Je me plaignais il y a
un moment du manque de réactions que mes billets suscitaient. A l'époque je débutais à peine, et il me fallait sans doute un signe pour m'inciter à poursuivre cette aventure du carnet web qui me tient maintenant bien à coeur (merci au passage à Blogger qui ne prend pas en compte les e dans l'o). Uniquement un petit signe qui me disait que j'étais un peu lu, quand bien même je ne pense pas avoir ouvert ce carnet pour une quelconque gloriole qu'à mon avis beaucoup trop de carnetiers recherchent. Mais cela n'est pas l'objet de ce billet.
Je souhaitais revenir sur le principe même du commentaire sur un carnet web. A travers la maigre expérience que je peux en avoir, je pense avoir changé d'avis sur l'opportunité de ce petit outil. Tout simplement parce que j'avais finalement idéalisé cela comme un moyen de débat, de réflexion.
Je vais sans doute paraître très cruel aux yeux de beaucoup, mais il est au bout du compte rare de voir naître un réel débat à travers des commentaires. Les raisons de cet échec peuvent être diverses, et chacun a pu les expérimenter :
- Billet qui ne s'y prête pas forcément (attention à bien faire la différence entre débat et partage de vues, cependant)
- Billet qui pourrait inciter au débat mais qui finalement n'a pas trouvé son auditoire
- Billet dont les enjeux sont cruciaux mais dont l'élan a été littéralement brisé par un commentaire dont l'indigence s'apparente presque au troll (je n'en ai pas eu pour l'instant, cela doit sans doute arriver lorsque le carnet commence à être connu)
- La liste peut être longue...
A chacun donc de voir l'idée qu'il se fait du commentaire. En furetant ça ou là, on se rend compte que lorsque les commentaires sont nombreux, ils tournent souvent à la discussion amicale, le rendez-vous de copains (quoique je n'ai rien contre ce genre de discussion par ailleurs). Mais le débat est rarement présent. Ah si. Je suis mauvaise langue. Je suis tombé une fois sur un
torchon Skyblog qui posait une question de la plus haute importance, à savoir "éte vou pour le por du string ché lé jeune?" (question existentielle, ma foi, pour un utilisateur de ce style de blogue), et qui avait recueilli 1673 commentaires. Chapeau bas. Fin de digression, je parle de vrais carnets web ici. Pouf pouf.
Dans quelques cas, le débat peut néanmoins devenir
très intéressant et aller sans doute bien au-delà des enjeux du billet lui-même. Dans cet exemple il a été malheureusement brisé par la fin de non-recevoir du principal accusé qui s'est tu dès lors qu'il ne savait plus quoi rétorquer (et que je ne mettrai pas en lien pour ne pas le faire tiquer dès qu'il consultera son cosmos Technorati d'ici 5 minutes).
Loin de moi l'idée de passer pour un père moralisateur. Ma très courte expérience des carnets web m'interdit de vouloir donner des leçons. Mais le commentaire sur un carnet web s'apparente à mes yeux plutôt à un outil de compliment. Rares sont les fois où il y a une réelle contradiction, mise à part l'opposition maintenant classique (et pourtant souvent jouissive lorsqu'on la prend finalement au second degré) entre nos amis libertaires (libertariens, comme vous voulez) et les gens biens. Pas de contradiction ailleurs, tout simplement car on a parfois peur de froisser des gens que l'on connaît (et que l'on découvre sous un autre jour à travers leurs écrits), seulement des bravos et des félicitations finalement très complaisantes.
Evidemment j'apprécie énormément de recevoir des commentaires gentils pour
une photo, type de billet qui s'y prête volontiers. Mais ce n'est à mon goût pas l'essence même du carnet web, qui est avant tout un lieu de discussion et d'échange. Sans doute pas un lieu de consensus. Après, il faut parvenir à contredire sans avoir peur de froisser, à appuyer les propos d'un inconnu sans avoir l'intention de former une quelconque alliance... J'ai de plus en plus tendance à penser que malheureusement, sur le net, le libre arbitre n'existe plus, eu égard le nombre assez important de personnes ayant dû arrêter net leur carnet web après des problèmes rencontrés par la lecture de certains billets par des proches (famille, (ex-)amis).
Vaste problème, finalement... Qui ne doit tout de même pas vous empêcher de laisser des commentaires comme précédemment !