, comme compter sur le civisime des gens pour réfléchir à deux fois avant de prendre la voiture et ne se déplacer que si c'est vraiment nécessaire. Une politique préventive qui ne marche pas et une politique "répressive" qui a des effets immédiats. En France on connaît cela avec les radars automatiques par exemple. Eternel débat.

Temps de saison.

Grand hôtel sous le ciel bleu.

Sur le toit du Grand hôtel, le drapeau finlandais a laissé sa place à son homologue chinois.

25 septembre 2006

Impressions de campagne.

Il y a une semaine avaient donc lieu les élections générales en Suède (municipales, régionales, législatives et référendums locaux). J'avais parlé rapidement de mes choix, sans toutefois aborder la campagne en elle-même, ses petites histoires et ses résultats.

D'une manière générale, j'en garde une image très positive, une image de politique directe, pratique et allant à la rencontre des gens, avec des candidats à la députation qui n'hésitent pas à "aller au charbon" et à distribuer des tracts dans la rue. Des journaux qui, pour chaque article abordant une question de société (délinquance, éducation, pollution, etc.), récapitulent les points de vue et les propositions de chaque parti, ce qui permet d'avoir un aperçu des programmes politiques en détail (tout en ajoutant en même temps à l'incertitude quant au vote, vu qu'évidemment on va parfois être d'accord avec un parti sur telle question et avec un autre sur telle autre).

Avis de partis politiques
Les différents partis donnent leur avis sur la réponse à donner à la violence à l'école.

Impression positive ternie cependant par une espèce d'écoeurement dû à une surenchère médiatique de tous les partis envahissant les boîtes à lettres, les journaux, la télévision, Internet (publicité en ligne), les feux tricolores et les panneaux (pas un qui n'avait son affiche électorale), et enfin les bureaux de vote (militants vous tendant les bulletins à l'entrée). Tout ceci éclipsant presque le message politique lui-même, puisque parfois seule semblait compter la présence, l'occupation de l'espace.

Affiches électorales publicitaires
Quelques "publicités électorales" aperçues dans les journaux gratuits de Stockholm. Un détail amusant, alors que les journaux gratuits étaient gorgés (parfois jusqu'à l'écoeurement) de publicités de tout bord, parfois côte à côte, les journaux payants semblaient davantage marqués politiquement (par exemple dans SvD, journal "conservateur", je n'ai pu voir que des publicités pour l'alliance de droite). Dans le sens des aiguilles d'une montre : une publicité du Vänsterpartiet (ancien parti communiste) en arabe dont je serais curieux de connaître la traduction. Une publicité du "parti de Stockholm" en faveur du "oui" au péage urbain dans Stockholm. Encore une publicité en espagnol du Vänsterpartiet disant "la justice vient de la gauche" (les deux publicités du Vänsterpartiet sont de la même lignée que le débat critiqué dans mon coup de gueule). Et enfin, une pleine page pour les Moderaterna.

Comme vous le savez, c'est l'alliance de droite qui a remporté les élections, avec à sa tête Fredrik Reinfeldt, chef de file des Moderaterna. C'est lui qui le 7 octobre, nommera un nouveau gouvernement (composé de membres des quatre partis formant l'alliance de droite, les paris sont toujours ouverts quant à l'attribution des postes) et deviendra premier ministre. Le Figaro avait assez judicieusement surnommé (attention article assez incendiaire et dont je ne partage pas la ligne directrice, c'est d'ailleurs la première fois que je fais un lien vers le Figaro) Reinfeldt et son concurrent social-démocrate Persson "Dupont et Dupond". C'est vrai que Fredrik Reinfeldt, après la défaite de son parti en 2002, a radicalement changé son fusil d'épaule, pour s'attirer le soutien d'un pays qui tient à un certain nombre de ses avantages et a peur d'un changement trop brusque, après plus de 70 années de gouvernement social-démocrate. Ce qui fait que selon beaucoup de gens ici, les deux leaders se ressemblent finalement énormément. De mon oeil extérieur, je dirais que la gauche suédoise est à droite de la gauche française, et que la droite suédoise est à gauche de la droite française, même s'il est très difficile d'établir une réelle comparaison, les deux pays n'ayant pas du tout les mêmes problématiques à résoudre et par conséquent pas du tout les mêmes visions de la politique.

Pour les chiffres précis, tout est sur le site des autorités électorales. Vous y découvrirez l'existence de partis "exotiques" que vous ne connaissiez peut-être pas, comme le Piratpartiet qui a un certain succès (le Parti des Pirates, dont la ligne directrice est de changer la loi sur les droits d'auteurs, c'est tout de même un peu mince comme programme politique). Le site étant exhaustif au niveau des nombre de suffrages exprimés, on peut également y trouver la liste de tout ce qui a pu être écrit sur les bulletins de vote (puisqu'il est autorisé d'écrire sur un bulletin le nom du parti pour lequel on vote sans pour autant avoir le bulletin "officiel"), comme par exemple "Mormor och Morfar Partiet" ("le parti de grand-mère et grand-père"), "Nynazistiska Partiet" ("le parti des néo-nazis"), "Rix FM Partiet" ("le parti de Rix FM", radio musicale), "Nintendo" ou "James Bond 007" (dire que des gens se sont battus pour avoir le droit de vote...).
Une chose à noter, c'est que ce sont les grandes villes suédoises (Stockholm, Göteborg ou Malmö) qui ont majoritairement voté à droite, alors que le reste du pays a plutôt voté à gauche.
Enfin, le parlement suédois accueillera 164 femmes sur 349 membres ce qui, avec une représentation féminine atteignant 47%, en fait le parlement le plus mixte de l'histoire du pays et place la Suède en deuxième position dans le monde, derrière le Rwanda (48.8%), et en première position en Europe, devant la Norvège (37.9%).

Publicité politique
"6 des 7 leaders de partis politques : Reinfeldt, Persson, Hägglund, Eriksson, Leijonborg et Ohly, ont dit qu'il n'y aurait pas de brusque changement concernant les loyers après les élections. Maud ?".
Attaque en règle du Hyresgästföreningen (association de défense des personnes locataires) contre Maud Olofsson (Centerpartiet, alliance de droite), qui, à l'époque de l'impression du journal, n'avait pas donné son avis sur les plafonds des loyers en Suède.
Réouverture du carnet, parce que malgré tout, la vie continue.

Prochainement et avec (beaucoup de) retard, un retour sur les élections de dimanche dernier, sur les discussions quant à la mise en service (définitive ?) du péage urbain autour de Stockholm, quelques billets musicaux car cela fait longtemps, et d'autres choses d'une vie très ordinaire.

18 septembre 2006

Fermeture provisoire de ce carnet pour raison familiale.

14 septembre 2006

Le sac rose, un look.

Etalage de faux sacs Vuitton
Sur Hötorget, en plein centre-ville de Stockholm, le faux Vuitton se vend au grand jour, pas la peine d'aller à Vintimille pour cela. Des fois on peut trouver de jolis sacs qui reprennent le canevas Vuitton mais dont la couleur rose fluo ne fait pas partie du catalogue original. Un vrai esprit de créativité !

Parmi les accessoires à la mode à Stockholm, il y a bien évidemment les sacs (qui viennent cependant après les lunettes de soleil énormes, les survêtements trop courts ou trop longs et les casquettes). Et celui qui a vraiment la cote, c'est le faux Vuitton.

Facile à remarquer du fait des coutures qui filent, des dorures qui ne tiennent pas ou du simili cuir qui s'écaille, le faux Vuitton reste pour moi une énigme de l'humanité non encore résolue à ce jour. Car 90% des sacs Vuitton que l'on voit dans le métro sont des contrefaçons. On en vient à ne même plus remarquer un vrai sac bien fabriqué tant il est noyé au milieu de la masse de faux, et tout le monde associe maintenant Vuitton à la contrefaçon, doutant même que certaines personnes puissent avoir des vrais, malheureusement pour M. Arnault.

Je ne sais pas, mais dans mon idée, lorsque l'on achète une contrefaçon, c'est que l'on veut faire croire que l'on possède un original. On achète rarement une contrefaçon pour sa qualité de fabrication ou en aimant le design de l'objet sans savoir que c'est un faux. Et là, en achetant un faux Vuitton, on n'impressionne plus personne, au bout du compte. Donc j'aimerais bien comprendre, puisque selon les statistiques, c'est le premier accessoire ramené par les Suédois lorsqu'ils vont en Thaïlande durant l'hiver. Je vous rendrai mon verdict d'ici quelques mois.

Et pour terminer ce billet hautement intéressant, la toute première blague Carambar que j'ai lue dans ma vie :

Un crocodile croise un chien dans la rue.
- Salut, sac à puces !
- Salut, sac à main !



(la première personne qui dit que le jeu de mots de mon titre est honteux sera bannie à vie de ce carnet)
(sinon je vous autorise à trouver la blague Carambar honteuse, vous avez le droit)

12 septembre 2006

Je voterai pour Göran Persson.

En Suède depuis deux ans et après la création d'une entreprise et d'aucun emploi au coeur du Web, j'ai toujours été particulièrement intéressé par la politique. Je n'avais pas la tête dans le guidon de l'entrepreneur. C'est ma pomme qui m'a fait prendre conscience qu'à 24 ans, il était peut-être temps de m'intéresser à la politique de la Suède.

(ah ah ah comme je suis drôle)

Bon bref, puisqu'en ce moment dans la blogosphère il paraît qu'il faut prendre position pour les prochaines élections parce que les blogues c'est la transparence et ça démarre des discussions intéressantes, et même si je ne suis le pape de personne, je vous annonce solennellement que je voterai pour les sociaux-démocrates [se] aux élections municipales et régionales, et je voterai oui au référendum sur la poursuite du péage urbain à l'entrée de Stockholm. Evidemment cela intéresse tout le monde.

11 septembre 2006

Mais qui est Ernesto Guerra ?

Toutes les personnes qui ont habité Stockholm le connaissent. Ou tout du moins connaissent son nom. Ernesto Guerra. Cependant, rares sont celles à l'avoir vu ou à savoir vraiment qui il est.

Affiches placardées sur les murs de Stockholm
Que ce soit sur Götgatan (photos du haut), Medborgarplatsen (en bas à gauche) ou sur une poubelle de Stureplan, il est partout.


Ernesto Guerra est une personne particulière. Un écrivain. Un peu fêlé. Et à sa manière, il participe à la vie culturelle de Stockholm. Sa contribution ? Un happening permanent se résumant au collage quotidien d'une centaine de petites affichettes sur lesquelles figure son nom. Rien d'autre. Il dit que le fait que les gens savent son nom le fait vivre.

Alors il a tout de même une idée derrière la tête, le bougre. Un nom sans aucune autre référence, ça intrigue et ça pousse à faire des recherches. Alors quand les gens le voient pour de vrai en train de placarder, ils vont lui parler, à lui qui a quitté la Colombie en 1988 en tant que réfugié politique pour arriver dans la tristesse à Stockholm. Mettre son nom partout, c'était en quelque sorte se faire sa place dans la société, prendre une revanche. Et à l'heure d'Internet, les moteurs de recherche ont favorisé l'émergence de son site, un bon ambassadeur pour la vente de ses livres.

Finalement Ernesto Guerra, c'est un blogueur du monde réel. Au milieu de l'anonymat général, il a voulu se faire un nom en occupant l'espace.

10 septembre 2006

Chacun sa place.

Lors de la semaine de la culture (ça commence à remonter, mi-août si ma mémoire est bonne), un sondage avait eu lieu pour élire les plus belles places de Stockholm. C'est vrai que la ville n'en manque pas, et elles sont toutes plus agréables les unes que les autres. En voici donc le résultat :

1 - Mosebacke torg (Södermalm)
2 - Stortorget (Gamla stan)
3 - Mariatorget (Södermalm)
4 - Rinkeby torg
5 - Nytorget (Södermalm)
6 - Östermalmstorg
7 - Skärholmens torg
8 - Hötorget (Norrmalm)
9 - Greta Garbos torg (Södermalm)
10 - Bysis torg (Södermalm)

(sans surprise, la Sergels torg, malgré son emplacement on ne peut plus central, n'est pas dans le classement, étant donné que le qualificatif "jolie" lui est difficilement attribuable)

J'ai profité d'un beau dimanche ensoleillé pour aller photographier toutes ces places (et prendre une énorme glace italienne pêche / noix de coco chez Montis, mais j'imagine que cela ne vous intéresse pas), à l'exception de Rinkeby torg et de Skärholmens torg, situées en banlieue et un petit peu loin de chez moi.

A noter : il semble que la définition architecturale du mot "place" diffère entre la France et la Suède. Le mot "torg" en suédois fait en général référence à un endroit piétonnier, souvent petit (fréquemment un square), aménagé avec des bancs et parfois utilisé pour un marché. En France, le concept est plus vaste, on peut trouver des places avec des voitures et sans aménagement particulier pour se reposer, comme la place Royale à Nantes ou la place de la Madeleine à Paris par exemple. Pour ce genre d'endroit, le suédois utilisera davantage "plan", comme pour Odenplan ou Sveaplan.

Petite place calme.
Mosebacke torg. C'est également ma place préférée dans Stockholm. Tout d'abord parce qu'elle est isolée du tumulte de Götgatan toute proche, un vrai îlot de calme, bien souvent désert. Ensuite parce que je lui trouve un côté très parisien, assez romantique, il ne manquerait plus qu'une fontaine Wallace en son milieu. Et enfin parce qu'elle regroupe deux lieux parmi les plus sympas de Stockholm, le Södra Teatern (qui abrite entre autres une boîte de nuit qui détonne des autres présentes à Stockholm, photo du milieu) et Mosebacke Etablissement, l'endroit idéal pour prendre une bière en extérieur en regardant un panorama magnifique sur la vieille ville et la Baltique.

Place avec vieilles maisons.
Stortorget (en travaux actuellement). Sans doute la place la plus célèbre de Stockholm. Malgré les jolis bâtiments qui l'entourent (dont l'académie suédoise), j'ai du mal à l'aimer, principalement en raison du nombre important de touristes qui y passent chaque jour. C'est cependant l'une des places les plus symboliques de la ville, la plus vieille, qui a par ailleurs été le théâtre du fameux bain de sang de 1520. La fontaine (présente sur la photo du bas et sur celle du haut) signale l'endroit où 94 personnes se sont fait délicieusement décapiter.

Allée avec une fontaine au milieu.
Mariatorget. Un endroit que j'aime également particulièrement. Un peu bruyant du fait de la présence de Hornsgatan à proximité, mais très agréable. Une allée garnie de bancs sur lesquels se reposent nombre de personnes âgées avec leurs petits enfants en poussettes Maclaren (cet endroit a un certain côté "vieille Suède"), avec une jolie fontaine représentant le dieu nordique Thor (reconnaissable à son marteau) terrassant le Midgårdsormen (Jörmungand) lors du Ragnarök tentant de tuer le Midgårdsormen (Jörmungand) lors de la partie de pêche avec le géant Hymir.

Une pelouse avec un jet au milieu.
Nytorget. Un endroit sympathique bien qu'un peu quelconque (une simple pelouse au milieu de laquelle est situé un jet d'eau, quelques jeux pour enfants dans le fond). Des cafés sympathiques tout autour, un endroit où les gens de Södermalm aiment piquer-niquer. Pour anecdote, il est interdit de boire de l'alcool ici.

Une place terne avec des halles.
Östermalmstorg. Située dans le quartier que l'on considère comme étant le plus riche de Stockholm (il suffit pour cela de regarder les voitures garées), c'est une place que je trouve bien terne. Même lorsqu'elle accueille un mini marché (souvent des brocanteurs ou quelques bouquinistes). Le marché couvert à son extrêmité vaut le détour par contre, malgré ses prix prohibitifs.

Une place avec un marché.
Hötorget. Une place assez bordélique qui a toujours traditionnellement accueilli des marchés, même si des lois sanitaires ont au fur et à mesure interdit la vente de viande et de poisson pour n'autoriser que les légumes, fruits, bonbons, et autres fleurs (brocante et vêtements le dimanche après-midi, également). Très sympathique, coincée entre la Konserthuset (photo du bas), PUB et Kungsgatan. C'est à cet endroit que l'on peut acheter de la bonne nourriture, en particulier dans la halle située sous la place ("Hötorgshallen"), pour des prix malheureusement élevés, surtout en ce qui concerne le poisson et la viande. Mais on peut y aller pour baver devant les gros saucissons, choses devenues sacrées depuis mon déménagement vers le nord.

Petit square.
Greta Garbos torg. Un joli petit square en hommage à l'actrice qui est née dans le quartier et est allée à l'école située à l'extrémité cette même place (la Katarina Södra Skola). Un quartier très tranquille dans lequel passent sans doute davantage de vélos que de voitures.

Place en béton, peu de verdure.
Bysis torg (on peut voir Hornsgatan sur la droite). Une petite place sympathique quoique bruyante, elle n'a sans doute pas sa place dans le top 10, n'étant finalement qu'une allée en béton.

Au final, je suis plutôt d'accord avec le classement, classement qui fait d'ailleurs la part belle à Södermalm. Malheureusement il est très difficile de prendre en photo une place, donc il est peut-être difficile de demander votre avis si vous n'avez jamais été à Stockholm. Mais ailleurs ? Quelle est votre place préférée ? A Paris, à Lyon, à New-York ou à Pékin ?

6 septembre 2006

Parlons.

A onze jours des élections générales, la Suède va pouvoir assister à un événement relativement incongru, ce soir : un débat politique entre quatre représentants des deux alliances actuellement en bataille pour le gouvernement... en anglais.

Ce que j'ai d'abord cru être une blague en lisant le journal hier matin est pourtant bien vrai : ce soir à 21h30 sur SVT 1, Mona Sahlin et Carin Jämtin (sociaux-démocrates [se]), ainsi que Maud Olofsson (parti du centre [se]) et Ewa Björling (modérés [se]), débattront des problématiques actuelles dans la langue de Shakespeare.

On peut lire ici ou là différentes raisons pour expliquer ce débat. Volonté de toucher un électorat dont le suédois n'est pas la langue maternelle, puisqu'il sera entre autres question d'intégration des immigrés (en se rappelant que 10% de la population en Suède n'est pas suédoise), les Suédois ayant la fâcheuse tendance à croire que tous les étrangers qui ne maîtrisent pas la langue locale parlent parfaitement anglais (pour un certain nombre d'immigrés, le suédois est en fait la première langue étrangère qu'ils apprennent). Evidemment, ce débat sera également l'occasion de montrer à la Suède et au reste du monde que la Scandinavie adore l'anglais.

Moi qui suis étranger et comprends et parle toujours (malheureusement) mieux l'anglais que le suédois (bien que je sois capable de suivre un débat politique en suédois), on me dit au travail que je devrais me réjouir de cela. Et bien non (je ne me réjouis de rien, c'est triste, hein ?). Et ce pour plusieurs raisons.

Car la langue locale a toujours été pour moi un critère d'intégration et non d'exclusion. Choisir de faire un débat en anglais, c'est tout d'abord exclure cette partie de la Suède (un certain nombre de personnes âgées par exemple) qui ne parle pas cette langue (même si j'imagine que vu qu'il a été enregistré, le débat sera sous-titré en suédois). Ma vision de la nation à la française qui ressort, sans doute. Un pays qui se caractérise par des langues qui permettent à chacun de se faire comprendre de l'autre. Un sésame pour une intégration plus réussie. Là, en ne forçant pas les gens à apprendre le suédois ou à faire des efforts pour être en mesure de comprendre un débat politique, en croyant les intégrer davantage à la vie du pays, on les exclut encore un peu plus. Car voilà. Le désamour de beaucoup de Suédois pour leur langue, le fait que dans 50 ans peut-être, plus personne ne le parlera au profit de l'anglais, tout cela ne change rien. On reste étranger, différent. On ne parle pas la même langue, on n'est pas capable de comprendre les mêmes aspects culturels.

Vous me direz que je ne suis pas le bon exemple, moi qui ai fustigé Ernest-Antoine Seillière lorsqu'il avait décrété au Conseil Européen que l'anglais était la langue de l'entreprise, alors que l'usage d'une langue unique est contraire même à l'idée originelle de l'Europe (déclaration qu'avaient natureLLeMent adoré certains blogueurs). Non, je ne suis pas le bon exemple. Je ne suis seulement pas d'accord avec l'idée d'intégration qu'a la Suède. Et qu'en tant qu'étranger, j'accepte de lutter pour parvenir à me faire ma place dans la société. J'accepte de ne pas tout comprendre tout de suite.

Dans ce débat en anglais, la seule chose positive que je peux éventuellement espérer, c'est que l'anglais nivelle le niveau d'expression de chacun et empêche la langue de bois et autres pirouettes pour laisser place à un réel débat d'idées. Rien de plus.

Mise à jour : le parti libéral (Folkpartiet) fait et a fait campagne pour une mesure jugée par certains inadmissible : l'exigence d'un niveau minimal en suédois dans le processus d'obtention de la citoyenneté suédoise. Même si je ne sais pas du tout comment cela se passe en France, cette idée ne me choque pas du tout. Et si jamais un jour (le "si" a beaucoup de poids dans cette phrase, car c'est très peu probable) je suis en position d'avoir la possibilité et l'envie d'acquérir la nationalité suédoise, je la refuserai si je juge que mon niveau de suédois ne la mérite pas.
Tout cela pour dire qu'à force de naïveté, la Suède est un pays qui perd peu à peu toute son identité, déjà à l'origine peu marquée.

On me fait signe qu'en ce moment je tape souvent sur la Suède. Après avoir été accusé à une époque d'être mielleux envers le pays, c'est juste une tentative de ma part de rééquilibrer la balance.

3 septembre 2006

Une mer en danger.

La mer Baltique, c'est un peu la colonne vertébrale de cette partie de l'Europe dans laquelle je vis. Pour des raisons évidentes on ne parlera pas de poumon, mais il y a une époque où l'on aurait pu.

Elle concerne directement neuf pays, à savoir le Danemark, la Suède, la Finlande, la Russie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et l'Allemagne. Pour comprendre pourquoi de nombreuses îles la peuplent (l'archipel de Stockholm en compte 25 000 par exemple) ou pourquoi c'est une mer très peu salée, la page Wikipédia vous attend. D'une manière générale, on peut dire que la Baltique est une mer qui n'a que très peu de vagues (dommage, j'adore les vagues), qui a une flore et faune très pauvres, qui ne sent pas le varech, qui est très peu profonde (55m en moyenne) et qui gèle en partie en hiver. Je pourrais vous raconter d'autres anecdotes, comme celle de ces morues qui ne se reproduisent que dans la partie sud de la mer, puisque la partie nord ne contient pas assez de sel pour que les oeufs puissent flotter, critère essentiel à la survie de ceux-ci.

La mer Baltique, c'est aussi et surtout une autoroute maritime, avec un trafic colossal. La majorité des bateaux que l'on peut voir au large du Havre et du cap d'Antifer (si vous n'êtes pas trop loin allez y faire un saut, vous constaterez qu'il y a à chaque instant une grosse vingtaine de porte-containers, supertankers et autres méthaniers visibles à l'oeil nu) vont passer par cette mer sur laquelle voguent en permanence plus de 1800 navires. Il faut dire qu'avec les ports de Saint-Pétersbourg (pétrole et gaz), Riga (charbon et bois), Gdansk (pétrochimie) ou Kaliningrad, la Baltique joue un rôle considérable dans le transport maritime mondial et l'économie de la région. Et c'est là qu'est le hic.

En raison de ses caractéristiques si particulières, la Baltique a besoin d'une attention de tous les instants. L'absence de courants ou de houle fait que chaque pollution a des conséquences dramatiques sur une faune et une flore déjà naturellement menacées. Certains pays se font les chantres de sa protection à l'heure actuelle, alors qu'à une certaine époque ils ne se privaient pas pour polluer la Baltique à qui mieux mieux. Parmi eux la Suède, qui dans le nord, a déversé quantité de produits toxiques (au hasard du mercure et du cadmium), et est toujours aujourd'hui, et de loin, le pays le plus pollueur en matière de rejets de phosphore et d'azote rapportés au nombre d'habitants (la Pologne est première lorsque l'on se cantonne aux chiffres bruts). D'autres pays sont notoirement connus pour ne pas avoir encore de grandes considérations pour la mer, en l'occurence la Russie, dont les transports de pétrole (qui ont tout de même doublé sur les six dernières années) ne sont pas d'une sécurité à toute épreuve. Ajoutez à cela une pêche illégale en pleine expansion et des pays dont l'histoire politique et économique a été bouleversée ces vingt dernières années (un vieil article du Monde diplomatique montre déjà les prémisses de la crise à laquelle on assiste actuellement), et vous obtenez une gigantesque pelote qui va être difficile à démêler.

C'est entre autres à cet effet qu'a été créé le Conseil des Etats de la Mer Baltique [en] qui regroupe les pays pré-cités ainsi que l'Islande et la Norvège (qui a des fleuves qui se jettent dans la Baltique). Cette alliance créée en 1992, peu après la chute de l'URSS et une modification politique radicale de la région, a eu pour mission de protéger la zone en passant par le niveau politique (droits de l'homme, sûreté nucléaire) et le niveau économique (dévelopement des sociétés), en espérant aboutir à des résultats environnementaux. Parce que la Baltique, c'est un bon signe. Quand elle va, la région va.


Pour l'anecdote, les locaux du CBSS sont situés dans le Strömborg à Stockholm, ce château situé sur cette toute petite île (qui n'a d'ailleurs qu'un seul bâtiment) coincée entre la vieille ville et la partie nord de Stockholm.

Le Strömborg vu de haut.

L'Europe en pratique.

Semaine marquée par l'attribution de mes crédits sanctionnant mon travail de fin d'études et marquant l'arrêt (provisoire, on ne sait jamais) de celles-ci. Au programme également, quelques sorties avironesques (cela faisait longtemps), ma première réelle journée de travail (je n'en parlerai sans doute pas), et enfin, la réception de ma carte électorale pour les élections générales du 17 juin septembre.

Enveloppe contenant ma carte d'électeur.
Autorités électorales - Contient votre carte électorale pour l'élection du 17 juin septembre.

Pour terminer le week-end, un billet consacré à la mer Baltique, donc.